
Dans le cadre de l'action Vegereach, le pôle de compétitivité Industrie et agro-ressources (IAR) a listé des alternatives végétales aux substances jugées préoccupantes par le règlement Reach. Explication de Jean Bausset, chargé de mission de l'initiative.
Jean Bausset : Nous avons entrepris une recherche bibliographique sur les brevets, les publications et également sur ce que proposent certaines entreprises. Nous avons interrogé des experts au niveau du groupe auprès de PME, de grands groupes qui sont directement impactés par cette problématique. Dans un premier temps, nous avons identifié en priorité ce qui se faisait en France ou en Europe. L'action VegeReach, portée par le pôle de compétitivité Industrie et agroressource, a duré un an et demi.
AE : Quelle couverture des possibilités d'alternatives par rapport à l'ensemble des produits à substituer ?
JB : Nous n'avons pas couvert la totalité des produits concernés par Reach. Pour certaines substances, il n'y a pas forcément d'alternatives. Certains industriels réfléchissent à soumettre un dossier d'autorisation pour encore utiliser ce type de produit chimique car il n'y a pas encore de solutions qui permettent de répondre au même cahier des charges. Les réponses ne sont pas forcément végétales.
AE : Comment avez-vous sélectionné les molécules à substituer parmi celles qui sont identifiées par Reach?
JB : Nous avons retenu les familles de substances pour lesquelles des choses intéressantes commencent à voir le jour. Toutes les fiches ne recouvrent pas des solutions au même stade de maturité. Nous avons effectué des recherches pour les substances les plus préoccupantes qui entreraient en régime d'autorisation, celles identifiées comme des substance extrêmement préoccupantes (SVHC), celles qui sont mises sur la liste candidates à autorisation et enfin celles figurant dans l'annexe 14.
JB : Nous avons identifié des pistes d'utilisation. Nous ne sommes pas allés jusqu'à la phase de test ou mandaté un organisme pour le faire. Les fiches que nous proposons sont des synthèses pour une aide à la décision. Nous avons toutefois interpellé les industriels qui développent des produits biosourcés pour qu'ils soient vigilant pour ne pas développer une substance qui serait trop toxique ou ne rentrerait pas dans les critères de l'ECHA.
AE : Avez-vous analysé l'efficacité des produits ?
JB : Cela a été fait grâce aux interviews d'experts, aux retours des professionnels, mais pas de manière aussi pointue que nous pourrions l'espérer : nous ne sommes pas un centre technique.
Certains produits de substitution, par exemple l'isosorbide pour remplacer le bisphénol A, sont des produits qui ont encore besoin de recherche pour répondre aux cahiers des charges concernant sa stabilité chimique ou en terme individuel dans les produits. Nous présentons les alternatives dans un effort de transparence par rapport à leurs efficacités ... Nous montrerons également aux industriels qu'utiliser un produit c'est connaître ses défauts et adapter son utilisation en conséquence.
Propos recueillis par Dorothée Laperche
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Retrouvez le dossier "Reach, 5 ans après"
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