La préfecture de Seine-Maritime a divulgué le 16 octobre de nouveaux résultats d'analyse sur les hydrocarbures polycycliques (HAP) et les métaux, suite à l'incendie de l'usine Lubrizol le 26 septembre.
Ces analyses ont été effectuées le 3 octobre par l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) sur des prélèvements de surface effectués par le service départemental d'incendie et de secours (Sdis), le 28 septembre, dans six communes situées sous le panache de fumée. « Les niveaux mesurés sont équivalents à ceux mesurés dans l'agglomération de Rouen précédemment », indique l'Ineris de façon laconique. Ces premiers prélèvements n'avaient pas montré « d'augmentation significative » des concentrations dans la zone impactée par rapport à la zone hors retombées. Un prélèvement réalisé sur la commune de Buchy montre toutefois une valeur de dépôt de HAP « quatre à six fois supérieure aux autres points », avec une valeur relevée de 33,6 µg/m². Dans un avis du 14 octobre, l'Anses a estimé négligeable le risque de transfert d'HAP vers le lait.
Un marquage pour plusieurs métaux
La préfecture communique également les résultats relatifs aux métaux suite à un prélèvement unique effectué dans la commune de Forges-les-Eaux. « On observe un marquage pour plusieurs métaux », reconnaît la préfecture. Le niveau de plomb constaté est de 43 µg/m², contre moins de 12 µg/m² sur le prélèvement témoin effectué hors zone impactée. Ce niveau est « inférieur aux valeurs de références existantes applicables pour des logements », relativise l'Ineris. Il est toutefois supérieur au seuil de vigilance de 25 µg/m² retenu par le Haut Conseil de santé publique pour des mesures surfaciques dans le logement en cas de saturnisme de l'enfant.
Mais cette valeur reste sans commune mesure avec celles résultant des premiers prélèvements effectués par le Sdis et par Bureau Veritas le jour de l'incendie, et analysées dans un avis précédent de l'Ineris. Parmi les résultats problématiques figurait une teneur en plomb de 3 530 µg/m² relevée dans l'école Paul-Langevin de Saint-Étienne-du-Rouvray. Cette école est pourtant située en dehors de la zone de retombées des suies. L'Ineris a indiqué qu'une vérification de l'échantillonnage devait être menée. Des niveaux de respectivement 1 195, 1 860 et 2 230 µg/m² ont également été constatés dans des prélèvements effectués sous le vent du site de Lubrizol et à proximité de celui-ci, à Rouen et Mont-Saint-Aignan.
« Dans le cadre du plan de suivi environnemental post-accidentel, des mesures complémentaires seront effectuées dans les sols avec une attention particulière sur les substances marquées », annonce la préfecture.
