Réserves naturelles et biologiques, parcs naturels, réserves de biosphère ou corridors écologiques…Les aires protégées sont des zones où des mesures de gestion sont mises en œuvre, dans un objectif de protection, restauration et gestion du milieu, des habitats naturels et des espèces. Tout en protégeant la biodiversité, les aires terrestres fournissent l’eau propre aux terres en aval. Tandis que les zones marines permettent d'assurer une gestion de la pêche ''soutenable'' à l'intérieur de leurs limites. Ces sites sont ''fondamentaux'' pour le maintien des services écologiques ou encore le stockage du carbone. Les zones protégées ''joueront un rôle de plus en plus important dans la lutte contre le changement climatique'', estime l'organisation écologique WWF.

133.000 aires protégées dans le monde

Selon les chiffres de l'UICN et du PNUE, ces aires ont vu leur surface augmenter ces dix dernières années. 133.000 zones protégées (dont 5.000 aires marines) sont aujourd'hui recensées pour une surface totale de près de 19 millions de km² de terre et de mer. Mais elles ne représentent seulement que 13 % de la surface des terres de la planète (contre 9% en 2000), 6% des côtes et 1% des zones maritimes (contre 0,6%)... La Convention sur la diversité biologique (CDB) prévoyait pourtant qu’un dixième de toutes les écorégions soit placé sous protection en 2010. Cet objectif n'a été atteint que dans la moitié des 821 écorégions terrestres, selon l'ONU.
Aujourd'hui ces aires protégées, telles que les parcs nationaux, représentent près de 10% de la superficie forestière totale affectée à la conservation de la biodiversité. Soit une augmentation de plus de 95 millions d'ha depuis 1990, d'après la FAO. Ce chiffre pourrait passer à 12% des forêts en 2015 (et 12% des pâturages), selon le rapport ''Planète vivante 2010¹'' publié le 13 octobre par le WWF.

Le groupe EDF, engagé dans la protection du vivant.

Usager et gestionnaire d’espaces naturels terrestres et aquatiques, EDF a depuis longtemps intégré les enjeux environnementaux au cœur de ses activités et en limite les impacts.

Le Réseau mondial de réserves de biosphère, géré par l'UNESCO, est aussi en croissance et recense 564 sites (dont 10 en France), répartis dans 109 pays. En Europe, le réseau écologique Natura 2000, créé par la directive '' Habitats'' de 1992, regroupe pour sa part environ 26.000 sites et couvre aujourd'hui près de 18 % du territoire de l’UE. En Atlantique Nord-Est, six aires marines protégées seront notamment créées dès 2012 en haute-mer, totalisant une surface de 285.000 km2.

Grenelle : renforcer les aires protégées d'ici 2020

De son côté, la France a désigné plus de 1.700 sites Natura 2000, soit 12,4% de sa superficie (6,8 millions d’hectares). Neuf parcs nationaux sont notamment répartis sur l'ensemble de l'hexagone et l'outre-mer depuis les années 60, aux côtés de 45 parcs naturels régionaux (PNR) et désormais plus de 350 réserves naturelles.
Dans le cadre de la loi Grenelle 1 d'août 2009, l'Etat prévoit d'étendre la superficie protégée à 2% du territoire terrestre métropolitain (contre 1,3% actuellement) d'ici 10 ans. Les aires marines protégées représenteront également 10% du territoire maritime géré par la France d'ici 2012 et 20% en 2020. Une dizaine de parcs naturels marins est alors prévue d'ici deux ans après ceux de l'Iroise en 2007 et de Mayotte début 2010.

La loi Grenelle 2 de juillet 2010 vise en outre la création de trames vertes et bleues en 2012 reliant des zones protégées. Ces corridors écologiques devront être ''prises en compte'' dans les projets d'infrastructures linéaires de l'Etat. Pour financer ces évolutions, l'Etat prévoit de 190 à 300 millions d'euros par an d'ici à 2013.

Rachida Boughriet