Quel niveau de réduction de la pollution atmosphérique atteindre pour espérer un bénéfice sanitaire ? C'est la question à laquelle ont souhaité répondre à travers une étude (1) des chercheurs de l'Inserm, du CNRS, de l'Inra, d'Atmo Auvergne Rhône-Alpes et de l'Université Grenoble Alpes.
Ils se sont penchés pour cela sur deux villes pointées du doigt par la Commission européenne pour la qualité de leur air : Lyon et Grenoble.
Durant la période de 2015 à 2017, les scientifiques ont montré que l'exposition supérieure aux recommandations (2) de l'OMS concernant les particules fines (PM2,5) dans les deux villes avait provoqué 145 décès par an à Grenoble et 531 à Lyon. Elle aurait également induit 16 cas de cancers du poumon à Grenoble et 65 à Lyon.
"Une réduction de l'exposition aux PM2,5 conforme aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé sur la qualité de l'air (10 μg/m3) réduirait de moitié la mortalité attribuable aux PM2,5 d'origine anthropique, indiquent les chercheurs. Une réduction de 2,9 μg/m3 à Grenoble et 3,3 μg/m3 à Lyon serait nécessaire pour réduire d'un tiers la mortalité attribuable à ces particules".
Les scientifiques ont également montré que concentrer les efforts sur les zones les plus exposées entraînait peu d'impact global. "Notre approche peut aider à cibler des scénarios de réduction de la pollution atmosphérique et pourrait facilement être transposée à d'autres zones urbaines", assurent les scientifiques.