Pour la future PAC attendue pour 2013, la Confédération Paysanne propose le retour à la ''souveraineté alimentaire'' pour que l'Union européenne puisse définir sa politique agricole sans être entravée par les règles du commerce mondial. Autrement dit, l'UE doit pouvoir interdire la culture et l'importation d'OGM par exemple si ses citoyens n'en veulent pas.
''Il faut une agriculture qui valorise l'agronomie, une agriculture décentralisée accompagnée d'une politique foncière'', précise Philippe Collin convaincu que ce modèle assurera l'alimentation pour tous, répondra au défi de l'emploi rural et développera les pratiques respectueuses de l'environnement.
Pour cela, André Bouchut, secrétaire nationale du syndicat compte sur l'aspect financier pour faire bouger les lignes : ''les 10 milliards d'aides versées aux agriculteurs dans le cadre de la PAC sont des leviers énormes'', explique-t-il.
Pour la confédération, il s'agit surtout de sortir de l'idée que les meilleures exploitations sont les plus productives. ''Ce n'est pas le cas, la preuve, tous les agriculteurs sont touchés par une baisse de leur revenu'', explique André Bouchut. Mais ce nouveau modèle semble loin d'être en marche. La confédération s'inquiète de la tournure prise par la prochaine Loi de Modernisation Agricole qui se veut une anticipation de la future PAC. Pour la confédération, cette loi signe ''la financiarisation de l'agriculture française'' et semble avoir mis de côté certaines notions jugées essentielles pour la Confédération Paysanne : relocalisation des productions, répartition des productions sur le territoire, changement d'affectation des terres… La confédération a donc déjà déposé plusieurs amendements via les parlementaires qui doivent étudier le projet de loi à compter du mois de mai prochain.
Article publié le 02 mars 2010