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André-claude Lacoste n'a pas caché son inquiétude quant ''aux conditions matérielles'' à la disposition de l'ASN pour réaliser ces tests en un temps contraint : ''nous ne pouvons pas baisser la garde sur les contrôles quotidiens''.
État ''globalement satisfaisant'' mais peut mieux faire
En 2010, l'ASN a réalisé 491 inspections dans les centrales nucléaires en exploitation en France. Au cours de ses inspections, l'autorité a relevé des défaillances dans l'entretien et la maintenance des centrales. Elle relève des écarts importants dans la gestion de la sûreté et de la radioprotection selon les sites.
Parmi les bons élèves : Bugey, Penly et Tricastin. Les bonnets d'ânes sont Saint-Alban (rigueur d'exploitation insuffisante), Chinon (rigueur d'exploitation insuffisante entraînant un nombre conséquent d'événements significatifs) et Chooz (en matière de protection de l'environnement).
Ainsi, en 2010, 622 événements significatifs ont été déclarés au titre de la sûreté, 90 au titre de la radioprotection et 100 au titre de la protection de l'environnement. Au total, 717 événements ont été classés sur l'échelle de l'INES, ce qui place 2010 ''dans la continuité des années précédentes''.
''La préparation des interventions d'exploitation reste un point faible'', relève l'ASN. ''La surveillance de la salle de commande doit être améliorée afin de pouvoir détecter dans les plus brefs délais tout dysfonctionnement''. Défaut de communication, mauvaise communication, rigueur et contrôles insuffisants sont relevés dans les opérations d'exploitation. La conduite en période d'arrêts des réacteurs est marquée par des insuffisances, notamment au niveau des effectifs.
EDF se fait particulièrement épingler pour son manque d'anticipation de ''certaines problématiques ou le retour d'expérience internationale, ce qui le conduit aujourd'hui à devoir réaliser des opérations de maintenance correctives délicates et de grande ampleur notamment sur les générateurs de vapeur afin d'en assurer la sûreté''. Si EDF commence à intégrer ces enseignements, l'ASN considère que l'exploitant doit veiller à disposer des moyens humains et matériels suffisants. Elle estime également que l'entreprise devrait progresser dans le contrôle de ses sous-traitants. En revanche, ''EDF traite de manière très satisfaisante la gestion des situations d'urgence'', relève le rapport...
En 2009, l'ASN avait interpellé EDF sur la régression observée dans la protection de l'environnement. L'entreprise a relancé une dynamique mais qui n'a pas encore porté ses fruits. De nombreux écarts ont été constaté sur site en 2010 (rejets de fluides frigorigènes dans l'atmosphère…).
L'ASN se dit également préoccupée par certaines opérations de gestion de déchets et de démantèlement (Brennilis, installations du CEA) et devrait proposer prochainement au gouvernement un décret de démantèlement partiel.
André-Claude Lacoste, président de l'ASN, a insisté : ''nous avons besoin d'avoir en face de nous des exploitants responsables et suffisamment riches''.