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La mortalité par cancer est plus importante chez les travailleurs du nucléaire

Risques  |    |  L. Radisson

Les travailleurs des installations nucléaires qui sont constamment exposés à de faibles doses de rayonnements ionisants présentent une hausse de la mortalité par cancer. C'est ce qui ressort d'un article publié le 16 août 2023 dans le British Medical Journal (1) (BMJ) et qui constitue une nouvelle étape dans l'étude internationale sur les travailleurs du nucléaire (Inworks). Cette étude épidémiologique, qui avait déjà livré des résultats en 2015 notamment, a suivi quelque 300 000 travailleurs de l'industrie nucléaire française, britannique et américaine pendant une moyenne de près de trente-cinq ans. La cohorte française de cette étude coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a été constituée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

L'étude a porté sur 103 553 décès, dont 28 089 dus à des cancers solides, c'est-à-dire hors leucémies et lymphomes. Elle montre que le taux de mortalité dû au cancer augmente de plus de 50 % par gray (Gy) de rayonnements ionisants à faible dose auxquels les travailleurs étaient exposés au cours de leur emploi. « Le gray mesure la dose physiquement absorbée par la matière », rappelle l'IRSN. « Il est important de noter que la dose de rayonnement cumulée moyenne parmi les travailleurs participant à l'étude était bien inférieure à 0,021 Gy (au côlon) », tient toutefois à préciser le Circ.

« Cette constatation d'un taux relatif excessif de mortalité par cancer par gray est plus importante que les estimations qui éclairent actuellement la radioprotection », alerte le Circ. Et ce, alors que l'utilisation des rayonnements ionisants « se généralise dans les contextes médicaux et professionnels contemporains », relève Mary Schubauer-Berigan, responsable par intérim de la synthèse des preuves et du service de classification de cette agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'enjeu est donc maintenant de s'assurer que les limites d'exposition du public et des personnes travaillant avec des rayonnements ionisants soient suffisamment protectrice. Ce qui ne semble pas être le cas puisque la radioprotection est fondée sur des données scientifiques maintenant obsolètes.

1. Consulter l'étude
https://www.bmj.com/content/382/bmj-2022-074520

Réactions9 réactions à cet article

Cette étude est très intéressante, elle vient approfondir le questionnement très ancien sur l'effet des faibles doses de radioactivité (0 à 0,10Gy).

Par contre de ce fait, le titre "La mortalité par cancer est plus importante chez les travailleurs du nucléaire" est trompeur (l'étude porte certes sur une cohorte de travailleurs médicaux et de l'industrie nucléaire mais c'est juste parce que ce sont les seules personnes qui ont un vrai suivi dosimétrique):

S'il est confirmé que les faibles doses ont un effet négatif sur la santé cela signifie qu'il faut s'interroger sur ce qui y expose la population en masse (outre la médecine et le radon):
- Les différences de niveau de radioactivité naturelle (sur leur carrière les Finlandais du sud reçoivent 0,05Gy de plus que les Picards)
- Le personnel navigant (qui reçoivent dans les 0,04Gy sur leur carrière)
- Le personnel des centrales à charbon (plus de deux fois plus exposé que celui de l'industrie nucléaire d'après le United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR))
L'UNSCEAR pointe aussi l'exposition du public lié à la géothermie qui peut être importante.

Ramona | 31 août 2023 à 10h54 Signaler un contenu inapproprié

50 % par Gray , un travailleur du nucléaire reçoit 0,021 gray durant sa carrière. Si le problème est linéaire, proportionnel,(ce qui est loin d'être admis) un travailleur du nucléaire à 1, 05% de plus de risque d'attraper un cancer . Autrement dit il doit être rassuré.
Par contre comme le dit Ramona, les habitants d'Auvergne et de Bretagne pourraient s'inquiéter.
Ceci étant le béotien que je suis s'interroge sur l'estimation globale de la radioactivité. Intuitivement une radioactivité due à l'iode ou au strontium, produits se fixant sur la thyroïde ou sur les os doit être beaucoup plus toxique que le tritium qui se renouvelle au rythme de l'eau.

VD69 | 31 août 2023 à 19h51 Signaler un contenu inapproprié

Ne s'agit-il pas là d'un effet très bien documenté en écotoxicologie de surmortalité statistiquement due à une intoxication chronique à faible dose ?
Si les salariés d'EDF et d'Orano (ex Aréva) sont très bien payés et choyés (certains parlent même en off d'indécence en la matière...), en partie pour les risques qu'ils prennent (même si on leur dit qu'ils ne risquent absolument rien, en tout cas moins que de mourir d'un accident sur la route...), il n'en va pas de même pour les "soutiers" des sous-traitants de sous-traitants de sous-traitants de l'industrie nucléaire qui, eux, exécutent les tâches les plus exposées sans bénéficier des avantages considérables des majors du nucléaire.

Pégase | 01 septembre 2023 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié

Travailleurs du nucléaire... on visualise immédiatement les ouvriers en shadoks des bas-fonds des usines de la Hague et ailleurs envoyés au casse-pipe... Juste se rappeler que les doses les plus fortes sont prises généralement par le personnel soignant des hôpitaux, les entreprises non nucléaires (contrôle radiographies) et le personnel volant...

dmg | 01 septembre 2023 à 10h21 Signaler un contenu inapproprié

1 % de surmortalité par cancer due à la radioactivité chez les travailleurs du nucléaire. C'est bien inférieur à la surmortalité due au stress. Ce qui veut dire que ceux qui font peur, génèrent plus de cancers qu'EDF ou AREVA.

VD69 | 01 septembre 2023 à 17h17 Signaler un contenu inapproprié

Rien ne dit, VD 69, que les travailleurs du nucléaire, pour la grande majorité salariés de sous-traitants (de sous-traitants de sous-traitants) d'EDF, ne soient pas particulièrement stressés par leurs conditions de travail souvent dénoncées comme précaires et bien plus exposées aux radiations et autres dangers chimiques que celles des salariés d'EDF.
Mais par chance pour l'industrie nucléaire, leur sort n'est pas pris en compte dans les études épidémiologiques officielles : et hop, voilà comment on minimise fortement les statistiques qui fâchent !

Pégase | 13 septembre 2023 à 14h56 Signaler un contenu inapproprié

Attention Pégase, vous aimez vous faire peur. C'est cette peur qui génère des problèmes médicaux beaucoup plus que l'objet de votre combat le nucléaire, l'atomique. En relisant les conclusions vous pourrez vous relaxer et ainsi me remercier de vous donner des jours supplémentaires d'espérance de vie.

VD69 | 13 septembre 2023 à 17h10 Signaler un contenu inapproprié

Pour vous afficher aussi serein et moralisateur, c'est probablement parce que vous tenez le bon côté de la prise de courant (ou du manche, c'est selon) et ne voyez que ce qui vous arrange. Il est évidemment bien plus confortable, reposant et "relaxant" d'occulter ce qui pose souci... du moment qu'on ne subit pas soi-même les conséquences de cette cécité volontaire.
Les rayonnement ionisants n'en n'ont cure et produisent bel et bien leurs effets délétères sur les petites mains de cette industrie bien moins propre qu'elle ne le claironne partout.

Pégase | 14 septembre 2023 à 10h00 Signaler un contenu inapproprié

Fukushima a été un des plus grave accident de centrales nucléaires. Combien de morts dus aux rayonnements, combien de morts dus au stress , à la peur?

VD69 | 14 septembre 2023 à 14h26 Signaler un contenu inapproprié

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