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Actu-Environnement

''On ne peut pas considérer une ferme éolienne comme une usine polluante''

Malgré un vent en poupe, le marché de l'éolien en France est chahuté par une réglementation instable. Le point avec Nicolas Wolff, directeur général France du fabricant danois de turbines pour éoliennes Vestas et président de France Energie Eolienne.

Interview  |  Energie  |    |  C. Seghier
   
''On ne peut pas considérer une ferme éolienne comme une usine polluante''
Nicolas Wolff
Directeur général de Vestas France
   
Actu Environnement : Comment est structuré le marché de l'industrie éolienne en France ?
Nicolas Wolff : Mis à part Vestas, entreprise danoise implantée en France depuis bientôt 10 ans et qui emploie 190 personnes, les acteurs sont principalement des sociétés allemandes : Enercon, RePower et Nordex. Si notre groupe jouit de sa position de numéro 1 avec 400 machines sur le territoire pour une puissance installée de 800 MW, tout juste devant Nordex, le marché reste extrêmement compétitif. Ces quatre compétiteurs représentent 85 % du marché. C'est un cas unique en Europe car en général, il existe un leader et ensuite des suiveurs. Mais la France est très en retard par rapport aux autres Etats Membres comme l'Espagne ou l'Allemagne.

AE : Justement, quelle est la situation de la production d'énergie éolienne en France ?
NW : La France compte un peu plus de 4.000 MW de puissance éolienne installée. Un chiffre qui est à comparer aux 16.000 MW en Espagne ou aux 24.000 MW en Allemagne. De fait, l'énergie éolienne ne représente que 1,3 % de la consommation électrique française. La raison : 80% du socle énergétique français est assuré par le nucléaire. Pour autant nous pensons que nous pouvons progresser sur les 20% restants. Notre objectif est notamment d'aller remplacer les centrales thermiques qui utilisent les énergies fossiles. Ce faisant, on entrevoit une croissance forte sur les dix prochaines années car nous avons une marge de progression encore importante pour arriver au 25.000 MW installé en 2020 qui correspondent aux objectifs du Grenelle.

AE : Quelles sont les principales difficultés que le secteur de l'éolien rencontre pour se développer sur l'hexagone?
NW : Malgré un engagement politique fort, nous rencontrons encore des difficultés sur le terrain, notamment en ce qui concerne les personnes opposées à la modification des paysages. En France pour parvenir aux 25.000 MW de puissance installée, il faudrait implanter 8.000 nouvelles machines contre 2.300 aujourd'hui. Un chiffre finalement assez petit, à comparer au nombre de châteaux d'eau (50.000 sur le territoire français) voire de pylônes électriques à haute tension (150.000).
Par ailleurs, ce qui est essentiel pour réussir dans la politique de déploiement de l'éolien en France, ce serait d'avoir un cadre réglementaire stabilisé et lisible pour pouvoir installer les nécessaires 1.500 MW supplémentaires par an. Aujourd'hui nous sommes aux alentours de 1.000 MW. La véritable difficulté vient du processus de délivrance des permis. Tandis que la législation peine à être appliquée par certaines administrations, l'évolution de la réglementation vient de surcroît compliquer l'instruction des dossiers. Au final en France, il faut plus de 4 années entre le montage du projet et l'obtention du permis alors que dans d'autres États Membres, il faut moins de deux ans.

AE : Qu'est ce que vous inspirent les nouvelles dispositions en discussion dans le cadre du Grenelle 2 ?
NW : Trois points, en discussion actuellement, pourraient ralentir le développement de l'éolien en France : le classement ICPE, la mise en place de schémas régionaux et la taxe professionnelle. Nous nous opposons à l'idée que les éoliennes soient classées ICPE. On ne peut pas considérer une ferme éolienne qui est totalement réversible et renouvelable comme une usine polluante ! Aujourd'hui la position de Vestas, tout comme celle de France Énergie Éolienne, est claire : nous sommes contre ! Heureusement, le gouvernement est en train de réfléchir à de possibles amendements qui viendraient adapter la classification ICPE à notre industrie. En plus, de ce classement ICPE, il y'a un autre sujet important que sont les schémas régionaux. Ceux-ci viendraient se positionner en sus des ZDE, avec pour objectif de chiffrer par région les implantations d'éoliennes. La réglementation risque donc bel et bien de se compliquer encore un peu plus…

AE : En terme de prix de revient, l'énergie éolienne est souvent comparée à l'énergie nucléaire. Quelle est votre analyse ?
NW : Nous considérons que l'énergie éolienne est compétitive. Aujourd'hui, le tarif de l'éolien est établi sur 15 ans : les 10 premières années, il revient à 82 euros MW/h. Ensuite, il y'aura une modulation en fonction des quantités produites par site. Pour les anciennes centrales nucléaires, le coût annoncé se monte à 60 euros MW/h. Mais il ne prend pas en compte le coût additionnel du traitement des déchets et des investissements réalisés par l'État Français depuis 40 ans pour aider au développement cette filière ! Si certains remettent en cause le coût de l'énergie éolienne, il faut rester clair. Comparons des pommes avec des pommes : si l'on intègre l'ensemble des éléments, on se rend très vite compte que l'énergie éolienne est tout à fait compétitive.

AE : On reproche souvent à l'éolienne d'être une énergie intermittente et, qu'à ce titre elle ne contribuerait pas à gommer les émissions de GES lors des pics de consommation électrique. Qu'en pensez-vous ?
NW : Aujourd'hui, nous avons atteint une puissance seuil pour parler de foisonnement1. La France présente trois régimes de vents complémentaires de sorte que nous sommes capables de prévoir la production des éoliennes. Quand cela ne souffle pas dans le Sud de la France, le vent est présent dans le Nord et inversement. Reprocher l'intermittence de la production éolienne est aujourd'hui un faux procès.


1/ Le foisonnement désigne le fait que les fluctuations aléatoires de la production des systèmes de production électrique fatals (tels qu'éoliennes ou panneaux photovoltaïques) sont statistiquement réduites lorsque ces productions sont injectées sur un même réseau électrique maillé. En particulier, en cas de foisonnement important, la production ne sera jamais ni nulle ni maximale -Wikipedia.

Réactions26 réactions à cet article

les éoliennes c'est bien sauf les voisins

Elles sont implantées là où il y a 5, 10 hab/km2, tant pis pour eux s'ils ont des clignotants toute la nuit et la vue sacrifiée. La rentabilité est douteuse, les maisons sont dévaluées mais cela ne concerne que peu de citoyens, tant pis pour eux. Ce sont des dizianes de milliers de Km2 de notre paysage, et les bords de mer. Mettons en devant Deauville pour voir la réaction.

