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Actu-Environnement

“« Nous vivons dans une société terriblement sclérosée au sommet alors qu'à la base, elle est extrêmement vivante »”

Alors que l'association ECORESP publie le livre-débat pour une économie écoresponsable, Corinne Lepage, membre de l'association et directrice de la rédaction de l'ouvrage fait le point pour Actu-Environnement, sur l'intérêt de ce projet collaboratif.

Interview  |  Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
“« Nous vivons dans une société terriblement sclérosée au sommet alors qu'à la base, elle est extrêmement vivante »”

   
AE : L'association ECORESP publie un livre-débat pour une économie écoresponsable. Pourquoi avez-vous souhaité en diriger la rédaction ?
CL :
Membre de l'association que j'ai suscitée constituée de chefs d'entreprises, de fonctionnaires territoriaux, de consultants et d'autres professionnels ayant décidé de se réunir pour faire remonter les attentes de la société civile et trouver des solutions aux blocages actuels, j'ai souhaité prendre la responsabilité de la direction du livre dont l'approche me paraissait doublement originale.
D'une part, il s'agit d'un livre collaboratif que nous avons souhaité élaborer avec les éco-entreprises qui sont directement confrontées à la difficulté de développer leur marché. Il est né d'une interrogation sur les raisons pour lesquelles la France a du mal à développer les éco-économies et les écotechnologies. En effet, la France est à la traîne en terme de développement des écotechnologies tandis que, dans le même temps, l'Espagne a créé 50.000 emplois sur l'éolien en deux ans et que l'Allemagne a généré 1,5 million d'emplois sur l'environnement en général.
Nous avons estimé que les industriels qui étaient directement confrontés aux sujets pouvaient nous apporter des éléments de réponse pertinents. Initié en juin 2005, nous avons mis en ligne un questionnaire avec l'aide du Centre des Jeunes Dirigeants. Avec les réponses obtenues et les enseignements des bonnes expériences étrangères, les membres d'ECORESP ont mis en forme 200 propositions.
Téléchargeable gratuitement*, ce livre-débat reste ouvert à la modification, aux suggestions et aux critiques qui serviront à l'élaboration de la version 2007. Je suis persuadée qu'il s'agit là d'une manière nouvelle de voir les choses et reste convaincue que la transformation de la société civile passe par l'écoute des expériences concrètes et doit avoir lieu par le bas et non pas par le haut.
D'autre part, le livre regroupe des sujets qui, d'habitude, ne sont pas traités ensemble. À ma connaissance, il n'existe pas ou peu de livre traitant d'une approche globale dans lequel on retrouve tous les secteurs économiques réinterrogé par le biais de l'écotechnologies. En France les éco-entreprises sont trop souvent réduites à celles qui s'occupent de l'eau et des déchets. C'est une vision réductrice qui omet toutes les entreprises qui évitent et traitent les pollutions, ou qui mettent en place des technologies propres.
Le livre-débat aborde au contraire au sein de 12 chapitres de multiples domaines d'activité. Même si l'énergie y tient une place importante, la santé, le commerce, le transport, l'agriculture, l'eau, l'air, la chimie verte, les écoparcs, la finance et les nouveaux matériaux — terme que nous avons préféré à celui de simple déchet — y sont largement traités.

