Une grande partie des progrès observés dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone des voitures seraient en réalité liés à des biais des tests réglementaires, selon une étude commandée par la commission européenne. Selon ce document, une partie de la baisse observée en Europe ces dernières années ne peut être attribuable au seul recours à des technologies de réduction des émissions.
"En choisissant soigneusement les conditions d'essai des véhicules, les fabricants peuvent parvenir à une réduction des niveaux d'émission de CO2 qui ne correspond pas à des conditions réelles, souligne le rapport, certains paramètres ne sont – en outre - pas ou pas suffisamment précisés dans la procédure de test".
La moyenne des émissions de CO2 des véhicules neufs en France se situait à
Dans le même temps, l'Ademe a également constaté une tendance à la hausse du poids (+20 kg) et de la puissance des véhicules (+4 kW en moyenne) en 2011 par rapport à 2010.
Ce biais dans les tests réduit la portée réelle de la réglementation et pèse également dans la balance financière.
L'Europe a en effet fixé à 2015 la date butoir pour que tous les véhicules neufs atteignent le seuil de 130 g CO2/km. D'ici là, ses exigences sont échelonnées : 65% des voitures d'un constructeur devaient respecter la norme à partir de 2012, puis 75% en 2013 et 80% en 2014. Dès 2012,
Une évaluation imprécise des émissions de NOx
Concernant les oxydes d'azote émis par les véhicules diesels, le constat est le même.
Selon un rapport du service scientifique interne de la Commission européenne, (Joint Research Centre - JRC) le test de conformité aux normes Euro ne permet pas d'évaluer précisément la quantité d'oxydes d'azote émis par les véhicules diesel sur la route.
La Commission européenne a donc décidé en 2010 de compléter le test de laboratoire d'une procédure complémentaire.
Un groupe de travail composé par les membres de l'industrie et des représentants des États membres a évalué la pertinence de deux types d'évaluation des émissions : des cycles de conduite aléatoires en laboratoire ou des essais sur route avec des systèmes de mesure portables des émissions (PEMS). En collaboration avec les constructeurs automobiles européens et les services techniques, une campagne d'essais aura lieu en 2013.
Les deux procédures de test seront également comparées par rapport à leurs capacités de diffusions et leurs coûts. Ensuite la Commission arbitrera sur la procédure la plus pertinente.