Un large éventail d’effets toxiques probables ou prouvés sur la santé humaine et sur la faune est associé aux POP : dégradation du système immunitaire, effets sur la reproduction et sur le développement et propriétés cancérigènes.

De par leur toxicité éventuelle, les dioxines demeurent un sujet d’inquiétude majeur. Pourtant, des incertitudes persistent sur les mécanismes de toxicité des dioxines et des POP en général au niveau clinique. En effet, cette pollution est indirecte et l’exposition s’effectue essentiellement par le biais de la chaîne alimentaire, il est donc difficile de la comprendre.

Au niveau français, des résultats récents apportent des éléments de réponse sur le degré d’exposition des populations à ces polluants et sur les modes de transfert le long de la chaîne alimentaire :

• Etude de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) portant sur les teneurs en dioxines dans le lait maternel en France. Les résultats ont montré que les teneurs se situent dans la moyenne supérieure européenne, au vu des résultats européens les plus récents. Les variations de ces teneurs sont expliquées essentiellement par le mode d’alimentation, ce qui est révélateur d’une pollution de fond provenant d’industries et de sources plus diffuses.


• Travaux de l’Institut National Polytechnique de Lorraine ayant permis de générer des données descriptives et explicatives sur le transfert des HAP dans les systèmes « sol-plante» et dans les systèmes « fourrage-lait ». Dans le système « sol-plante », la contamination par voie aérienne semble prédominante par rapport par rapport à la contamination par les racines. Dans le système « fourrage-lait », le transfert de HAP à l’animal peut s’effectuer via la plante ou via l’ingestion directe de terre, le transfert vers le lait dépendant ensuite des molécules de HAP qui subissent une biotransformation substantielle dans l’organisme.

De nouveaux travaux vont d’ailleurs être initiés au niveau français par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) et l’InVS afin de consolider les connaissances sur l’exposition aux dioxines des populations résidant autour des Usines d'Incinération d'Ordures Ménagères (UIOM) (2004-2005).

Les POP présentent d’autres caractéristiques préoccupantes comme leurs bioaccumulations, leurs persistances et leurs transports longue distance.
Par conséquent, même émis à faibles doses, ces polluants peuvent devenir dangereux pour l’homme dans le temps et en des points de la planète éloignés des sources d’émission.