La pêche au thon rouge est opaque, caractérisée par la fraude et un grand nombre de prises illégales, indique Miguel Jorge, Directeur Adjoint du Programme Marin Global du WWF. Le WWF accuse notamment des négociants japonais d'acheter du thon rouge à ''bas prix'' et de ''le revendre à un prix exorbitant sur leur marché (jusqu'à 200.000 € la pièce)''. Il est difficile de savoir si le thon rouge est de provenance illégale ou non. En clair, s'il provient de la Méditerranée, il est suspect, poursuit le WWF. Les prises officielles des flottes de l'UE hors quotas s'élèvent à 4 000 tonnes, les prises françaises comptabilisées doublant presque le quota national (la France avait déjà pêché 10 165 tonnes fin août alors que le quota lui étant alloué est de 5 593 tonnes), dénonce l'organisation environnementale.
D'autres nations de pêche méditerranéennes, en particulier l'Italie et la Turquie, sont impliquées, selon les médias, dans un réseau de fraudes actuellement en cours d'investigation en France, accuse le WWF. Ces fraudes relèvent du blanchissement de prises au delà des quotas utilisant des faux documents français d'enregistrement de prises, ajoute l'organisation écologiste. La solution réside dans la fermeture de la pêcherie du thon rouge de la Méditerranée jusqu'à nouvel ordre. Elle ne peut réouvrir avant le recouvrement du stock et la mise en place d'une gestion durable, conclut Miguel Jorge.
Depuis le 19 septembre dernier, la pêche au thon rouge est interdite en Europe jusqu'à la fin de l'année. Le quota de 16.779,5 tonnes attribué à l'Union Européenne pour 2007 par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) étant déjà épuisé, la Commission Européenne a décidé de fermer la pêche au thon rouge dans l'Atlantique Est et la Méditerranée. La CICTA se réunira à Antalya, en Turquie, du 9 au 18 novembre prochain.
Article publié le 22 octobre 2007