Alrib28 | 19 novembre 2009 à 08h06 Signaler un contenu inapproprié
Centrales éoliennes

82 euros, 60 euros, ne discutons pas les chiffres, mais je suis d’accord avec vous, il est anormal que l’ensemble du cycle de vie du nucléaire ne soit pas pris en compte dans le bilan et en tant que contribuable, je suis offusqué de devoir payer pour le traitement des déchets (au moins en partie, et qui paiera la garde des déchets durant des milliers d’années ?)) et les conséquences des accidents nucléaires (voir les nombreux de Cadarache cette année) sans compter le coût des démantèlements (cf Brennilis et Super Phénix).
Par contre, le « P » de ICPE signifie Protection et non Pollution. Car toute activité humaine pollue. Lorsqu’on construit une maison, le dossier est examiné par des instances qui évaluent l’impact au moins visuel sur l’environnement, et maintenant l’impact indirect du aux dépenses énergétiques (RT2005 bientôt 2012). Il en est de même des éoliennes, et il est compréhensible que vu leur impact, les décisions ne soient pas au même niveau.
Maintenant Monsieur Nicolas Wolff j’irais entièrement dans votre sens le jour ou face aux fenêtres de votre habitation, on pourra y voir tourner et entendre un champ d’éoliennes.
Christian LAROCHE

Bioclim | 19 novembre 2009 à 08h33 Signaler un contenu inapproprié
What did you just say ?

"De fait, l'énergie éolienne ne représente que 1,3 % de la consommation électrique française. La raison : 80% du socle énergétique français est assuré par le nucléaire." Ca c'est de l'argument choc ! J'irais même plus loin que M. Wolff en disant que l'énergie éolienne ne représente que 1,3% de la consommation électrique (et non énergétique, mais là, je finasse...) française pour la bonne et simple raison que 98,7% de l'électricité n'est pas d'origine éolienne. Ca explique tout... Ce ne serait pas le nucléaire, ça serait le charbon ou le gaz, comme dans beaucoup d'autres pays, alors de grâce, arrêtez de taper sur le nucléaire, vous me faites mal à l'atome.


"Pour autant nous pensons que nous pouvons progresser sur les 20% restants." Ca risque d'être difficile, hélas : la majorité de ces 20% est déjà occupée par l'hydraulique.

"Notre objectif est notamment d'aller remplacer les centrales thermiques qui utilisent les énergies fossiles." Une démarche que nous ne pouvons qu'encourager de nos voeux. Le long des autoroutes, près des grandes villes et au large, autant d'espaces ne demandent qu'à être exploités. J'ai vraiment envie de croire qu'ils le seront très vite, pour qu'on purifie vite l'électricité françaises des quelques pourcents d'énergies fossiles qui la souillent encore, et qui risquent de la souiller encore davantage demain avec l'augmentation de la consommation.

Quand au classement ICPE, il me laisse sceptique. Pendant un moment, j'avais compris qu'on allait placer les éoliennes sur des sites à dépolluer, comme Serge Poignant suggérait de le faire avec du photovoltaïque. Visiblement ce n'est pas ça... Du coup, avez-vous une idée de pourquoi ces centrales éoliennes sont soumises à la réglementation ICPE ?

Umwelt | 19 novembre 2009 à 10h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Centrales éoliennes

"je suis offusqué de devoir payer pour le traitement des déchets" Vous avez raison, le charbon et le gaz ne sont pas soumis à ces problématiques : on rejette allègrement les déchets dans l'atmosphère.

"(au moins en partie, et qui paiera la garde des déchets durant des milliers d’années ?)" Le problème est encore pire avec le réchauffement climatique. Je préfère que seuls les pays assez riches pour s'offrir les kWh peu carbonés du nucléaire payent le traitement de ses déchets, plutôt que de laisser un climat détraqué à l'échelle mondiale, qui affectera non seulement l'humanité toute entière, mais pire encore : la biosphère dans son intégralité. Une poignée d'humains richards contre toute la biosphère, qui doit payer ? Cruel dilemne, en effet !

"sans compter le coût des démantèlements (cf Brennilis et Super Phénix)" L'argument qu'il ne fallait PAS citer, car il fout en l'air tout votre beau discours sur les déchets nucléaires, invention du démon. Ce sont les anti-nucléaires qui ont ordonné le démantellement de Super-Phénix, alors que les résultats de ses travaux auraient pu révolutionner notre façon de gérer nos déchets nucléaires, les recyclant presque intégralement pour centupler la durée de vie de nos ressources énergétiques fissiles. A qui faut-il reprocher l'augmentation de nos impôts ?

Umwelt | 19 novembre 2009 à 11h01 Signaler un contenu inapproprié
Re:What did you just say ?

Alors concernant le classement en ICPE, il vient du fait qu'étant un producteur d'énergie dépassant un certain seuil en puissance, le classement ICPE peut être appliqué, cependant, la réversibilité quasi totale et l'absence de la plupart des risques liés aux sites classés (explosion, risque chimique,...) justifie que ce classement n'était pas appliqué aux éoliennes jusqu'à présent. Le changement de situation nuit aux développements de cette énergie (ce qui est peut-être l'objectif) et n'apportera rien aux choix des sites d'implantation, en retardant juste et en alourdissant les procédures.

Quand à avoir mal à l'atome ou à vouloir purifier l'électricité française, un déchet est un déchet, qu'il soit fumée ou GES à durée de vie relativement courte ou qu'il soit petite quantité de combustible à durée de vie plus que millénaire.
Alors oui, l'énergie éolienne, comme les autres énergies renouvelables, seraient bien plus représentatives si le socle électrique français n'était pas nucléaire.

Moi vous me faites mal à la planète.

Tombour | 19 novembre 2009 à 17h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Centrales éoliennes

Bonjour,
Pourquoi ne faut-il pas citer le coût de démantèlement? Superphénix ou pas, les centrales actuelles seront démantelées, et ce coût sera supporté par le contribuable. EDF aurait provisionné des montants pour cela, mais j'ai l'intuition que ces montants seront largement insuffisants. Je pense cela car tant que l’on n’a pas réalisé un projet, on ne sait pas combien il coutera (le site de stockage définitif n’est même pas choisi, alors pour évaluer son coût…). Ces sommes ne sont pas prises en compte dans le prix de revient du nucléaire. On pourrait aussi citer le prix des assurances (l’Etat assure en cas de problème majeur) non inclut dans le coût du nucléaire. En cherchant, je suis sur que l’on trouverait des tas d’autres coûts cachés. Je pense que le 60€/MWh est un chiffre très politique (comme le nuage radioactif qui, très diplomate, respecte les frontières – ce même nuage qui n’à pas causé de nombreux problèmes de thyroïde aux enfants nés cet année par exemple - problèmes dont on ne parle pas car ils n’existent pas et ne coûtent rien…).

