« Bien que les résultats de l'enquête de santé et de qualité de vie avaient montré une altération de la santé mentale de la population vivant dans la zone exposée à l'incendie, cela ne semble pas s'être traduit par une évolution plus importante des délivrances de traitement par psychotropes », souligne Santé publique France dans le cadre de son suivi des conséquences de l'accident industriel de Lubrizol, survenu les 26 et 27 septembre 2019 (Seine-Maritime).
À la suite des résultats des premières études, l'agence sanitaire a suivi les données de remboursement de soins dans le système national des données de santé (SNDS). L'idée était que, comme certains troubles sont pris en charge par des psychotropes, un indicateur d'une dégradation de la santé mentale pouvait être l'augmentation de leur prescription. Elle a croisé ces informations avec celles d'enquêtes de santé. L'analyse couvre une période allant de trois ans avant l'incendie jusqu'à janvier 2022. « C'est la première fois qu'une surveillance épidémiologique s'appuie de manière aussi importante sur le SNDS pour surveiller une zone spécifique impactée par une catastrophe, a souligné Mélanie Martel, responsable de la cellule Normandie de Santé publique France. Elle pourra être adaptée à d'autres situations à l'avenir, si cela le nécessitait. »
Ce suivi s'inscrit dans le cadre du dispositif « Santé post incendie 76 », mis en œuvre pour évaluer les conséquences sanitaires de l'accident. « D'autres indicateurs de santé tels que la santé périnatale, respiratoire ou cardiovasculaire seront étudiés à partir de 2024 dans le cadre du dispositif », a précisé la responsable de la cellule Normandie de Santé publique France.