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Projets agricoles : comment le Gouvernement entend les sécuriser juridiquement

Agroécologie  |    |  L. Radisson
Projets agricoles : comment le Gouvernement entend les sécuriser juridiquement

On n'attendait pas nécessairement de telles mesures dans ce document. Le Pacte d'orientation (1) pour le renouvellement des générations en agriculture, dévoilé vendredi 15 décembre par le ministre de l'Agriculture, prévoit, dans sa mesure 31, d'explorer « toutes les mesures possibles visant à sécuriser juridiquement et accélérer » les projets agricoles et les projets de stockage d'eau.

Le Gouvernement annonce la mise en place d'un groupe de travail. « Il permettra de revoir la réglementation pour aboutir à considérer la présomption d'urgence devant le juge des contentieux pour les projets destinés au stockage de l'eau et aux prélèvements nécessaires au remplissage de plans d'eau qui répondent à un usage partagé, d'une part ; et à supprimer un degré de juridiction, d'autre part, ce qui aurait pour effet d'accélérer également les procédures », prévoit le Pacte. Celui-ci annonce des mesures analogues pour les projets de bâtiments d'élevage soumis à la réglementation des installations classées (ICPE), et mentionne en sus un encadrement des délais de recours.

Les Jeunes Agriculteurs, qui se félicitent d'avoir été à l'origine des travaux de ce pacte, saluent, entre autres, « l'accélération des procédures de recours concernant les projets de stockage de l'eau ou d'ICPE ». De la même façon, la FNSEA salue « de nombreuses intentions intéressantes » à travers ce document. Le son de cloche n'est pas le même du côté de la Confédération paysanne, pour qui le pacte « entérine et renforce le modèle agro-industriel ». « Le retour scandaleux des dispositions sur l'eau pour ériger et sécuriser le modèle des mégabassines, au côté des projets de bâtiments d'élevage et de méthanisation, montre que c'est la fuite en avant », s'indigne le syndicat paysan.

Les mesures annoncées pourraient, à l'avenir, permettre de lever des obstacles juridiques qui s'opposent à la création de tels projets. Dans un avis (2) publié le 22 novembre dernier à la suite de son auto-saisine, le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a ainsi estimé que les arrêtés préfectoraux d'autorisation de la retenue de substitution de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) auraient dû être précédés d'une demande de dérogation Espèces protégées compte tenu de la présence de l'outarde canepetière sur le site. Un avis qui pourrait motiver une annulation de ces arrêtés dans le cadre de la procédure d'appel.

1. Télécharger le Pacte d'orientation pour le renouvellement des générations en agriculture
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43144-pacte-orientation-renouvellement-generations-agriculture.pdf
2. Télécharger l'avis du CNPN
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43144-avis-cnpn-sainte-soline-especes-protegees.pdf

Réactions8 réactions à cet article

Voilà Ouragon à quoi sert les "sauveurs de la planète"! Ca fait un contre poids.
Si seulement ce mouvement avait autant de force lors des premières délibérations concernant le plateau de Saclay.
Vous verrez que dans 20 ans ça sera une "nouvelle ville", et toute la nature aura été détruite...

Erikk | 19 décembre 2023 à 16h03 Signaler un contenu inapproprié

Petit à petit, forfaiture après forfaiture, du fait de la pression de l'agrobusiness (dont FNSEA et JA ne sont jamais que les chiens de garde) et de la veulerie et de la porosité politique de la macronie, les voies de recours des citoyens contre la destruction de l'environnement sont anéanties. L'état de droit se mue en droit du plus fort, autorisant ainsi toutes les outrances du moment qu'on a le pouvoir. Voilà comment une démocratie glisse à bas bruit vers une dictature.
Mais basta : il n'est pas dit que la société civile se laisse faire !

Pégase | 20 décembre 2023 à 10h01 Signaler un contenu inapproprié

L'analyse de Pégase est la bonne, mais pas nécessairement applicable à la France, qui a toujours été dirigée de façon centralisée, voire autoritaire.
La différence est qu'aujourd'hui, ENFIN on entend les citoyens!
C'est dommage que les élections soient aussi lointaines, sinon à mon avis on entendrait cette "majorité silencieuse", mais pas face aux problèmes environnementaux !

Erikk | 20 décembre 2023 à 10h22 Signaler un contenu inapproprié

Je n'aurais pas exprimé mieux mon écœurement que Pégase. Nous sommes dans un jeu de qui gagne perd dit aussi de manière plus intellectuelle victoire à la Pyrrhus. Car ce sont bien les agriculteurs qui seront les première victimes de cette politique à courte vue. Nous aimerions leur faire comprendre enfin -à eux comme à nos gouvernants, que c'est à qui perd gagne qu'il faut jouer. Nous menons une guerre effrénée contre la nature mais si nous la gagnons c'est nous qui finalement seront les perdants.

JMLESU | 28 décembre 2023 à 13h11 Signaler un contenu inapproprié

Toujours amusant de lire les positions manichéennes de l'ami Pégase, surtout quand sa conclusion le mène au risque de dictature. A force de crier au loup, outre le ridicule, les observateurs feraient mieux d'objectiver où se situent les agissements extrêmes. Du reste, n'oublions pas de remercier tous les agriculteurs courageux qui cherchent à constituer les réserves d'eau dont la fonction sera de remplir les grains de céréales qui rempliront les estomacs des français, seul vrai gage de nation pacifiée.

Aurélien | 29 décembre 2023 à 13h55 Signaler un contenu inapproprié

Bravo Aurélien !
Merci pour cette note positive dans l'univers obscurantiste de l'écologisme manifesté trop souvent ici. Hé oui, l'agriculture doit produire, c'est une nécessité vitale.
Bonne année à tous et bonne santé en 2024 !

Albatros | 10 janvier 2024 à 14h59 Signaler un contenu inapproprié

De mon côté je pense que certains (Aurélien en l'occurrence) devraient de former avant d'intervenir sur des sujets qu'ils ne connaissent pas et, peut-être aussi, arrêter de considérer a priori que la position des autres est forcément nulle. Il y a des raisons fortes pour refuser les méga bassines et le modèle agricole qui va avec. Car ce modèle qui empoisonne la Terre n'est pas le seul possible et, ne vous inquiétez pas, avec un modèle plus respectueux de la nature, tout le monde mangerait à sa fin. La pénurie agricole, si elle vient un jour, sera le résultat de la dégradation de la nature et du climat entretenue par un certain monde agricole qui ne veut pas se remettre en question.

JMLESU | 10 janvier 2024 à 18h27 Signaler un contenu inapproprié

En effet, les propos d'Aurélien sont vides, et sans soutien scientifique.
Il est évident que le verbe n'a pas été précédé d'une quelconque recherche sur le sujet....

"les estomacs des français, seul vrai gage de nation pacifiée." No comment....

Les émeutiers d'il y a qqs mois n'avaient pas l'air de souffrir de la famine ! MDR

Erikk | 11 janvier 2024 à 09h34 Signaler un contenu inapproprié

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