La stratégie en faveur du développement durable fournit une plate-forme d'action pour les différents protagonistes. Elle cerne les domaines clés, tels le changement climatique et l'efficacité énergétique, où il faudrait passer à la vitesse supérieure et met en évidence la façon dont les politiques européennes influent sur le droit durable dans les pays tiers et vice-versa. Elle analyse les « interdépendances », c'est-à-dire comment les progrès accomplis dans un domaine peuvent avoir des retombées positives dans d'autres. Par exemple, les actions liées à l'énergie durable peuvent contribuer à améliorer la sécurité de l'approvisionnement énergétique, à limiter le changement climatique et la pollution de l'air au niveau local, à réduire la pauvreté et à renforcer la sécurité, tout en favorisant le développement rural et local, explique l'étude. L'examen porte aussi sur le rôle central de la recherche et du développement, l'éducation, et sur la nécessité d'une prise de décision plus « concertée ».
Plusieurs initiatives spécifiques sont proposées pour stimuler le progrès :
• adopter une série de mesures visant à encourager l'élaboration de produits et de procédés d'avenir: voitures plus propres et plus performantes, technologies de l'information et de la communication, utilisation de l'hydrogène et de sources d'énergie renouvelables. Ces mesures incluent l'investissement dans la recherche et le développement technologique ainsi que l'amélioration des réglementations;
• en collaboration avec d'autres pays, réduire les émissions de gaz à effet de serre au-delà des engagements pris jusqu'en 2012;
• lancer un plan d'action pour l'efficacité énergétique, qui contribuerait à réaliser le potentiel d'économie de 20 %, par exemple dans les bâtiments partout en Europe.
• envisager l'extension du système communautaire d'échange de quotas d'émission pour réduire par exemple les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'aviation et du transport maritime;
• améliorer la coordination et la fourniture de l'aide au développement et renforcer notre influence prépondérante en matière de développement durable à l'échelle mondiale.
La Commission européenne appelle l'ensemble des gouvernements, entreprises, ONG et citoyens à proposer des méthodes nouvelles et plus performantes pour s'orienter vers un mode de vie favorisant davantage le développement durable. L'Europe doit devenir un modèle pour le reste du monde – dans notre propre intérêt – non seulement parce que nous y gagneront en qualité de vie, mais aussi parce que les économies qui s'adapteront le plus rapidement aux méthodes de production durables et aux nouvelles technologies environnementales auront un avantage certain sur la concurrence, a indiqué Jose-Manuel Barroso.
La Commission soumettra tous les deux ans un rapport sur le développement de la stratégie.
Mais concrètement, les Français semblent avoir une idée encore imprécise du Développement Durable. En effet, selon les résultats d'une étude** menée avec IPSOS par Dexia Crédit Local et publiée à l'occasion des 16ème rencontres financières des décideurs locaux du 29 novembre dernier, très peu ont une vision globale du Développement Durable. 8% du grand public seulement répond spontanément en faveur d'une combinaison des trois axes (social, environnement, économique) et 24% des élus.
Le citoyen privilégie le lien de proximité et la traduction locale du Développement Durable. De leur côté, les élus évaluent à 26% en moyenne la part de leurs investissements et achats relevant du Développement Durable et 40% estiment que cela induit forcément un coût supplémentaire. Pour une majorité d'élus (57%), la principale difficulté rencontrée est celle consistant à « mobiliser les moyens financiers nécessaires ».
Pour 43% des élus, il est difficile de traduire le Développement Durable par des mesures concrètes et pour 36%, il reste délicat de mobiliser l'équipe municipale et le personnel territorial.
De plus, le grand public exprime un besoin d'éducation et de pédagogie puisque 29% est en faveur de l'introduction du Développement Durable dans les programmes scolaires et 64% des élus.
Enfin, pour 69% du grand public et 79% des élus, l'effet de serre est « une menace pour les générations futures mais il est encore possible d'inverser la tendance », ce qui apparaît en contradiction avec la réalité des constats faits par les scientifiques. La gravité des conséquences du changement climatique est-t'elle réellement perçue par les élus et les citoyens?
*http://europa.eu.int/comm/sustainable/sds2005-2010/index_en.htm
**Les élus locaux, les Français et le développement durable