Malgré une légère amélioration par rapport à l'an dernier, l'état des populations de poissons pêchés en France continue de stagner. D'après les chiffres annuels de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) pour 2022, publiés ce mardi 13 février, 56 % des volumes débarqués par les pêcheurs hexagonaux au cours de l'année (347 000 tonnes au total, en légère augmentation) provenaient de populations dont l'exploitation est considérée comme « durable » (en opposition à « surpêchée »). En 2021, le chiffre correspondant a été revu à la hausse : 54 %, contre 51 % initialement. Les volumes de poissons issus de populations surpêchées ou effondrées restent au même niveau : entre 19 et 20 % pour les premières et environ 2 % pour les secondes.
D'après les chercheurs, le ralentissement de cette amélioration pourrait être due à la fragilisation des « recrutements », c'est-à-dire du nombre de jeunes poissons en capacité de se reproduire passant entre les mailles des filets. Or, à l'heure actuelle, « dans le milieu naturel, on estime qu'environ seul un œuf sur 100 000 survivra jusqu'à devenir un poisson adulte », souligne Clara Ulrich, chercheuse et coordinatrice des expertises halieutiques à l'Ifremer.