Des chercheurs du Laboratoire atmosphères et observations spatiales (Latmos (1) ) ont observé une importante diminution d'ozone en arctique. Le 16 mars, ce « trou » au-dessus du Pôle Nord correspondait à une diminution d'environ 30 % de l'ozone. C'est la deuxième fois seulement qu'un tel constat est fait dans l'hémisphère nord, explique le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui précise que « la persistance et l'intensité de l'événement sont exceptionnelles ». Les conditions météorologiques en sont à l'origine.
Jusqu'à maintenant, le trou dans la couche d'ozone ne concernait que l'hémisphère sud : au printemps austral, plus de la moitié du contenu total en ozone au-dessus du Pôle Sud est détruit du fait des températures stratosphériques extrêmement basses. « En revanche, au Pôle Nord, les conditions météorologiques ne sont en général pas propices à une diminution significative de l'ozone au printemps ».
Hausse des températures des couches basses de l'atmosphère
Mais cette année, la situation est différente. Les mesures réalisées au sol et les observations satellitaires « ont montré une diminution significative du contenu en ozone de la stratosphère durant plusieurs semaines, sur une large zone autour du Pôle Nord ». Un tel trou n'est apparu qu'en 2011 et 2020 explique le CNRS.
En cause, « des conditions météorologiques exceptionnelles, à savoir un hiver stratosphérique très froid et persistant ». Le CNRS ajoute que « le changement climatique a tendance à retarder ce recouvrement [de la couche d'ozone], car plus la température augmente dans les basses couches, plus elle diminue, par compensation, plus haut dans l'atmosphère ».
Pour rappel, la couche d'ozone protège la vie sur Terre des rayons ultraviolets nocifs. Située à une altitude comprise entre 10 et 50 km, elle a été amoindrie par les halocarbures, des composés chimiques chlorés et bromés. En 1987, le protocole de Montréal a encadré et réduit leur utilisation, permettant de rétablir la situation. « Comme ces composés persistent dans l'atmosphère durant plusieurs dizaines d'années, il faudra plusieurs décennies pour que leurs concentrations reviennent aux niveaux d'avant 1980 », rappelle toutefois le CNRS.