AE : Vous évoquez le potentiel de l'emploi dans la prise en considération de l'environnement. Toutefois nombreux opposent environnement et économie. Que leur répondez-vous ?
CL :
Je pense qu'ils ont complètement tort et que c'est une analyse qui est d'un autre siècle. Ceux qui vont continuer à opposer économie et environnement sont à mon sens les même qui vont « plonger » de manière inéluctable, et ce pour deux raisons : la première, est que la crise écologique que nous vivons commence à faire sentir son poids économique et seuls ceux dont les process seront les plus économes en termes de matière première et d'énergie, perdureront. Seconde raison, dans la mesure où la problématique environnementale concerne la planète entière, je suis convaincue que dans les 10 années à venir, toutes les éco-activités que nous avons analysées rencontreront un développement de la même nature que celui qu'ont connu les NTIC (Nouvelles Technologies d'Information et de Communication) dans la dernière décennie du XXe siècle.
Et cela a déjà commencé ! On le voit avec des taux de croissance de 50 à 60 % dans des secteurs tels que le photovoltaïque, l'engouement pour la Toyota Prius et le développement, même s'il reste encore limité, pour l'agriculture biologique.
Je suis quelqu'un qui ne se cache pas derrière les mots et j'estime véritablement dommage que les acteurs politiques et les grands acteurs économiques, de connivence en réalité, bloquent le développement de ces nouveaux secteurs. Le livre-débat constate par exemple qu'en France, l'économie doit faire face à des situations monopolistiques ou duopolitiques qui interdisent l'entrée des nouveaux entrants : en se cachant derrière le libéralisme en réalité, les lobbies économiques mènent une véritable politique anti concurrentielle.

AE : De nombreux jeunes enthousiastes à l'idée de contribuer à la protection de l'environnement ne trouvent pas de travail, pensez-vous que la pression réglementaire puisse les y aider ?
CL :
C'est une ville histoire… Quand j'étais au ministère de l'environnement c'est-à-dire il y a 10 ans, j'avais lancé toute une réflexion sur l'emploi sur l'environnement. J'avais notamment travaillé avec Dominique Bidou [actuel président de l'association HQE] et, à l'époque, nous nous étions rendus compte de la disharmonie entre les formations dispensées aux jeunes et les besoins du marché. Même s'il convient de réaliser un gros travail en terme d'adéquation des formations, l'Environnement reste un secteur économique qui peut parfaitement être rentable et créer des emplois comme tous les autres secteurs économiques.
Mais contrairement aux États-Unis où les entreprises innovantes ont leur chance, en France l'innovation, pourtant génératrice d'emploi, reste difficile. Tout simplement parce que les grands marchés publics et les grands donneurs d'ordre se limitent à eux-mêmes c'est-à-dire aux très grandes entreprises déjà existantes.
Pourtant une solution simple consisterait à anticiper les réglementations européennes au lieu de les appliquer toujours avec retard. L'économie et l'environnement y gagneraient en prenant de l'avance et en menant une concurrence saine avec les entreprises étrangères. Le marché des chauffes eaux solaires constitue une très bonne illustration : avec une France à la traîne, les entreprises allemandes se sont très largement implantées sur le marché, créant ainsi de nombreux emplois. De même, alors que le développement de l'éolien en France est freiné pour des considérations esthétiques, les sociétés étrangères s'emparent du marché tandis que personne ne s'émeut de l'esthétique du futur EPR de Flamanville…
La fiscalité environnementale pourrait également jouer un rôle moteur. Mais lorsque l'on constate que le charbon n'est pas soumis à la TIPP [Taxe sur les Produits Pétroliers] que l'on analyse la fiscalité du gazole et de l'essence, on conclut aisément que l'outil fiscal est sous-utilisé. Pourtant, de manière à développer les technologies propres et l'activité économique qui y est rattachée, le Livre-débat propose notamment des prêts à taux Zéro en complément des dégrèvements d'impôts pour les acquisitions d'équipements non polluants. Le financement pourrait être apporté par les bénéfices des sociétés pétrolières qui ne constituent pour l'heure que des rentes. Et non du retour d'investissements.
Par ailleurs, pour développer l'emploi sur les secteurs de l'Environnement, il serait certainement utile de se poser à chaque fois les bonnes questions : non pas seulement ce qui faut faire pour l'environnement, mais comment développer intelligemment le métier qui va permettre d'aboutir à l'objectif de sa préservation !

