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Réussir la collecte séparée des biodéchets (4/4) : des solutions de traitement in situ variées et efficaces

Au-delà de la collecte, la généralisation du tri à la source des biodéchets passe aussi par diverses solutions de traitement de proximité. Plus variés qu'on l'imagine, ces dispositifs proposent des solutions efficaces répondant à différentes contraintes.

TECHNIQUE  |  Déchets  |    |  P. Collet
Réussir la collecte séparée des biodéchets (4/4) : des solutions de traitement in situ variées et efficaces
Environnement & Technique N°394
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°394
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Le tri à la source des biodéchets peut être mis en œuvre grâce à des traitements de proximité des déchets de cuisine et de table (DCT). Une étude (1) de l'Agence de la transition écologique (Ademe) passe en revue leurs avantages et inconvénients. Elle se penche notamment sur les moins connues de ces solutions alternatives à la collecte séparée des biodéchets pour un traitement centralisé. Autant d'informations utiles pour orienter de petits producteurs de biodéchets vers des solutions in situ.

Concrètement, l'Agence a comparé six solutions au procédé de référence, le composteur en bac : un composteur rotatif, un lombricomposteur, deux « digesteurs », un déshydrateur et un seau bokashi.

Efficacité et faibles nuisances

Globalement, « l'ensemble des procédés génère très peu de nuisances lorsque leurs règles d'utilisation (…) et les règles d'épandage des produits sont respectées ». Les résultats sont au rendez-vous, dès lors que l'on apporte les co-substrats prescrits par le fabricant : broyat de déchets verts pour le compostage en bac, granulés de bois pour le compostage rotatif et le lombricompostage, son de céréales inoculé de micro-organismes pour les digesteurs et le bokashi. Mieux encore : les procédés requérant des co-substrats inoculés donnent des résultats tout aussi bons avec des co-substrats sans ajout de micro-organismes.

La valeur agronomique des matières produites a aussi été évaluée. Tous les procédés respectent les critères de la réglementation européenne relatifs aux amendements organiques. En revanche, le taux de matière sèche est parfois limite pour le bokashi et le lombricompost. Les produits les plus stables sont le compost et le lombricompost. Les autres procédés nécessitent une phase de maturation ou un post-traitement par compostage pour atteindre les mêmes niveaux de stabilité.

Deux compostages simples

Frein réglementaire

Les produits issus des procédés évalués sont de bonne qualité, mais l'étude pointe toutefois une difficulté : « Le compostage en bac (et éventuellement l'électrocompostage suivi d'une phase de maturation du produit obtenu) est le seul procédé qui répond aujourd'hui sans ambiguïté aux règles du compostage de proximité. »
Les autres procédés ne peuvent donc pas être employés par les gros producteurs de biodéchets (plus d'une tonne hebdomadaire) sans un agrément sanitaire permettant de traiter sur place les DCT, conformément à l'arrêté d'avril 2018 fixant les dispositions techniques de l'utilisation de sous-produits animaux.

Dans le détail, le compostage en bac présente deux avantages : il est peu coûteux et produit une matière organique stable et facilement utilisable. Il nécessite toutefois un apport en déchets verts broyés et une manutention régulière (il faut retourner régulièrement la matière organique pour obtenir un bon compost). Autre inconvénient : il faut compter neuf mois avant d'épandre le compost, ce qui est long.

Le lombricomposteur est une alternative qui fournit aussi une matière organique stable et facilement utilisable. Et cela, en intérieur grâce à un dispositif peu encombrant. Mais le procédé reste long (quatre mois) et il produit un lixiviat qui doit être collecté régulièrement – il peut être utilisé pour arroser les plantes. Surtout, le procédé demande de l'attention et ne traite pas certains biodéchets, comme les agrumes.

L'Ademe a aussi évalué deux procédés de compostage plus élaborés. Le compostage électromécanique, c'est-à-dire basé sur un brassage automatisé et, parfois, chauffé. Mais ce n'est qu'un prétraitement. « La matière produite s'apparente à un compost non mûr », explique l'Ademe, qui juge donc indispensable d'ajouter une phase de maturation. Pour autant, il permet de traiter rapidement des quantités importantes (retour au sol en cinq mois). Son encombrement limite son intérêt aux « gros » producteurs. Mêmes constats pour le compostage rotatif, à deux différences près : il est moins encombrant (il peut être utilisé dans une cave ou un garage), mais il produit un lixiviat qu'il faut collecter s'il est installé en intérieur.

Des solutions de prétraitement

Les trois derniers dispositifs ne produisent pas non plus de compost, mais traitent efficacement les biodéchets. Les digesteurs et les désydrateurs permettent ainsi d'obtenir rapidement un produit sec, qui évolue très peu s'il est conservé à l'abri de l'humidité. C'est là leur principal avantage. Revers de la médaille : ils consomment de l'énergie et génèrent des pertes d'azote sous forme gazeuse. Celles-ci nécessitent une évacuation vers l'extérieur et un endroit non passant (pour réduire les nuisances olfactives). Surtout, le produit est classé en sous-produits animaux de catégorie 3 (SPAn3), ce qui signifie qu'il est uniquement valorisable par un site disposant d'un agrément sanitaire.

Le dernier procédé est le bokashi. Méconnu, il est souvent présenté comme un petit composteur d'intérieur. Dans les faits, il s'agit plutôt d'une forme de conservation anaérobique de longue durée des biodéchets (quarante-cinq jours). La fermentation assure la formation d'une matière organique acide, peu transformée et valorisable au jardin. Il produit aussi un lixiviat très acide (pH inférieur à 5) qui peut être utilisé pour arroser les plantes, après dilution. Le bokashi est simple d'utilisation, sans nuisance et peu encombrant. Par contre, l'ouverture du bac peut être odorante et, comme les deux procédés précédents, le produit obtenu est considéré comme des DCT non transformés : il stimule l'activité biologique du sol, mais doit être enterré lors du retour au sol.

1. Télécharger l'étude de l'Ademe
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42745-etude-ademe-dispositifs-in-situ.pdf

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