Cordialement,

ric | 19 novembre 2009 à 17h58 Signaler un contenu inapproprié
Re:les éoliennes c'est bien sauf les voisins

//tant pis pour eux s'ils ont des clignotants toute la nuit //

Excusez-moi mais je trouve cet argument douteux... A Paris et dans les grandes villes, il n'y a pas du tout d'éclairage la nuit?
La rentabilité n'est pas douteuse, l'éolienne met 6 mois (de mémoire...) pour rembourser l'énergie nécessaire à sa construction.
Quand à la vue sacrifiée... Vous avez raison, démolissons donc tous les châteaux d'eau, les lignes à haute tensions, les silos agricoles, les usines, les cathédrales, bref tout ce qui dépasse 2 mètres de haut… Plus sérieusement, je ne pense pas que quelques éoliennes dans le paysage soit si horrible que cela. Tout dépend du dosage, non ?

ric | 19 novembre 2009 à 18h06 Signaler un contenu inapproprié
Offshore, forêt d'éoliennes

Je ne vais pas reprendre la liste des reproches émis par les opposant-éoliens dont croit faire partie maintenant, mais je ne comprends pas pourquoi il faudrait transformer notre horizon en Forêt d'éoliennes... 8O mats face à l'île de Ré, 120 entre Noirmoutier et Yeux, 12 seulement face à la Baule et 8O sur la côte sauvage du Croisic... il faut donc vendre, très vite, sa maison, ou remplacer ces projets d'éoliennes par des hydroliennes...

triton | 19 novembre 2009 à 20h53 Signaler un contenu inapproprié
J'y connais rien.

Perso vos discussions agressives ça me saoule. L'urgence là tout de suite c'est de montrer l'exemple aux deux mastodontes qui viennent de se réveiller. Je pense à l'inde et la chine évidemment. Et donc si ils font la même erreur que nous depuis 1 siècle, nos arrières arrières arrières petits enfants vont nous haïr. Et nous depuis là haut en les regardant on ne pourra que pleurer de honte.
Alors oui le nucléaire génère pour l'instant le problème des déchets, oui le voltaïque est écologiquement coûteux au début, lors de sa production, oui les éoliennes nuisent au coté bucolique de certains de nos paysages, mais avons nous le choix? Devons nous pour autant laisser se construire encore toutes ces centrales à énergie fossile ou bien devons nous nous relever les manches au lieu de polémiquer.
Tolérons ces nouveaux moulins à vent devant nos fenêtres! Investissons encore plus dans la recherche pour le traitement des déchets nucléaires! Acceptons de payer cette sacré taxe carbone! N'avons nous pas pris le pli du tri sélectif en quelques années? Ne trouvons nous pas normal d'installer du double vitrage aujourd'hui? Sans parler des 'bagnoles': qui achèterait aujourd'hui une berline qui consomme plus de 8L/100? Bref l'histoire toute récente nous donne de multiples exemples.
De surcroit l'énergie 'propre' va générer un marché colossal et donc de l'emploi dans les décennies à venir, et être acteur majeur dès le début, c'est augmenter les chances de le rester plus tard, à l'échelle mondiale: regardez Airbus, Alstom, Areva etc.
Alors voilà, je ne connais pas le détail des technologies dites propres, ni leurs contraintes respectives, mais mon "nez" me dit que si on le relève un peu du guidon, la question ne se pose plus: il faut foncer!
Ayons confiance en nos chercheurs, ingénieurs, etc. et leur capacité à trouver les solutions aux problèmes qui subsistent et qui créent vos querelles de chapelles.
Aidons Mr WOLFF et ses confrères à avancer vite et loin dans ce noble chemin.
Cela dit Mrs Umwelt et Tombour j'admire votre passion et votre engagement, ne m'en veuillez pas pour mon entrée en matière un peu 'brutale'...

Voilà. C'était le p'tit coup de gueule d'un citoyen lambda qui s'y connais pas mais qu'est convaincu.
Poil au doigt.

Popiac | 19 novembre 2009 à 21h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:What did you just say ?

Bonjour.

Tout d'abord, je voulais vous remercier pour vos éclaircissements sur la classification ICPE des éoliennes. Je confirme votre point de vue : ceux qui ont décidé de les soumettre à cette réglementation n'ont pas l'air très bienveillants vis-à-vis de cette source d'énergie, à moins qu'ils aient une raison tout à fait légitime qui nous échappe... et qui mériterait d'être explicitée...



A présent, le sujet qui fâche...

"Quand à avoir mal à l'atome ou à vouloir purifier l'électricité française, un déchet est un déchet, qu'il soit fumée ou GES à durée de vie relativement courte ou qu'il soit petite quantité de combustible à durée de vie plus que millénaire."

Je ne peux qu'approuver ce que vous dites ; dans l'idéal, on ne produirait simplement pas le moindre déchet, mais nos besoins sont ainsi faits, pour le moment, que nous sommes obligés de passer par des déchets à traiter ou enfouir. Il en sera sans doute toujours ainsi.

Ceci dit, le point où, semble-t-il, nos avis divergent, c'est sur le déchet que l'on "préfère". Certes, les GES ont une durée de vie plus courte, mais leurs effets (un climat détraqué) s'étendront bien au-delà de leur durée de vie. Et alors que les déchets nucléaires seront conditionnés dans un endroit précis et, au pire, n'affecteront que cette zone, le dérèglement climatique affectera toute la biosphère, dans le monde entier.

En outre, le fait que les déchets soient conditionnés localement permettra, dans un avenir plus ou moins proche, de les détruire ou mieux, de les recycler, et de centupler le stock de combustible disponible, soit de quoi tenir quelques millénaires (surgénération). On peut toujours essayer de faire ça avec le CO2 des centrales fossiles (capture et réutilisation, si possible), mais le procédé est-il au point ? rentable ? Ne va-t-il pas accélérer l'épuisement de ces ressources (réduction du rendement des centrales), avec tous les problèmes environnementaux, économiques et géopolitiques que cela engendrera ?

Nous avons donc d'un côté une menace planétaire, qui est déjà l'enjeu de ce début de millénaire, une source d'énergie polluante dont l'inéluctable et proche raréfaction causera des tensions graves dans le monde, et de l'autre, une énergie qui, certes produit des déchets très désagréables, mais qui, si la recherche et la théorie tiennent leurs promesses, ne s'épuisera pas avant longtemps, les déchets étant recyclés. J'idéalise sans doute la surgénération, ce n'est pas impossible, mais entre un cauchemar qui se réalisera si on ne fait rien et un rêve qui peut se réaliser si on va dans son sens, je sais ce que je préfère.