AE : Parmi les propositions en figure une concernant la loi sur l'air, que l'on vous doit, comment ce fait t'il que 10 après, celle si ne soit toujours pas complètement opérationnel ?
CL :
Certains vous diront peut-être que c'est parce que c'est une loi qui est mal faite. Je pense que c'est une loi qui était bien faite mais qu'elle a été détournée de sa conception. D'abord parce que sur le plan des objectifs à atteindre, c'est-à-dire la réduction de la pollution atmosphérique, la loi avait été conçue comme une forme de puzzle : il y avait d'abord des objectifs qui étaient fixés par le Plan Régional de la Qualité de l'Air (PRQA) puis des moyens pour y parvenir. Les moyens étaient doubles : les PDU [Plan de Déplacement Urbain] et les PPA [Plan de Protection de l'Atmosphère]. Les textes sur les plans régionaux de la qualité de l'air sont sortis normalement, tandis que la mise en place des PDU a pris un retard de deux à trois ans. Quant aux PPA, les décrets d'application sont sortis en 2002 avec 6 ans de retard c'est-à-dire qu'ils sont seulement en train d'être élaborés.
Par ailleurs, sur des dispositions très concrètes incluses dans la loi, certaines me paraissaient très importantes : le texte ayant été revoté de façon à peu près identique dans la loi sur l'énergie en juillet 2005, l'information sur les consommations énergétiques va enfin être appliquée en 2006 tandis que les textes en matière de réglementation publicité de consommation énergétique ne sont jamais sortis. Enfin, les textes sur le bois et les conduits de cheminées sont sortis il y a seulement trois mois.

AE : Parmi les propositions qui sont émises nombreuses sont celles qui font référence à l'énergie, pensez vous qu'actuellement le ministère de l'environnement pèse assez sur la politique gouvernementale et que la thématique de l'énergie devrait lui être rattaché.
CL :
Le ministère de l'écologie est un ministère introuvable et qui, aujourd'hui, a été vidé de sa substance. La reconstruction du ministère de l'écologie n'est pas une question simple car deux grandes orientations me semblent possibles. La première orientation consiste à adjoindre les problématiques de santé publique et de consommation au ministère de l'écologie. C'est plutôt mon option. La seconde option consiste effectivement à lui rattacher la question énergétique, mais il me semble que dans ce cas, une bonne construction ministérielle impliquerait la création d'un ministère du Développement Durable qui dépende du premier ministre et qui soit en charge de la gestion de l'énergie.

AE : Alors que l'association ECORESP prône l'écoresponsablité et finalement le développement durable que répondez-vous à ceux qui prônent la décroissance soutenable.
CL :
Le livre-débat se place délibérément dans une stratégie facteur 4 et nous nous référons beaucoup au scénario Negawatt que nous estimons être un très bon scénario. Nous pensons que l'on peut concevoir un développement économique en réduisant l'utilisation des matières premières et des ressources mais nous n'appelons pas cela de la décroissance. Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'un désaccord profond sur le fond avec la notion de décroissance soutenable, mais il est certain qu'il existe un désaccord sur la présentation : assurer un développement économique en réduisant l'usage des matières premières et des ressources, c'est concevoir une démarche dans laquelle les produits seront de meilleure qualité améliorant ainsi le niveau de confort des usagers et consommateurs tandis que la décroissance soutenable signifie clairement moins, moins d'emplois, moins d'entreprises, et je ne suis de ce fait pas persuadé que ce soit d'abord politiquement viable et surtout concevable.

AE : Toutes les propositions émises dans le livre-débat pourraient faire penser à un programme politique. Est-ce celui que vous tentez de développer ?
CL :
Oui, c'est incontestablement la base d'un programme politique. Je suis quelqu'un d'iconoclaste et même si je dirige un mouvement politique, je reste dans la société civile en laquelle j'ai une très grande confiance pour impulser la transformation à partir des propositions qui en émanent. Il me semble que nous vivons dans une société terriblement sclérosée au sommet alors qu'à la base, elle est extrêmement vivante. L'expérience de ce livre collaboratif consiste justement à montrer comment on peut faire remonter les propositions, les mettre en forme de manière plus programmatique et les pousser car elles s'intègrent dans une cohérente.


*Sur www.ecoresp.fr et www.cap21.net.

