
Avec des cours à la hausse, le cuivre ne connaît pas la crise. La demande mondiale croît, la production de cuivre vierge stagne, ce qui profite au cuivre recyclé. A l'instar d'autres matières recyclées, le marché est tiré par les pays émergents.
A plus de 10.000 dollars (8.000 euros environ) la tonne, le prix du cuivre a atteint en 2011 un pic marquant après avoir triplé en seulement deux ans. En 2012, le cuivre est toujours autant prisé à cause de sa valeur marchande et se revend à prix d'or à plus de 6.000 euros la tonne. Cette hausse des cours du métal rouge - indispensable dans le bâtiment et les câbles électriques - est largement liée à la demande asiatique en croissance. Selon les chiffres du Groupe international d'étude sur le Cuivre (ICSG), la consommation mondiale de cuivre raffiné s'est élevée à 20 millions de tonnes et a augmenté de près de 3% en 2011, principalement en Chine (+7%) et en Russie (+60%), mais l'usage de cuivre a seulement accru de 0,1% aux Etats-Unis et baissé de 1,3% dans l'Union européenne. Aujourd'hui, la Chine consomme 40% de la demande dont 60% pour la fabrication des composants électriques.
Une industrie extractive en perte de vitesse
Alors que la demande mondiale s'accroît, la production de cuivre a du mal à suivre. Le taux moyen d'utilisation des capacités minières de cuivre est redescendu à près de 79% en 2011, "le taux le plus bas des vingt dernières années", note l'ICSG. La production minière mondiale a stagné à environ 16 millions de tonnes en 2011.
L'Europe dépasse de loin la moyenne mondiale qui est de seulement 33,8%. Pour favoriser encore ce recyclage, Bruxelles planche sur l'intégration du cuivre au rang des matériaux pouvant sortir du statut de déchet, conformément à la directive-cadre de 2008 sur les déchets. Mais le règlement européen sur cette catégorie de déchets, prévu courant 2012, se fait encore attendre.
La Chine, l'autre pays du cuivre recyclé
La Chine a également gonflé sa consommation de cuivre secondaire qui est passée de 23% en 2000 à 35% en 2010 selon une étude publiée en mai 2011 par Barclays Capital et l'ICSG. "La Chine développe une industrie basée sur les hautes technologies qui leur permet d'utiliser des déchets secondaires à faible teneur en cuivre. Mais la Chine n'est pas encore autosuffisante. En 2009, elle représentait 65% des importations mondiales de déchets
Toutefois les industriels restent confiants : "Le recyclage a un bel avenir devant lui, c'est évident'', estime Pierre Saintin. D'autant que selon le BIR, "les prix du cuivre ne s'effondreront pas, notamment parce que la consommation continuera de croître en Chine".
Rachida Boughriet
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