"Alors oui, l'énergie éolienne, comme les autres énergies renouvelables, seraient bien plus représentatives si le socle électrique français n'était pas nucléaire. "

Désolé de vous contre-dire, mais ce que vous avancez ici est mathématiquement faux. Les EnR représentent environ 15% de la consommation d'électricité. Après, que le reste soit produit avec du charbon, de l'uranium, du pétaouchnok ou une faille spatio-temporelle, on s'en fout : 15% d'une consommation à un instant t restent 15% d'une consommation à un instant t. Après, il est possible que j’aie mal compris ce que vous vouliez dire, vous et M. Wolff dans son interview, auquel cas je vous présente mes plus plates excuses et vous prierais de bien vouloir m’aider à dissiper ce malentendu. Quoi qu’il en soit, j'ai assez exprimé mon avis sur ma relative sympathie pour le nucléaire par rapport aux fossiles pour que vous sachiez quel socle je préfère entre les deux.

Du reste, même si je n'en ai pas toujours l'air, je vous assure que je préfèrerais les EnR au nucléaire, du moins si, à puissance fournie égale, elles ne dégradent pas plus l'environnement que ce dernier (ce n'est pas toujours si évident que vous le pensez). Mais pour l'heure, avant d'imaginer les EnR détrônant le nucléaire, la priorité est à l'élimination des fossiles (eu égard à l'urgence climatique) et aux économies d'énergie, dont le considérable potentiel est loin d'être éveillé. Les EnR sont toutes désignées pour nous aider dans ce combat, et la sobriété énergétique leur offrira une place confortable dans notre palmarès des principales sources d'énergie.

En réduisant drastiquement nos consommations d’énergie, en systématisant le recyclage, la récupération d’énergie, l’isolation, les apports passifs naturels, en interdisant les produits très consommateurs au profit de produits plus économes, nous pouvons vivre avec un niveau de confort équivalent, dans un environnement beaucoup plus sain, et avec des besoins en ressources ridicules. Dans ces conditions, les EnR suffiront largement pour couvrir la majeure partie de nos besoins, mais fort malheureusement, ce temps n’est pas encore venu. Il faut éduquer la population et lui démontrer, par le partage de l’expérience notamment, que la sobriété énergétique est tout à fait compatible avec un mode de vie contemporain, sous réserve de quelques remises en cause de nos besoins (transports, achats, etc.). Il faut que la puissance publique vienne en aide aux plus démunis, pour qu’ils puissent se permettre cet investissement plus lourd, mais si vite rentabilisé. Tant que ces puissants verrous ne sauteront pas, ni les EnR, ni le nucléaire, ni les économies de quelques militants, ne pourront changer quoi que ce soit ; nous continuerons de progresser vers le gouffre.


Pour conclure, je dois vous avouer avoir été… surpris par votre dernier propos. Passer sur Internet pour un anti-écolo alors que dans les faits, je suis passionné de toutes les problématiques d’environnement, au point d’être pratiquement devenu la référence en la matière dans mon école d’ingénieurs, au point de vouloir en faire mon métier et mon passe-temps principal (d’où le temps que je passe sur des sites d’environnement, d’ailleurs), et de faire des recherches actives sur les économies et sources d’énergie que je pourrais mettre en place dans ma résidence étudiante, au point de faire tous mes déplacements à pied, d’acheter uniquement des produits bio ou à basse consommation d’énergie ; voilà qui me plonge dans la plus grande perplexité… Je peux vous assurer que si je vous fais mal à la planète, c’est totalement involontaire et indésiré, et que je ferai tout mon possible pour alléger vos souffrances. Croyez-le ou pas, mais mon intérêt pour le nucléaire est uniquement motivé par cette volonté, car je suis convaincu qu’une utilisation correcte de cette source d’énergie peut nous aider à vivre au XXIème siècle sans altérer trop gravement notre environnement, du moins le temps que d’autres sources d’énergies propres soient assez puissantes pour prendre le relais.

Il n'est pas exclu que je me trompe, mais jusqu'à maintenant, je n'ai rien rencontré de sérieux (entendez par-là : "qui résiste à une réflexion de moins d’une heure pour un étudiant") qui fasse vaciller mon avis sur la question. Certes, ce n'est pas parce qu'"il n'y a pas de preuve que Dieu existe", qu'"il n'existe pas" (quand on y réfléchit, c'est un peu le même genre de raisonnement que j'utilise), mais dans le cadre d'une discussion rationnelle, d’un débat entre gens civilisés, c’est celui qui avance la thèse la plus solide qui l’emporte. De cette manière, j’ai perdu bien des batailles, notamment au sujet du photovoltaïque (voulant, enfant, en mettre sur tous les toits du monde, j’ai découvert que leur fabrication était relativement polluante et que des panneaux thermiques étaient bien plus appropriés dans des logements ; ce n’est que récemment que je l’ai reconsidéré avec un intérêt certain, notamment grâce au rapport de Serge Poignant que je vous invite à lire, et envisage d’en poser des panneaux dans ma résidence qui, vide en été, n’aurait que faire de panneaux thermiques). Loin d’être gêné à l’idée de perdre un débat, j’y vois au contraire l’occasion de gagner en connaissance, de nuancer mon propos, en quête de la vérité. Aussi, j’accueillerai vos arguments avec bienveillance, avant d’essayer de les remettre en question, ou de les intégrer dans un discours que j’aurais amélioré.

Umwelt | 19 novembre 2009 à 21h17 Signaler un contenu inapproprié
mauvaise pub

Cher monsieur Wolff, je ne peux donner de l'importance à une interview de la part de quelqu'un qui vend des éoliennes. Le monde n'est pas qu'histoire de gros sous.
Je ne crois pas que vous vivez á côté d'un champ d'éolienne.
Je ne crois pas que vous avez l'intelligence d'aller tenter l'expérience.
Je ne crois pas que vous connaissez bien les associations de défenses des oiseaux.
Je ne crois pas que vous connaissez réellement les impacts sur l'environnement.
Vous parlez d'éolienne comme quelque chose de magnifique, de grandiose alors qu'en fait vous ne vendez que votre gagne pain en parlant de compétitivité.
Non je ne veux pas d'éolienne près de chez moi, par contre un peu de photovoltaique et beaucoup d'économie d'énergie,cela ne me dérange pas.

popom.villach | 19 novembre 2009 à 22h27 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Centrales éoliennes

Bonjour,

Je me permets de reprendre votre propos point par point.

