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La réserve naturelle de Scandola perd son diplôme européen d'espace protégé

Biodiversité  |    |  L. Radisson
La réserve naturelle de Scandola perd son diplôme européen d'espace protégé

Victime de son attractivité. La réserve naturelle de Scandola (Corse-du-Sud), qui est gérée par le Parc naturel régional de Corse, va perdre, en septembre prochain, son diplôme européen d'espace protégé, révèle France Bleu RCFM. La décision a été prise lors de la réunion annuelle du groupe de spécialistes chargé d'examiner l'attribution du diplôme, qui s'est tenue les 18 et 19 mars derniers.

Le diplôme européen des espaces protégés (1) a été créé en 1965 par le Conseil de l'Europe pour reconnaître la valeur exceptionnelle de certaines zones, pour la préservation de la diversité biologique, géologique et paysagère. La réserve de Scandola avait obtenu cette distinction en 1985. Le groupe d'experts a décidé, à l'unanimité, de ne pas renouveler le diplôme en raison du manque considérable de progrès réalisés, malgré plusieurs avertissements adressés ces dernières années du fait de la pression touristique croissante sur la zone.

« La fréquentation incontrôlée de la réserve par les visiteurs de tous bords et la forte pression sur le milieu sont inadmissibles et incompatibles avec les objectifs de la création de la réserve (…) et avec les termes de référence du diplôme européen », concluait l'expert suisse Olivier Biber dans un rapport (2) résultant d'une visite effectuée en juillet 2018. Il avait estimé que le renouvellement du diplôme n'était possible qu'à la condition de créer un parc marin avant janvier 2020, et que les espèces et les écosystèmes ne subissent aucun dommage irréparable. Des garanties qui n'ont pu être apportées.

400 bateaux par jour sous les nids

« La partie intégrale de la réserve naturelle de Scandola est une référence en Méditerranée reconnue au niveau international par le monde scientifique », vante Réserves naturelles de France. En particulier du fait de ses populations de corail rouge et de sa colonie de balbuzards pêcheurs qui a été restaurée depuis les années 1970. Mais la situation s'est en réalité largement dégradée ces dernières années.

La population de balbuzard s'est effondrée, rapporte le CNRS (3) dans une étude publiée en décembre 2018 dans la revue Animal Conservation. Alors que huit couples produisaient entre quinze et vingt poussins à l'envol par an jusqu'en 2010, ce chiffre est passé à un seul poussin. « Les activités touristiques dérangent sans cesse les oiseaux en fin de période de reproduction, ce qui provoque une chute du succès reproducteur », révèle l'étude. Plus de 400 bateaux par jour sont en effet comptabilisés sous les nids des rapaces en période estivale.

1. En savoir plus sur le diplôme européen des espaces protégés
https://www.coe.int/fr/web/bern-convention/european-diploma-for-protected-areas
2. Télécharger le rapport, en anglais, de l'expert
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35356-scandola.pdf
3. Centre National de la Recherche Scientifique

Réactions1 réaction à cet article

Voilà qui est révélateur de l'efficacité toute relative du label des parcs économiques - pardon ! - naturels régionaux en matière de protection de la nature.
Car dans la tête de l'immense majorité des élus des parcs, l'économique reste et demeurera toujours la priorité sur toute autre considération, surtout si elle est écologique. Pour l'obtention du label puis le renouvellement de la Charte, on veut bien faire un effort sur le papier mais une fois le précieux sésame à subventions empoché, business as usual !
Quant aux opérateurs touristiques, comment se tirer une balle dans le pied en détruisant peu à peu une ressource économique par sur-exploitation !
En attendant et une fois de plus, c'est l'environnement et la biodiversité sauvage en particulier qui trinquent pour l'inconséquence atavique des hommes.

Pégase | 21 avril 2020 à 21h51 Signaler un contenu inapproprié

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