À l'heure de la préparation aux prochaines échéances électorales nationales, Actu-Environnement.com, indépendant de toute affiliation politique, remercie Corinne Lepage pour avoir contribué à l'analyse de l'actualité avec ses chroniques régulières, en qualité d'avocate, et ancien Ministre de l'Environnement.

Réactions17 réactions à cet article

Avec Corinne, contre Manu

Je souhaite également apporter mon soutien aux propos de Corinne Lepage qui nous a fait l'honneur de se déplacer dans notre "belle" fac de Paris 8 à Saint Denis pour une conférence à laquelle ,nous étudiants, participions. Attentifs aux discours écologiques des politiques, il faut bien reconnaître que c'est presque la seule à développer un discours intéressant, pragmatique et réaliste sur les questions d'environnement.
Je voudrais réagir aux propos déplacés de manu complètements à côté de la réalité.
Comment peut on avoir un point de vue négatif quant au développement d'une activité créatrice d'emplois (dans les temps qui courent), qui de surcroît aura un impact positif sur l'environnement (moins d'énergie consommée pour se chauffer) et qui permettra en outre à tous les français (je pense notamment aux plus pauvres) de réchauffer leurs intérieurs au meilleur coût.
Voilà encore un discours où l'on refuse le travail, alors qu'il doit au contraire être valorisé, et évidemment s'accompagner de conditions sociales acceptables. Je me demande quels travails, vous souhaitez donner aux français, et avec quel niveau de vie pour objectif?

Triglav Signaler un contenu inapproprié
Bravo pour votre action Madame

Oui nous sommes bien d'accord , un foisonnement de solutions à la base , et là haut des élites , plus à l'aise en colloques ; séminaires et ateliers , où la masturbation de l'esprit et du reste , au vue des non actions , n'apporte rien de concret , au regard des impératifs des besoins des terriens .
Des solutions pour les 3 milliards de personnes tributaires du bois pour faire cuire leurs repas , vous avaient été présentées lorsque que vous avez été Ministre , mais votre collaborateur "imposé"
n'a pas donné suite .
Je suis à votre service pour apporter mon expérience dans le domaine de la revalorisation des dechets végétaux
Association Ecoproduits

association ECOPRODUITS | 23 février 2006 à 09h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bravo pour votre action Madame

Bonjour,
Pouvez vous me renseigner? Qui est l'association ECOPRODUITS ?
Autre question à Madame Lepage: Comment l'Espagne a-t-elle créé 50 000 emplois en 2004 et 2005

NYV | 23 février 2006 à 10h46 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bravo pour votre action Madame

SUITE
de ma question à Mme Lepage qui parle de 50 000 emplois créés PAR L'EOLIEN EN ESPAGNE : Ou va-t-elle chercher ce chiffre merveilleux? NYV.

NYV | 23 février 2006 à 11h36 Signaler un contenu inapproprié
la rencontre des Hommes.

J'avais eu l'occasion de connaitre l'initiative, et je vois aujourd'hui les premiers résultats: bravo, mille fois bravo . Il est tellement nécessaire de sortir de la langue de bois, des discours convenus, consternants et conservateurs, pour enfin faire confiance à toutes celles et ceux qui ont des idées pour construire un futur désirable.
Je prépare un document qui rejoint votre analyse: " l'urgence n'est pas de sauver la planète, mais de sauver l'humanité de son aveuglement et de ses propres dérives". Face aux défis qui sont devant nous, il convient de tout faire pour que se rencontrent et travaillent ensemble, celles et ceux qui partagent ces convictions fondamentales , avec les balises de valeurs et d'une exigence ethique forte.
Je conduis le projet " FIDAREC" qui a tellement de points de rencontres avec ECORESP !
à bientot.

Michel mombrun

michel mombrun | 23 février 2006 à 11h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bravo pour votre action Madame

Bonjour,

De nombreuses études sont parues sur les eplois générés par les ENR.