"Pourquoi ne faut-il pas citer le coût de démantèlement?" Attention, je n'ai jamais dit cela. Bioclim avait mentionné l'exemple de Super Phénix, c'est pourquoi je me suis senti obligé de rappeler (certes un peu brutalement, je le reconnais) que son démantellement était du fait des anti-nucléaires, lorsque Lionel Jospin est passé Premier Ministre, si bonne est ma mémoire. Dans le cas particulier de ce laboratoire, il me paraît parfaitement naturel que l'Etat participe financièrement à sa construction et à sa déconstruction, surtout quand on sait les perspectives promises par la surgénération.

Du reste, il me semble qu'un ordre de grandeur des coûts de démantellement des centrales était déjà inclus dans le calcul du prix de l'électricité. Ne sachant que trop peu de choses en la matière, je ne m'avancerai pas plus loin. Je vous accorde toutefois qu'il est difficile d'évaluer les coûts d'un projet qui ne sera pas mené avant plusieurs décennies. J'aurais cependant pensé qu'à défaut, EDF aurait donné un ordre de grandeur fiable. Bien évidemment, si tel n'est pas le cas, nous avons un problème. Et je serais tout aussi outré que vous si c'était à l'Etat de payer l'erreur d'estimation d'EDF (quoique, EDF étant publique à l'époque, ses actuels dirigeants pourraient retourner ce reproche à la puissance publique). Il n'y a qu'à espérer que le surcoût ne soit pas trop important (quoi que, si le prix de l'électricité explose, la consommation énergétique dégringolera... mettant sur le paillasson un nombre certain de consommateurs tournant au tout-électrique...).

"En cherchant, je suis sur que l’on trouverait des tas d’autres coûts cachés." Mon cher ami, sur ce point-là, nous sommes bien d'accord. Mais n'allez pas croire que le nucléaire soit le seul à être affecté par cette problématique : ce que nous mangeons (par les pollutions engendrées par l'agro-industrie), ce que nous portons comme vêtements, ce que nous achetons dans notre vie de tous les jours, tout cela est indexé à un prix qui ne prend en compte que le travail humain immédiatement nécessaire à sa production, pondéré par la loi de l'offre et de la demande (qui génère les déséquilibres et spéculations que l'on sait). Les externalités (pollutions, méfaits pour la santé, etc.) ne sont pas prises en compte. Il est difficile de les évaluer, mais un Etat qui se veut juste s'en donnerait au moins la peine, et sanctionnerait par des taxes ou amendes les responsables de ces pollutions. Mais déjà que nos contemporains descendent dans la rue si le pain monte de 5 centimes, si vous leur dites que, pour prendre en compte toutes les externalités, nous allons augmenter très nettement les prix (ce qu'il faudrait pourtant faire), je ne serais pas surpris de voir votre nom dans la rubrique nécrologique du lendemain.

"le nuage radioactif qui, très diplomate, respecte les frontières " (comment les gens ont-ils pu croire une telle connerie ?)

"ce même nuage qui n’à pas causé de nombreux problèmes de thyroïde aux enfants nés cet année par exemple". Premièrement, êtes-vous sûr de la corrélation entre Tchernobyl et cette "recrudescence de cancers". Celle-ci est-elle réelle ? Celle-ci n'est-elle pas tout simplement une "recrudescence de cancers déclarés", due à des personnes présentant déjà des symptômes avant l'accident, et apeurées par lui, sont allées voir leur cancérologue, alors que sans l'accident, elles ne l'auraient vu que bien plus tard ? Il me semble que l'OMS avait publié un rapport dans lequel elle-même reconnaissait qu'aucune corrélation ne semblait avoir été trouvée entre Tchernobyl et ces cancers.

Ceci dit, au risque d'être un peu provocateur, n'est-ce pas un pari honnête que de préférer une probabilité faible de quelques cancers, suite à un accident tout aussi peu probable (Tchernobyl et Three Misle Island sont les seuls accidents nucléaires de grande ampleur, et ont eu lieu avant que des règles strictes ne viennent régir le nucléaire, et empêcher les mêmes erreurs, les mêmes incompétences, de répéter de telles tragédies), à des centrales d'énergie fossiles, qui, par les pollutions qu'elles émettent en toute impunité, détruisent forces écosystèmes, ruinent la santé de milliers de personnes, et ce de manière parfaitement reconnue ? Personnellement, à choisir entre un mal hypothétique généré par une éventualité de second ordre et un mal plus grand et bien réel, je sais ce que je choisis.


Mais bien sûr, si vous me proposez une énergie ne souffrant d'aucun mal, ou plus réalistement, dont le potentiel de nuisances est moindre, je suis tout à fait preneur. A ce titre, l'énergie éolienne, les économies d'énergie sont des solutions très intéressantes.

Respectueusement,

Umwelt | 19 novembre 2009 à 22h34 Signaler un contenu inapproprié
récompense pour une éolienne?

L'éolienne est une brique important dans le mix renouvelable, mais ce n'est pas pour cela que son développement doit se faire sans consensus avec la population locale. Les riverains sont ils "récompensés" par l'accueil de ce type e projet?

luciolle | 20 novembre 2009 à 11h43 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Centrales éoliennes

Cher Umwelt,
Je parle des coûts cachés car la différence mentionnée entre les €60 et les €82 du MWh ne me paraît pas très juste. Je pense que les coûts sont bien mieux connus et évalués dans le cas de l’éolien ; les externalités négatives (chauve-souris ou impact sur le paysage par exemple) sont plutôt rares dans son cas. Et ce contrairement au nucléaire. Je pense dire qu’en intégrant tous les coûts cachés, le nucléaire reviendrait plus cher que l’éolien (dont le coût décroît…)
Au sujet des corrélations entre Tchernobyl et cette "recrudescence de cancers", dans ma famille et groupe d’amis, 2 personnes (nés dans le Jura cette année là) ont eu des problèmes de thyroïde. De nombreux médecins sont au courant. Je pense que de la documentation est accessible sur internet. Ceci étant, cette autre externalité du nucléaire n’est pas la plus importante, et je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il y a des problèmes de santé publique plus préoccupants (sauf bien sur si un réacteur explose…) comme la voiture en ville par exemple.

Au sujet de votre réponse intéressante à Tombour,
Nous sommes plutôt d'accord sur le fond (ce qui n’a pas grand intérêt si on en reste là). Je pense que nous ne partageons cependant pas une certaine sympathie pour le nucléaire. Même en essayant d’être aussi objectifs que possible, nous avons tous un petit biais, l’important est d’en prendre conscience.
D’après ce que je comprends, vous prônez de garder le nucléaire dans le giron jusqu’au temps ou l’on pourra s’en passer ? Je suis à moitié d’accord ; je ne pense pas réalisable d’en arrêter la production subitement, mais je pense que l’on doit tout faire aujourd’hui pour en consommer le moins possible.

