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Les ports, constructeurs navals et sociétés maritimes se positionnent

Eolien offshore : le lancement de la filière française Actu-Environnement.com - Publié le 09/01/2012
Eolien offshore : le lancement de la...  |    |  Chapitre 4 / 5
Créateur de revenus et d’emplois, l’éolien offshore ne laisse personne indifférent, des constructeurs navals qui diversifient leurs activités aux ports français qui se mobilisent pour le développement de la filière. Tous veulent profiter de la croissance de ce secteur.

© AREVA, Jan Oelker

Outre les fondations, les sociétés françaises spécialisées dans le génie maritime pourraient également intervenir dans le domaine de l'installation des éoliennes offshore ainsi que dans la mise en place de sous-stations et de câblage. Actuellement, la plupart de ces activités, qui représentent plus de 50 % de l'investissement d'un parc offshore, sont réalisées par des sociétés belges, néerlandaises, allemandes ou danoises. Ces opérations faisant appel à des savoir-faire techniques proches de l'industrie pétrolière et gazière, quelques grands groupes maritimes français comme Bourbon ont, quand même, commencé à diversifier leurs activités sur ce secteur porteur. Le Groupe parapétrolier Technip a ainsi signé un protocole d’accord avec l’alliance menée par Iberdrola afin de développer éventuellement la conception, l’ingénierie et la construction de deux zones offshore.

"Depuis plusieurs années, Technip a identifié l'éolien offshore comme une vraie source de diversification de ses activités maritimes", précise Stéphane His, responsable Stratégie & Développement sur le segment des énergies renouvelables chez Technip, ajoutant qu'une grande partie des compétences du groupe sera directement transposée dans ce domaine. Conscient des enjeux économiques, le groupe s’est même renforcé sur le secteur de l’installation de câbles d’éoliennes offshore avec l’acquisition de Subocean Group début 2011. Pour la pose des éoliennes offshore, Technips qui dispose d’une flotte de bateau, n’aura pas de réelle difficulté technique. La seule vraie différence entre l'installation d'une plateforme pétrolière et un champ éolien offshore porte sur la reproductivité des opérations.

Installer en même temps une éolienne et sa fondation

L’objectif pour l’industriel français est d’arriver à diminuer le temps de pose et donc réduire les coûts d’implantation des champs éoliens. "Aujourd'hui, les éoliennes offshore sont montées comme les modèles onshore avec un côté très mécano où l'assemblage des différentes parties – fondation, mât et turbines – est réalisé sur place", détaille Stéphane His. A moyen terme, Technip espère trouver de nouveaux dispositifs d'installation d'éoliennes qui permettraient d'assembler au maximum ces engins avant de les transporter. Pour y parvenir, la société de génie maritime étudie un concept baptisé DSIV. Ce navire de construction offshore de type catamaran qui aurait la charge des opérations de démantèlement, de sauvetage et d'installation, pourrait transporter une éolienne intégrant directement les trois parties. "Mais, ce type de système, appelé All-in-One, est lié à certaines contraintes dont la nécessité d'utiliser un système gravitaire comme fondation alors que la tendance actuelle se dirige plutôt vers les jacket". De plus, une fois entièrement montée, l'éolienne peut atteindre une taille approchant les 250 mètres, ce qui peut être un problème pour manœuvrer dans certains ports.

Ressemblant un peu au concept DSIV, le projet Poseole piloté par STX France, en partenariat avec l’Ecole centrale de Nantes, l’équipementier Nov-BLM et le Bureau Veritas, a également l’objectif d’accélérer le temps de pose. Doté d’une coque catamaran semi-submersible, ce grand navire est capable de saisir par l’embase de l’éolienne qui a été entièrement montée à quai, et de la transporter verticalement. La fondation de type béton ou béton/acier est partiellement immergée pour réduire le poids apparent de l’ensemble. Plusieurs versions de Poseole ont été étudiées et validées, mais des travaux sont encore nécessaires afin d’améliorer la vitesse et la tenue en mer avant une future mise sur le marché. Si une commercialisation se concrétise, elle répondra ainsi à un besoin grandissant du secteur de l’offshore.

