Une étude, publiée ce 26 juin par la Fondation Abbé-Pierre (1) , révèle, qu'en 2022, 59 % des ménages français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement, pendant au moins vingt-quatre heures. Soit une augmentation de huit points par rapport à l'année 2020.
« En été, les passoires énergétiques se transforment en véritables bouilloires. Or, la précarité énergétique est encore largement associée au ressenti du froid dans son logement, et trop peu à l'inhabitabilité liée aux pics de chaleur », pointe du doigt la Fondation Abbé-Pierre.
Les causes sont pourtant « similaires », relève la Fondation, qui mentionne une mauvaise isolation thermique des logements (pour 19 % des personnes concernées) et une mauvaise ventilation (pour 9 % d'entre elles). S'ajoutent une surexposition au soleil et une absence de protections ou de volets. « Un propriétaire bailleur doit louer un logement avec une température minimale de 19 degrés, alors qu'aucune température maximale n'est indiquée, forçant ainsi les locataires modestes à improviser des solutions de survie ou à fuir leurs logements », déplore la Fondation.
Les plus concernés par cette précarité énergétique d'été sont les populations précaires urbaines, les jeunes, avec 54 % des 18-24 ans qui souffrent de la chaleur dans leur logement, mais aussi les personnes âgées, qui sont les plus vulnérables face aux canicules.
Par conséquent, la Fondation Abbé-Pierre appelle l'État, les collectivités et les propriétaires à protéger les personnes victimes de précarité énergétique. Elle demande d'équiper « en urgence, l'ensemble des bâtiments de protections solaires et de revêtements clairs, de rendre ces travaux enfin éligibles aux aides comme MaPrimeRénov' (en métropole) de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), et de lancer un grand plan de végétalisation à l'échelle des villes et des logements ».