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Actu-Environnement

Les scientifiques se mobilisent pour la gestion des risques naturels

Regrettant que les gouvernements ne prennent pas en compte les données scientifiques pour la gestion des risques naturels, le Conseil international pour la science cherche à améliorer la communication entre les scientifiques et les décideurs.

Risques  |    |  F. Roussel
Créé dans le but de promouvoir l'activité scientifique internationale et son application au bénéfice de la société, le Conseil international pour la science (ICSU) tient actuellement sa 28ème Assemblée Générale à Suzhou en Chine. C'est à cette occasion qu'il a approuvé une nouvelle initiative destiné à éviter que les catastrophes naturelles ne deviennent de véritables désastres.
Gordon McBean, responsable du Groupe de Perspective sur les Risques Environnementaux Induits par l'Homme à l'ISCU, explique que le but de l'initiative est de fournir une base scientifique solide pour réduire les risques et les conséquences des dangers environnementaux, naturels ou induits par l'homme, en ajoutant qu'Il est temps de changer l'état d'esprit selon lequel les catastrophes naturelles sont inévitables.

Cette initiative découle d'un rapport du Groupe de Perspective sur les catastrophes naturelles, démontrant que les désastres récents aux USA et en Asie ne sont pas des anomalies mais font partie d'une augmentation à long terme des catastrophes naturelles. D'après ce document, les catastrophes naturelles répertoriées entre 1900 et 2000 seraient passées de 100 à 2800 par décennie, en majorité en lien avec des évènements météorologiques. Le rapport note que les risques naturels tuent, blessent ou déplacent des millions de personnes chaque année et sont responsables de pertes économiques importantes. En 2004, les catastrophes naturelles ont coûté 140 milliards de dollars de dommages au niveau mondial. Les évènements de 2005 comme les ouragans Katrina, Rita et Wilma dans le sud des Etats-Unis et le séisme du 8 octobre au Pakistan risquent, malheureusement, d'alourdir ce chiffre.

Ce rapport signale également que les scientifiques ont déjà fourni des preuves que les catastrophes naturelles sont une menace grandissante et ont offert leur avis sur des actions spécifiques pour réduire l'exposition au danger. Des années avant que Katrina ne frappe, les scientifiques avaient par exemple fourni des analyses détaillées des défauts du système de digues à la Nouvelle Orléans et des dangers posés par la perte des terres marécageuses environnantes, rappelle monsieur McBean.
Nous avons trouvé beaucoup de preuves que les décideurs peuvent parfois agir en toute ignorance, ou simplement sans prendre en compte les données scientifiques nécessaires, pour décider de ce qui doit être fait pour se préparer ou pour prévenir la dévastation face à un événement naturel et prévisible comme un ouragan, observe McBean. Nous ne pouvons pas arrêter les ouragans, les tsunamis ou d'autres effets extrêmes de la Nature. Mais si nous rassemblons (…) des disciplines telles que l'ingénierie, la climatologie, les sciences de la santé ou les sciences sociales et que nous trouvons un meilleur moyen de faire entrer ces approches dans le processus de décision politique, nous pouvons éviter de nombreuses pertes inutiles, humaines et économiques. Le rapport explique ce paradoxe par le fait que les sociétés trouvent souvent plus facile de se focaliser sur les gains à court terme plutôt que de se protéger contre des pertes à long terme.

L'ISCU cherche donc à mieux connaître et à améliorer les interactions entre les résultats scientifiques et le processus de décision politique. Nous devons trouver de nouveaux moyens pour parler de science aux décideurs afin qu'ils comprennent comment intégrer des données scientifiques dans leurs processus de mise en place de politiques, précise McBean.

L'initiative de l'ICSU sur les risques naturels débutera avec l'établissement d'un comité organisateur composé d'experts de diverses disciplines et d'expériences variées. Ils devront mettre au point un plan d'action et établir un programme de collaboration internationale de recherche et de communication pour une durée d'au moins dix ans.

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