Des opportunités pour les chantiers navals et les ports français

En effet, le besoin en navires d’installation dédiés à l’éolien offshore en Europe est estimé à 30 unités à l’horizon 2020, le coût moyen est d’environ 150 millions d’euros, soit un marché de 4,5 milliards d’euros rien que pour le Vieux continent. La construction de ces bateaux représente une belle carte à jouer pour STX France ou Bourbon, et plus largement pour les chantiers navals bretons. Pour ces derniers, un énorme marché de maintenance et de réparation se profile également. Une véritable opportunité pour la majorité des chantiers navals qui ont de plus en plus de mal à remplir leur carnet de commandes, mais aussi pour les ports qui bénéficieront indirectement de ces activités.

Dans la chaîne logistique de l’éolien offshore, une zone portuaire est un maillon essentiel. L’implantation d’un parc éolien offshore s’accompagne, en effet, de la création d’une zone d’activité portuaire intense durant toute la phase d’installation du site, de 2 à 4 ans en fonction de la taille du parc. Il s’agit principalement d’opérations de stockage, de manutention et d’assemblage des éoliennes offshore et de leurs fondations.
Les petits et moyens ports également concernés
Une fois les opérations de construction d'un parc éolien offshore terminées, du personnel local sera requis pour assurer la maintenance et la surveillance des sites. Ces activités peuvent être développées à partir de ports plus petits que ceux requis pour l'assemblage ou le transport des éoliennes. Ainsi, Erquy, Jersey, Saint-Malo, Saint-Quai-Portrieux, et le nouveau port de Saint-Cast-Le-Guildo en lice pour accueillir la maintenance du parc de 100 éoliennes offshore qui devrait être prochainement construit en baie de Saint-Brieuc. "Cela représenterait une centaine d'emplois pérennes et une activité qui fonctionne 24 heures sur 24, 365 jours par an", annonce Michel Lerat, vice-président de la chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Armor.


Des infrastructures adaptées aux besoins de l’éolien offshore

Ces activités demandent donc du personnel, un savoir-faire dans la manutention de charges lourdes et surtout des infrastructures locales : des vastes espaces pour les zones de stockage, un tirant d’eau suffisant pour recevoir des navires de grandes tailles et un quai assez solide pour supporter des éléments lourds. De nombreux ports français répondent aux critères requis comme le port de Saint-Nazaire qui réceptionne déjà des éoliennes destinées aux installations terrestres. D’autres n’hésitent pas à investir quelques dizaines de millions d’euros pour séduire les consortiums afin d’être sélectionnés pour accueillir ces activités. Cherbourg, Saint-Nazaire et Le Havre ont déjà été choisis par Alstom et Areva pour recevoir des unités de production de pales, mâts, de nacelles ainsi que des sites d’assemblage en cas de résultats favorables de l’appel d’offres. Tous ont bien évidemment en tête les exemples de certains ports européens, comme Bremerhaven en Allemagne, qui a bénéficié d’un vrai relais de croissance avec l’éolien offshore. Cluster, conseils régionaux, chambres de commerce et d’industrie, départements en ont conscience et tentent de piloter le développement d’une filière industrielle en mobilisant de nombreux sous-traitants.

Outre les infrastructures, les ports bretons ou de la Manche possèdent une situation stratégique idéale pour fournir les champs offshore des pays européens voisins, notamment de l’Angleterre en raison de son manque d’infrastructure portuaire. Vestas, le constructeur danois de turbines, avait ainsi installé une base de pré-assemblage d’éoliennes dans le port de Dunkerque pour simplifier ses flux logistiques en direction de la ferme offshore du Thanet située au large des côtes du Kent (Royaume-Uni). "De plus, le fait que l’Etat gère les structures portuaires françaises est un avantage par rapport à celles qui sont britanniques, car il est plus facile d’y créer de grandes structures adaptées à l’éolien offshore", pointe Stéphane His.

Clément Cygler

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