« Jusqu'à présent, les réseaux électriques, gaziers, pétroliers ainsi que ceux transportant de la chaleur ou du froid ont été peu présents dans le débat public (...). Ce manque de visibilité pourrait laisser croire, à tort, que l'adaptation des réseaux se fera à la marge pour répondre aux objectifs ambitieux de la PPE [programmation pluriannuelle de l'énergie] », note l'Institut Montaigne. Le think thank, qui consacre un rapport (1) à cette problématique, dresse neuf recommandations (2) pour adapter les réseaux à la transition énergétique « à un coût soutenable pour la collectivité ».
L'élaboration d'une « PPE Réseaux » permettrait d'orienter les évolutions nécessaires et d'analyser la complémentarité des réseaux d'électricité, de gaz et de chaleur. La direction de l'énergie et du climat (DGEC) pourrait mener une étude sur « l'opportunité de renforcer la coopération entre RTE, GRTgaz et Teréga, pour optimiser le pilotage des réseaux stratégiques français (..) et accélérer la convergence entre les énergies », estime l'institut. Les questions de sécurité et de cybersécurité ne doivent pas être oubliées, juge-t-il.
Pour favoriser le développement des réseaux de chaleur, l'Institut Montaigne recommande d'autoriser l'attribution de certificats d'économie d'énergie (CEE) pour les raccordements et de supprimer, dans les zones desservies par des réseaux de chaleur, les mécanismes de récompense des gestionnaires de réseaux de distribution de gaz lorsqu'ils raccordent des bâtiments. La dizaine de réseaux encore alimentés au charbon devront s'engager à en sortir sous dix ans.
Enfin, le think thank propose « d'accélérer la mise en place, sous l'égide de la CRE [Commission de régulation de l'énergie], de l'identification des zones favorables pour orienter et inciter les projets à se développer sur les territoires les plus propices à l'accueil de méthaniseurs, reposant, en particulier, sur l'étude des coûts de raccordement et d'injection dans les réseaux, de transport ou de distribution ».