L’éolien n’a pas vocation à lui seul à remplacer le nucléaire. En tout cas pas dans sa forme actuelle. En effet la production d’une centrale est stable, produit à sa puissance nominale 75% du temps. L’éolien, lui, produit de manière intempestive, avec un facteur de charge à 25%. Comme dit dans l’article, l’éolien fonctionne avec un foisonnement important du aux différents régimes de vents. Ceci en lisse tout de même la production, et la météo donne des prévisions fiables à 3 jours.
Nucléaire et éoliens ne sont pas des énergies simples à utiliser car elles ne suivent pas du tout la courbe de consommation. Contrairement au thermique ou à l’hydro-électrique. Donc, on peut encore développer l’éolien qui composera une base fiable du future mix énergétique. Les énergies renouvelables sont de plus complémentaire : l’éolien produit plus en hiver, le photovoltaïque en journée… L’hydrolien peut assurer une grosse partie du « base load ». Le thermique bois peut remplacer le fossile gaz/charbon…

Mais, et le mais est de taille, tout ceci doit absolument être couplé à une intense politique de réduction des consommations d’électricité et d’énergie. Et là, c’est un ensemble de politiques qu’il faut revoir. Le mitage de l’habitat est très mauvais, car il rend les transports en commun moins efficace. Il ne s’agit pas de parquer les gents dans 6 métropoles de 10 millions d’habitants mais plutôt de revigorer les petites villes, de penser l’urbanisation au delà du niveau de la commune…

Je pense que sans vraiment modifier notre niveau de vie on pourrait déjà diviser notre consommation par deux (voir aussi site Negawatt). Avec l’agriculture bio et tant d’autres bonnes idées, on pourrait même aller plus loin. En divisant par 2 notre consommation, le renouvelable actuel passe à 30%... Avec le développement des filières renouvelables (bois de chauffage contre chauffage électrique par exemple), photovoltaïque, éolien, hydrolien, géothermie… les 100% ne sont pas inatteignable. Mais cela ne se fera pas sans la refonte du système de transport.

En résumé, je dirai que j’ai le poil qui se hérisse parfois quand je lis ou entend les gens accepter la fatalité du nucléaire. On peut s’en passer. Il faut juste se donner les moyens. C’est le rôle de l’homme politique (quand il ne s’occupe pas de l’identité nationale bien sur…) et du citoyen, nous. Je n’ai pas de voiture, pas de TV, évite l’avion, n’achète pas le superflus et ne mange pas de viande. Rien qu’avec cela, je divise au moins par 2 ma consommation. Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu en niveau de vie, bien au contraire…

Cordialement,

ric | 20 novembre 2009 à 11h47 Signaler un contenu inapproprié
Re:récompense pour une éolienne?

Oui, avec la taxe professionnelle, grosse source de revenu pour les communes, surtout les petites. Et qui dit TP, dit investissement au profit des riverains. La TP est en cours de réforme, ceci étant…

ric | 20 novembre 2009 à 13h32 Signaler un contenu inapproprié
Re:Offshore, forêt d'éoliennes

D'accord avec Triton... Vestas fait de l'Agit-prop.; il est dans son rôle, mais il faut prendre garde à ne pas le croire ! Par exemple, ses propos sur le foisonnement relèvent de la désinformation. Le réseau RTE n'est pas prêt à absorber l'impact des multiples grand parcs éoliens que le SER et les promoteurs voudraient parsemer sur nos côtes(voir une étude de EDF- R&D d'octobre relative à l'insertion de l'éolien dans le réseau et qui dans son titre considére l'éolien comme un "aléa" préoccupant) Par ailleurs l'EWEA dans une étude a montré que pour assurer l'interconnexion des zones à régimes différents de vents, il est indispensable de créer un maillage dense de lignes 400.000 v. sur toute l'Europe occidentale (et notamment en France) le réseau actuel ne pouvant suffire. A ce propos les perspectives d'interconnexion sous-marine des grands parcs dela Mer du Nord ne sont pas applicables à la France compte tenu de la disposition linéaire des projets tout au long des côtes !
Ils vont se planter...et nous allons payer leurs erreurs !

clobinson | 20 novembre 2009 à 17h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:récompense pour une éolienne?

Bonjour,

Je me permets de revenir sur ce que vous dites ("L'éolienne est une brique important dans le mix renouvelable") pour vous rappeler que ceci est encore aujourd'hui erronné. Certes, d'ici quelques années, sa croissance exponentielle de ce secteur lui offrira, si elle est maintenue, un statut très intéressant, mais pour l'heure, le PV et elle réunis ne représentent même pas 1% de la production mondiale d'énergie. Même en France, elle ne vaut rien ; les barrages fournissent beaucoup plus d'hydroélectricité que les éoliennes. Du reste, on ne peut qu'espérer que la situation évolue, et certes dans le respect des populations locales.

Umwelt | 20 novembre 2009 à 22h30 Signaler un contenu inapproprié
2 fausses vérités et une question

1/
Une "ferme" éolienne, en fait une Zone industrielle éolienne, n'est pas du tout entièrement réversible : personne n'envisage sérieusement de détruire et enlever la dalle de béton, mais surtout qui paiera les 200.000 à 500.000 € ? L'arrêté obligeant à constituer de véritables provisions est toujours attendu (depuis 5 ans !)
2/ Il y a de longues périodes en France où aucun vent ne souffle, statistiques de 3heures en 3 heures de la Météo Nationale. L'intermittence est un vrai procès et le handicap majeur de ces machines qui produisent quand ça leur chante, mais pas quand on en a besoin.
Pour finir, pourquoi l'énergie éolienne que vous prétendez compétitive doit-elle être subventionnée par un prix d'achat privilégié par rapport au prix de marché international ?

poison | 20 novembre 2009 à 23h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Centrales éoliennes

Bonjour, et également merci pour votre réponse, que j'ai trouvée très constructive.

J'aimerais d'ailleurs en reprendre quelques éléments, comme je le fais souvent.

