Des concentrations de particules ultrafines deux à cinq fois plus élevées à proximité des axes routiers d'Île-de-France, c'est ce qu'a relevé la dernière campagne de mesure réalisée par l'association de surveillance de la qualité de l'air Airparif, durant l'été 2021. Alors que, dans la station de référence d'Airparif éloignée du trafic routier, 9 200 particules/cm3 ont été mesurées, ce chiffre passe à 16 600 particules/cm3 près d'un boulevard parisien, 23 200 particules/cm3 à proximité du périphérique et 53 300 particules/cm3 au voisinage d'une route nationale.
« Sur l'ensemble des axes surveillés, les niveaux de particules ultrafines sont particulièrement élevés le matin et le soir, lors des pics de circulation. Ils décroissent la nuit, avec la baisse du trafic, mais moins rapidement que ne peuvent le faire les particules de plus grande taille comme les particules fines. Des pics horaires dépassant 300 000 particules/cm3 ont été mesurés le long d'un des axes pendant la campagne de mesure », souligne Airparif. En revanche, les concentrations relevées ne semblent pas proportionnelles au trafic observé. D'autres paramètres entreraient donc en ligne de compte, analyse l'association, comme la composition du parc roulant, les régimes moteurs en lien avec la pente de l'axe ou la congestion du trafic.
Alors que sont considérées comme ultrafines les particules d'un diamètre inférieur à 100 nanomètres, les particules mesurées sur ces différents sites ont un diamètre proche de 15 nanomètres, « soit une des plus petites fractions des particules ultrafines ». Or, plus les particules sont petites, plus leur impact sur la santé serait important, rappelle l'association. « C'est tout l'enjeu de l'intégration de ces particules ultrafines dans la future norme Euro 7, dont la publication est attendue prochainement. Cette norme pourrait être un des leviers de diminution de l'exposition de la population à ces polluants, qui plus est, si des mesures à l'émission en conditions réelles sont imposées. »
Airparif a lancé une vaste étude de surveillance des particules ultrafines durant quatre ans. Une première campagne de mesure portait sur la pollution de fond, dans des sites urbains, mais aussi ruraux. La prochaine campagne portera sur les concentrations de particules ultrafines à proximité des aéroports franciliens.