Je vous invite à consulter celles-ci :
https://www.actu-environnement.com/ae/news/1100.php4
https://www.actu-environnement.com/ae/news/914.php4

Cordialement

David Ascher

David Ascher | 23 février 2006 à 11h50 Signaler un contenu inapproprié
réaction

bonjour!
au nom du bureau de l'association reboiserlesahara dont les buts ont été diffusés encourage votre action
souhaitons entretenir relations avec votre association et sommes disposé à vous communiquer des informations de nos actions et tendant à la protection de la nature plus particulièrement sur les reboisements à grande echelle au niveau des zones arides
nos coordonées e-mail reboiserlesahara@yahoo.fr
A+

DAOUD | 23 février 2006 à 11h57 Signaler un contenu inapproprié
Des emplois éoliens? Restons sérieux!

Rebonjour,
Ma question était : Comment (d'après Madame Lesage) l'Espagne a-t-elle pu crées 50 000 emploi grâce à l'éolien? Bien sûr que les autres énergies produisent des emplois, j'en suis convaincu, mais l'éolien, soyons sérieux! On nous parle de 15 à 19 emplois par MW installé. Une demande de permis de construire 4 éoliennes de chacune 2 MW, soit 8 MWn a été déposée près de chez moi. Ca voudrait dire qu'il y aurait, sur le site 8 fois 19 emplois, soit 152 emplois. Lorsque les machines seront installées, 6 mois plus tard, que deviendront ces 152 emplois : 0 ( zéro ) emploi, sans compter que ces 152 emplois seront pour les constructeurs et monteurs, qui sont en général danois ou allemands. Le chantier terminé, ces 152 monteurs iront sur un autre site avoir leur savoir faire. Y aura-t-il à nouveau 152 emplois créés? On fait dire pas mal de choses aux chiffres, surtout en y ajoutant quelques doses de mensonge, mais arrêtez de nous prendre pour des c...

NYV | 23 février 2006 à 14h43 Signaler un contenu inapproprié
Re:réaction

Reboiser le sahara : une des nombreuses missions possibles pour le Service Civil Obligatoire, qu'il soit frfançais ou européen?
Qu'en dîtes vous?

Alexis

Alexis | 25 février 2006 à 12h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bravo pour votre action Madame

Bonjour,

les chiffres de l'éolien sont fournis par le seul organisme effectuant le suivi de l'évolution des énergies renouvelables en Europe ; EUROBSERVER'
Si vous êtes abonné ou si vous pouvez consulter la revue SYSTEMES SOLAIRES, vous trouverez tous les chiffres concernant l'éolien (et les autres). Le dernier numéro (janvier-février 2006) est consacré précisémennt à l'éolien.

POur la France, il y aussi un site qui suit en direct la création et la production des fermes éoliennes.
Les chiffres d'Eurobserv'Er pour 2004 sont de 80.000 emplois éoliens dans toute l'Europe.

Alexis

alexis | 25 février 2006 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié
Vous, les politiciens, vs êtes vraiment...

Passons les chiffres...
(ceci dit pas de politique sérieuse sans chiffres sérieux, et pas de politique sérieuse sans citoyens avertis qui se posent des questions sur les sources d'informations).

Donc, je voulais réagir sur le discours POLITIQUE.

C'est en effet à ce niveau que les choses se joueront dans les choix collectifs, environnementaux par exxemple.

Entre réflexion et transmission de l'information il y a les enjeux du pouvoir, et de la démocratie.

Ce site se trouve être un instrument intéressant de réflexion et de diffusion d'information. Mais ce ne sera pas hélas suffisant.

Investissons les partis politiques, proposons des partenariats de réflexion diffusion d'information.

Je n'ai pas lu les propositions de C. Lepage (je vais y aller), mais quoique il en soit, leur répercussion trouvera un faible echo si elle crée un parti. Il faut trouver des relais puissants: la T.V, et les partis politiques de pouvoirs.