"Je pense dire qu’en intégrant tous les coûts cachés, le nucléaire reviendrait plus cher que l’éolien (dont le coût décroît…)". J'aurais du mal à le nier, et bien que non expert en la matière, j'imagine sans problème que le prix du nucléaire soit sous-estimé. Ceci dit, il me semble qu'une part non négligeable de ces coûts est imputable à la maintenance permanente, la gestion, la recherche, la construction, etc. soit autant de secteurs qui distribuent des emplois en France, d'autant plus appréciables qu'ils sont non délocalisables. Je ne dis pas qu'il faut préférer le nucléaire à l'éolien parce que le nucléaire crée plus d'emplois (en plus, au kWh produit, c'est probablement faux ; voilà d'ailleurs un argument supplémentaire en faveur de l'éolien), car dans ce cas, on pourrait justifier toute activité sur ce seul critère, même les pires. Je cherche juste à me renseigner sur la nature du coût du kWh. Je n'ai rien contre un GW plus cher mais qui donne du travail à des milliers de personnes en plus. Remarquez que j'ai déjà une idée de la réponse à cette question : le GW éolien pourrait très bien donner plus de travail que le nucléaire, mais il serait intéressant de s'en assurer. Une centrale nucléaire est comme une petite ville. Pas de question réthorique ici, je cherche juste un renseignement.

Pour ce qui est des accidents nucléaires, c'est un sujet que, je l'avoue, je ne maîtrise pas assez. Je n'ai malheureusement pas le temps de plancher sur un bouquin de plus de 400 pages comme "Eléments de sureté nucléaire", même si un tel ouvrage me serait très utile. Je n'ai du me contenter que du fait que l'OMS n'avait pas établi de corrélation claire (même si cela n'interdit en rien le principe de précaution) et de quelques analyses sur Tchernobyl, qui montraient plus que c'était la tragique conséquence d'une série d'incompétences monumentales, et dont une seule ruinerait aujourd'hui la carrière du crétin qui la commettrait.

De mémoire, en pleine nuit (donc équipe de maintenance à effectif réduit), les techniciens avaient désactivé les dispositifs de sécurité en enfreignant des protocoles stricts, sous prétexte qu'ils l'avaient déjà fait avant ; la réaction s'est emballée et l'eau qui servait de caloporteur s'est thermolysée. La dalle supérieure du réacteur a volé en éclats, et son écroulement sur le combustible l'a projeté dans l'atmosphère, vu qu'il n'y avait pas d'enceinte de confinement. Voilà ce que j'ai retenu de cet accident, et sachant que même les réacteurs occidentaux de l'époque étaient bien mieux conçus, j'avoue ne pas m'inquiéter de la probabilité d'un accident nucléaire. S'il faullait trois de ces catastrophes pour égaler le nombre de tués sur les route, par les maladies qui traînent ou par le mari jaloux, je pense qu'on peut en effet dormir paisiblement.

Après, sur un tel sujet (le choix du nucléaire ou non), les avis peuvent diverger, c'est tout l'intérêt de la démocratie, mais ce sujet est capable de soulever des passions très virulentes, dans un camp comme dans un autre, et je m'efforce de faire le tri, pour ne garder que la seule chose de fiable et sur laquelle je peux me forger une opinion : les faits. Etant d'un naturel passionné (mes réactions sur le PV ou la TACA peuvent en témoigner...) l'exercice m'est difficile, mais indispensable.


"D’après ce que je comprends, vous prônez de garder le nucléaire dans le giron jusqu’au temps ou l’on pourra s’en passer ?". L'idée y est. Le tout est maintenant de savoir s'il existe une source d'énergie aussi commode que le nucléaire (en termes de forte puissance, densité énergétique (fut-elle en kWh/kg de combustible ou en kWh/m2 de centrale), impacts environnementaux liés à toute la filière ramenés au kWh). La question est ouverte, mais la réponse ne sortira pas d'un débat démocratique, mais bien des faits, répertoriés par une étude sérieuse et exhaustive. Pour l'exemple, Jean-Marc Jancovici a publié sur son site web quelques calculs d'ordre de grandeur sur ce qu'on pourrait espérer des énergies renouvelables, et ses arguements me semblaient donner un petit avantage au nucléaire. Mais comme vous l'avez compris, s'il existe des énergies moins lourdes en investissements, moins pesantes sur l'environnement, et déployables au bon ordre de grandeur, je ne peux que souhaiter qu'elles prennent le pas sur le nucléaire (mais tant qu'à faire, qu'elles détrônent d'abord les énergies les plus dangereuses : les fossiles). Reste à les trouver et à les développer. Et figurez-vous au passage que le CEA et AREVA se sont lancés sérieusement dans ce défi. Vu les budgets démentiels qu'ils doivent gérer, les budgets des PME spécialisées dans les EnR me semblent être plus de l'argent de poche qu'autre chose. Dans ces conditions, on ne peut qu'applaudir leur volonté de développer les EnR.


"je pense que l’on doit tout faire aujourd’hui pour en consommer le moins possible." Je pense que vous serez d'accord avec ma proposition de supprimer le "en". D'une manière générale, nous consommons beaucoup trop, je ne vous apprends rien, et il nous faut nous attaquer férocement à tous les postes de consommation. Ceci dit, ne préféreriez-vous pas que l'on règle d'abord les problèmes du réchauffement climatique et de l'épuisement des fossiles, avant s'attaquer au nucléaire ? Je pense me répéter en confiant que j'ai bien plus peur des désastres écologiques, économiques, politiques et sociaux, que ces deux premiers engendreront, que de quelques tonnes d'actinides que l'on saura traiter d'ici une cinquantaine d'années (centaine, tout au plus). Attention ! Je ne dis pas que le nucléaire résoudra tout, mais juste que c'est vraiment rageant que de devoir se passer d'un allier de cette puissance, alors qu'on court contre la montre avec des politiciens boulets et pas fichus de mettre en place ce qu'il faut.

Je passe rapidement sur votre analyse pertinente des EnR, qui résume bien la situation, mais vous présente quand même un calcul de J-M Jancovici sur le remplacement du charbon par du bois : avec une production annuelle de 60MWh/hectare de forêt, et un rendement de 40 à 50% pour les centrales électriques, il nous faudrait 500km2 de forêt pour produire 1TWh, sachant que la France en consomme 550 par an. Si le charbon n'en représente que 5%, il nous faudrait recouvrir 5% du territoire de forêts uniquement dédiées à cet effet (et prier qu'elles ne soient pas réduites en cendres par le premier cinglé venu). Ce n'est théoriquement pas impossible, mais je ne me suis pas encore penché sur l'impact de ce genre d'exploitation forestière sur la biodiversité. Mais avec une démarche globale et une gestion harmonieuse de nos ressources, cet objectif est tout-à-fait envisageable.

