Le parc national des Cévennes et la compagnie d'électricité allemande E.ON ont signé le 8 janvier un protocole de travail qui fixe "les actions à mener pour identifier les possibilités de conciliation entre la préservation des enjeux de territoire" identifiés dans la charte du Parc et l'approvisionnement du projet de centrale convertie à la biomasse de Gardanne (Bouches-du-Rhône), a annoncé le parc.
Le projet vise à convertir la tranche 4 de la centrale située à Meyreuil (à proximité de Gardanne) fonctionnant au charbon et au coke de pétrole pour une puissance électrique de 250 mégawatts (MW), en une unité de production utilisant la biomasse pour une puissance électrique de 150 MW.
Le parc estime que le projet "constitue une opportunité majeure pour la valorisation économique du territoire et pour la gestion des milieux," mais il comporte aussi "des risques de dépossession de la valeur ajoutée locale et de dégradation du patrimoine et des paysages."
35.000 tonnes de bois local par an
Le démarrage de l'exploitation du site est prévu dès 2015. Selon E.ON, la centrale consommera à partir de 2025, 855.000 tonnes par an de biomasse dont 445.000 tonnes de bois issus d'opérations sylvicoles, 325.000 tonnes issues des élagages et entretiens urbains et de la défense des forêts contre les incendies, et 85.000 tonnes de bois de recyclage.
La part de biomasse issue des Cévennes serait de 35.000 tonnes de bois/an. Ce qui représenterait de 200 à 1.000 ha de coupes de régénération et d'éclaircie sur un massif forestier d'environ 150.000 ha.
Selon le protocole, E.ON et le Parc national s'engagent à "rechercher et promouvoir les actions qui permettent de concilier l'approvisionnement en bois énergie et le respect de la filière bois locale" et notamment "la continuité" de l'approvisionnement des petites chaufferies bois individuelles ou collectives, la sauvegarde des massifs forestiers "remarquables, notamment la châtaigneraie (…) et la préservation de la biodiversité remarquable de ce territoire".