Voilà ce que j'en pense. et aussi, que nous pourrions participer à plus d'écologie politique, par exemple nous les lecteurs d'actu environnement.

deleter | 25 février 2006 à 21h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bravo pour votre action Madame

Alexis,
Merci pour votre réponse sur les emplois éoliens.
Malheureusement, le site que vous m'indiquez et dont je cite le lien ci-dessous ne répond pas, et je crois même qu'il n'existe pas, d'après la réponse que j'ai obtenue. Et je n'ai donc pas d'explication sur les soit-disant 80 000 emplois en Europe grâce à l'éolien. Existent-ils vraiment ou sont-ils le rêve que quelque écologiste fanatique? Je crois plutôt qu'il est bon, ce chiffre, mais qu'il représente TOUS LES EMPLOIS DUS AUX ENERGIES RENOUVELABLES, et pas seulement à l'éolien qui n'est générateur d'emploi que pendant la fabrication, le transport et le montage des machines. Pour arriver à ce chiffre, il faudrait additionner les emplois pour chaque site, sachant que ce sont toujours les mêmes personnes qui travaillent sur ces chantier. Et même, nous en serions encore bien loin!
Si vous avez une autre explication, Alexis, merci de bien vouloir me la donner, ainsi que des bonnes raisons d'aimer l'éolien, je vous en serai reconnaîssant, car j'aimerais bien en trouver de bonnes pour me convertir à l'éolien industriel, et jusque là, personne ne m'en a jamais donné.
Cordialement. NYV.

NYV | 26 février 2006 à 22h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:Vous, les politiciens, vs êtes vraiment...

Enormément d'emplois peuvent être créer dans les énergies renouvelables et dans toutes les composantes se rapportant à l'énergie dans le cadre de la diminution de la consommation. 30 millions d'habitats en france ayant plus de 20 ans ne sont pas isolés et consomment énormément. La nouvelle réglementation thermique 2005 à des objectifs trop léger alors que nous sommes capable de faire mieux dès aujourd'hui. On estime à plus de 100 000 emplois les remplacementsdes personnes qui vont partir à la retraite dans le bâtiment cette année et qui ne trouveront pas de de successeurs.
Une politique volontariste d'économie d'énergie sur l'habitat ancien permettrait de créer 400 000 emplois péréniser sur 15 ans.
On peut toujours se permettre de critiquer les politiques de leurs blablas qui n'aboutissent à rien, mais on peut difficielement reprocher à Corinne Lepage de ne pas avancer comme elle le fait depuis plus de dix ans en martelant un discours qui une fois de plus, aujourd'hui, lui donne raison. Arrêtons de critiquer les politiques qui se bougent avec nous et qui ne sont pas là uniquement pour la "place".
Merci Corinne Lepage

JFBROGGIO | 27 février 2006 à 18h51 Signaler un contenu inapproprié
Re:Vous, les politiciens, vs êtes vraiment...

Je trouve sympa de balancer des chiffres : 100 000 emplois par ci, 400 000 emplois par là !
Nous disposons en effet d'un parc immobilier dont l'isolation est majoritairement médiocre, je ne discute pas le fait qu'il y a donc un gisement énorme d'emplois.
Mais quels emplois ? Pour qui ?
Nous sommes déjà confrontés au fait qu'il n'y a pas aujourd'hui assez de personnes pour répondre à la demande en main d'oeuvre des entreprises du bâtiment. Il faudrait peut être se demander pourquoi, non ? Ben non j'suis bête pas besoin la flexibilité viendra régler le problème ! Les français-es d'en bas n'auront qu'à faire ce qu'on leur dit de faire...
Les enjeux écologiques actuels sont assez importants pour constituer le levier d'un changement radical de société et non celui d'un simple ajustement structurel.
Alors de grâce, laissons les discours politiciens aux professionnel-le-s de la profession !
La solution aux problèmes environnementaux ne se trouvera pas sans remise en question des structures sociale et sociétale.
Ou alors ne ferons qu'aider les pollueurs à devenir des pollueurs/dé-pollueurs voire des dé-pollueurs/pollueurs et ainsi continuerons d'assurer une croissance durable à une poignée d'oligarques qui finira de nous pomper le peu d'air respirable qu'il nous reste encore...

manu | 28 février 2006 à 13h13 Signaler un contenu inapproprié
Utopie ?