Pour ce qui est de l'urbanisme, je pense qu'on a vraiment tout à apprendre des allemands ; pour avoir fait un stage en Allemagne, j'ai vraiment pu voir ce qu'était une ville à taille humaine permettant l'approvisionnement local (du moins en théorie), et des villages suffisamment denses pour permettre aux PME, transports en commun et autres activités d'y vivre. Des fois, j'en viens à ironiser et à me dire qu'il faudrait tout démolir pour tout reconstruire.

Du reste, c'est parce que j'ai quelques doutes sur la capacité de l'homme à combler rapidement tous ses besoins avec des EnR, et ce, sans trop nuire à l'environnement, que je me laisse séduire par la "solution de facilité" du nucléaire. Parce que pour s'en passer, il faut, comme vous dites, de considérables efforts des citoyens et des politiciens, des efforts qu'ils ne consentiront pas de si tôt, trop concentrés sur leur pouvoir d'achat et leurs élections. Je ne sais même pas si ces efforts seront à moitié consentis pour la lutte contre le réchauffement climatique, qui est pour moi la priorité absolue, alors si en plus on doit sortir du nucléaire...

Umwelt | 21 novembre 2009 à 01h14 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:les éoliennes c'est bien sauf les voisins

Je dirais même plus :

On s'en fout, qu'une éolienne soit belle ou moche (concept très subjectif, en plus). Je préfère une nuisance visuelle moins désagréable que ma gueule au réveil, à une centrale à charbon, qui non seulement est moche, mais en plus est source de pollutions qui dégradent durablement et le paysage, et le climat.

Umwelt | 21 novembre 2009 à 01h21 Signaler un contenu inapproprié
Re:Offshore, forêt d'éoliennes

Plaignez-vous... Dans mon village natal, c'est carrément une autoroute qu'ils construisent, à 500 mètres de ma maison.

On échange de place pendant une semaine ?

Umwelt | 21 novembre 2009 à 01h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:J'y connais rien.

Que pourrais-je dire de plus ? Si ce n'est je me sens flatté par la confiance que vous accordez aux ingénieurs et aux chercheurs, dont je ferai partie. Le tout, c'est que, heureusement ou malheureusement, avant de pouvoir se lancer dans des projets aussi nobles et ambitieux, il nous faut le soutien de la population et de l'Etat, tant au niveau moral et jurique que financier. Sans cela, on est des marginaux cinglés peints en vert ; avec cela, on a le pouvoir de changer le monde.

Quoi qu'il en soit, on ne peut qu'applaudir votre enthousiasme, et vous recommander de vous forger votre opinion (histoire de "vous y connaître"). En parlant autour de vous, en débattant, vous aussi, vous pourrez faire partie intégrante de ce changement, susciter des vocations, des réflexions. C'est avec des gouttes d'eau qu'on remplit un océan, et mon petit doigt me dit que vous ne voudrez pas vous contenter de représenter un si petit volume

Umwelt | 21 novembre 2009 à 01h44 Signaler un contenu inapproprié
Je suis pour les enrgies renouvelables

Il me semble qu'aujourd'hui on n 'a pas le choix. le recour aux energies renouvelables, notamment l'energie eolienne est crutial.

Temoignant de l'expérience de mon pays, nous accusons du retard en matière de développement de cette source d'energie vu le coût important des turbines (comparé à la ligne de base).
Donc je suis pour ce genre d'energie zero emission de Gaz à Effet de Serre

OUAFAE | 22 novembre 2009 à 22h24 Signaler un contenu inapproprié
LA BEAUTE et L'EOLOIN

Perso je trouve que les éoliennes sont belles.
A condition qu'elles soient loin je vous l'accorde. Mais elles sont fines, élancées, leur rotation lente est presque gracieuse. Elles sont nourricières, leur énergie vous chauffe et vous éclaire. Cet ensemble les rend presque féminines...
Pourquoi donc partir en croisade contre ces réservoirs -intarissables- d'énergie propre?
Parce que sous vos fenêtres ça fait "tâche"?
Mais moi je pense le contraire! Je serais fier d'avoir un champ d'éoliennes dans mon horizon!
Mais je reconnais moins fier si elles étaient à 100M de la baraque. E-VI-DENT.
Donc je pense que ce sont les règles de distance qu'il faut durcir. Dépenser notre énergie à tanner nos représentants politiques pour favoriser "l'éoloin" plutôt que la gaspiller à lutter contre les projets.
Ces distances rallongées le seraient encore plus selon sites classés ou non. Nous avons suffisamment d'expérience en Europe ( de la Scandinavie jusqu'à Tarifa...) pour un retour d'info sérieux crédible des associations de riverains: quelle réelle distance doit-on laisser aux habitations pour ramener la nuisance sonore à zéro 90% du temps. Sinon cette étude doit-être facilement réalisable... Ce seuil me semble d'ailleurs largement acceptable au regard de la masse de gens qui vivent en ville et au bord des routes/autoroutes.
Mais franchement quel clin d'œil au passé avec les moulins à vent! Je vous conseille d'aller sur la digue qui ferme la mer aux Pays Bas... Vous verrez...

Le grand offshore, l'hydrolien, le voltaïque etc. pourquoi ne pas faire pression sur nos politiques pour que les milliards injectés récemment dans nos banques soient réinvestis dans cette nouvelle industrie?
Copenhague approche...

Popiac | 23 novembre 2009 à 20h47 Signaler un contenu inapproprié
Re:mauvaise pub

à titre de comparaison sachez monsieur qu'il faut 3 ha de PV pour produire ce que produit une éolienne....non comment!! le "un peu de pv" risque de ne pas suffire.
une éolienne produit sur un an l'équivalent de la consommation de 1000 foyers, pas mal isn't it? et en plus c'est de l'énergie propre.
la LPO est pour le dvlpt de l'éolien, greenpeace également, France Nature Environnement, et si vous voulez protéger réellement les oiseaux engagez vous dans le "non voiture".
L'éolien suit des études d'impact qui amènent à interdire un parc si les oiseaux sont présents...
18 administrations pour un projet donc quand il sort de terre c'est bien que le projet est bien ficelé...
à bon entendeur!

steph | 24 novembre 2009 à 12h53 Signaler un contenu inapproprié
usine polluante??

Soit disant la ferme éolienne n'est pas une usine polluante....oui si l'on considère que ça ne génère pas d'effluents gazeux ou liquides...mais qu'en est-il des nuisances sonores? le bruit, n'est-ce-pas une pollution environnementale? Le fait de l'intégrer dans la nomenclature ICPE permettrait, il me semble, peut-être d'avoir des seuils en terme de bruit à ne pas dépasser dans les habitations les plus proches...(à moins que l'éolien ait déjà un cadre réglementaire concernant les nuisances acoustiques?)

Anonyme | 26 novembre 2009 à 10h30 Signaler un contenu inapproprié

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