La Chambre argentine des producteurs de biocombustibles (Carbio) s'inquiète du projet de la Commission européenne qui envisagerait d'augmenter les taxes à l'importation sur le biodiesel argentin "au-dessus de 30%", rapporte le site d'information Los Andes (1) vendredi 4 octobre.
D'après les producteurs argentins, la Commission prévoit dès décembre des taxes définitives comprises "entre 22 et 25%" sur le biodiesel argentin. Une décision confirmée par le Bureau européen du biodiesel (EEB), à l'origine des procédures anti-dumping et anti-subventions lancées par Bruxelles en 2012, vis-à-vis de l'Argentine et de l'Indonésie.
Ces taxes "anti-dumping" s'élèveraient entre 215 et 250 euros la tonne de biodiesel importée d'Argentine et entre 120 et 180 euros la tonne issue d'Indonésie, a précisé l'EEB dans un communiqué le 2 octobre. "Depuis 2010, l'Argentine et l'Indonésie comptent plus de 90% des importations européennes de biodiesel. La situation s'aggrave chaque semaine : les droits anti-dumping provisoires institués en mai dernier ont été bien en-dessous du niveau nécessaire pour arrêter les importations déloyales. Des quantités très importantes de biodiesel provenant de l'Argentine et de l'Indonésie ont été expédiées vers l'UE au cours de l'été", a souligné l'EEB.
Bruxelles avait imposé en mai des taxes provisoires de 6,8 à 10,6% pour les importations d'Argentine et de 0 à 9,6% pour celles d'Indonésie. Ce qui a fait baisser les exportations argentines de 75% par rapport à 2012, estime la filière argentine. En crise depuis que l'Espagne a stoppé en avril 2012 ses importations, la filière juge la mesure de l'UE "arbitraire et protectionniste". Pour Gustavo Idigoras de Carbio, le projet de Bruxelles est basé "sur des arguments fallacieux et des calculs de rentabilité artificiels". En mai dernier, l'Etat argentin avait saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les Etats membres doivent se prononcer fin novembre sur le projet de la Commission.