"la transformation de la société civile passe par l'écoute des expériences concrètes et doit avoir lieu par le bas et non pas par le haut."

Voeu pieu. Les évènements récents (Vote de la loi DADVSI et promesse de RDDV de s'intéresser de près à Internet (et don aux blogs) semblent démontrer une fois de plus que le "haut" n'est pas prêt à abandonner ses prérogatives et voit d'un très mauvais oeil une société civile du "bas"qui cherche à lui échapper en créant ses propres voies de réflexion et d'action.
"1984" n'a jamais été aussi près !

countryboy | 19 mars 2006 à 23h54 Signaler un contenu inapproprié
Utopie ?

"la transformation de la société civile passe par l'écoute des expériences concrètes et doit avoir lieu par le bas et non pas par le haut."

Voeu pieu. Les évènements récents (Vote de la loi DADVSI et promesse de RDDV de s'intéresser de près à Internet (et don aux blogs) semblent démontrer une fois de plus que le "haut" n'est pas prêt à abandonner ses prérogatives et voit d'un très mauvais oeil une société civile du "bas"qui cherche à lui échapper en créant ses propres voies de réflexion et d'action.
"1984" n'a jamais été aussi près !

countryboy | 19 mars 2006 à 23h54 Signaler un contenu inapproprié
Re:la rencontre des Hommes.

Enfin ! Quel bonheur de lire un texte de quelques lignes sans un minimum de deux ou trois fautes de français et/ou d'orthographe par ligne… Lesquelles ne tiennent pas compte des fautes de frappe. Merci, donc, à Michel Mombrun qui en outre signe de son nom, et non d'un pseudonyme déplorable car, à mon sens, fort lâche sauf lorsqu'il est imposé par des raisons de sécurité, ou par quelque devoir de réserve, comme y sont contraints entre autre les fonctionnaires assermentés.

Pour ce qui est du fond de l'article, il est évident que toute initiative, toute idée nouvelle et constructive (il en est d'anciennes qu'on oublie, mais qui étaient et sont toujours constructives), toute tentative de "faire quelque chose" est bonne à prendre. Il est évident qu'on ne sauvera pas la planète tant qu'il y aura un milliard d'êtres humains mourant de faim, de maladie et de pauvreté, tant que la répartition des richesses sera aussi injuste.

Il serait bon, effectivement, de sauver la planète telle que nous la connaissons ou telle que nos aïeux l'ont connue avant de la détruire, mais il ne faut pas se leurrer : on ne le fera pas.
On ne le fera pas, parce que c'est déjà trop tard. On peut seulement faire en sorte d'enrayer sérieusement le processus de déséquilibre actuel, ce qui n'empêchera pas des milliers d'espèces de disparaître avant qu'on ait pu rendre à notre Terre un semblant de santé.

Cela dit, ce n'est pas une raison pour se tourner les pouces, bien au contraire, mais il faut être réaliste : la planète que l'on sauvera ne ressemblera en rien à celle d'aujourd'hui, tout simplement parce que les agressions qu'elle subit ne sont pas près de s'arrêter du jour au lendemain. Nous transmettrons donc à nos petits et arrière-petits-enfants une autre planète où j'ose espérer qu'il fera bon vivre, comme il le fait encore par endroits sur la nôtre.

Enfin, sauver la planète revient à sauver l'homme, et Madame Corinne Lepage a parfaitement raison. Car la Terre, à condition qu'on ne la fasse pas exploser, n'a pas besoin de nous pour se sauver : les espèces vivantes actuelles détruites (homme compris), elle continuera sa course autour du soleil pendant environ 4,5 milliards d'années. Et nous serons tous de fieffés imbéciles prétentieux, mais nous aurons perdu !

Pierre Darmangeat | 20 mars 2006 à 14h53 Signaler un contenu inapproprié

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