L'énergie marémotrice utilise les variations du niveau de la mer : le flux et le reflux de la marée est utilisé pour alternativement remplir ou vider un bassin de retenue. Des turbines, incorporées dans le barrage, sont ainsi actionnées.
L'utilisation de l'énergie marémotrice fonctionne selon les mêmes principes qu'une usine hydroélectrique, mais avec des contraintes complémentaires qui impactent fortement les coûts de production : changement de sens des courants, transports de sédiments… L'avantage de cette énergie est d'être totalement prédictible, même si elle est intermittente. Pour qu'une usine soit rentable, les amplitudes de marées doivent être importantes : en moyenne 10 à 15 m pour les meilleurs sites.
Une technologie déjà exploitéeLa filière marémotrice est actuellement la plus mature. Quatre centrales fonctionnent actuellement, dont la plus importante est celle de la Rance, à proximité de Saint-Malo (240 MW, pour une production de 540 GWh/an), mise en service en 1966-1967. Cette seule usine représente 90 % de la production mondiale d'énergie marémotrice. D’autres centrales de plus petit gabarit existent dans le monde (Canada, Chine et Russie) et des projets sont à l'étude en Corée du Sud et Grande-Bretagne notamment. Le Conseil mondial de l’énergie estime le potentiel mondial à 380 TWh/an pour 160 GW.
Des freins financiers et environnementauxSi la technologie marémotrice est mature, son développement est freiné par un coût d’investissement important et par un fort impact environnemental. Une exploitation optimale de cette énergie nécessite des aménagements importants, qui modifient les équilibres écologiques dans des zones généralement fragiles (mise à sec lors de la construction, création d'une retenue d'eau artificielle avec modification de la faune et de la flore…).
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