Dans le détail, établis à partir des données transmises par les Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l'Air (AASQA) et avec le concours de l'ADEME, le bilan fait état de la baisse de plusieurs émissions de polluants comme le dioxyde d'azote (-40% sur 12 ans et –17% sur 6 ans) et le monoxyde de carbone (ou aucun dépassement de la valeur limite 10 mg/m 3 sur 8 heures n'a été constaté). Ces baisses sont notamment liées à l'amélioration technologique des véhicules et à l'installation de pots catalytiques sur les voitures. C'est également le cas du dioxyde de soufre qui voit ses concentrations baisser d'environ 10 % par an depuis cinq an pour atteindre 5 microgramme/m3 en moyenne annuelle sur l'ensemble des agglomérations. Baisse expliquée par la réduction de la teneur en soufre des carburants, la désulfuration des fumées des grandes installations de combustion et le traitement des fumées des usines d'incinération d'ordures ménagères notamment.
Le bilan national de la qualité de l'air publié par le Ministère de l'Ecologie fait également état d'une division par trois des émissions de plomb dans l'air en 4 ans, baisse attribuable à la suppression de l'utilisation de plomb tétraéthyle dans les essences depuis le 1er janvier 2000. Ainsi, dans la plupart des agglomérations, la moyenne annuelle des concentrations de plomb est de l'ordre de 0,03 microgramme/m3, la valeur limite étant fixée à 0,5 microgramme/m3 en moyenne annuelle.
Toutefois, en 2005, tout comme en 2004, la valeur limite du dioxyde d'azote de 50 microgramme/m3 en moyenne annuelle n 'est pas respectée sur des stations dites trafic à Paris, Lyon, Grenoble, Marseille, Montpellier, Nice, Antibes, Rouen, Toulon, Toulouse et Strasbourg. De même dans certaines zones fortement industrialisées les valeurs limites du dioxyde de soufre en moyenne journalière et horaire pour la protection de la santé humaine sont encore régulièrement dépassées (zones industrielles de l'étang de Berre, du Havre et de Lacq).
La pollution à l'ozone, qui s'observe surtout en été dans les régions périurbaines et rurales sous le vent des agglomérations, a donné lieu en 2005 à peu de dépassements des seuils d'information de la population (180 microgramme/m3/h) et d'alerte (240 microgramme/m3/h) ainsi que de la valeur cible (120 microgramme/m3 sur 8 heures) fixée par la directive européenne de 2002. Un seul dépassement du seuil de 240 microgramme/m3/h sur 3 heures consécutives (seuil entraînant la mise en œuvre de mesure d'urgence) a été enregistré en 2005 (zone de l'étang de Berre).
Rappelons qu'en 2003, les conditions climatiques exceptionnelles avaient conduit à des niveaux de pollution photochimique particulièrement élevés qui n'avaient jamais été observés depuis 1991, date de la généralisation des mesures d'ozone à l'ensemble du territoire.
Mais au-delà de ces pics saisonniers, depuis plusieurs années, le niveau de fond en ozone augmente en France et plus largement en Europe, indique le Ministère. Depuis 1994, les concentrations ont augmenté de 10 à 15 microgramme/m3 (c'est-à-dire de l'ordre de 30 à 50%) tant en zone rurale que dans les agglomérations, et ce malgré la baisse des émissions des polluants précurseurs de l'ozone.
Autre source de préoccupation : les particules fines (PM10 ). Les évolutions depuis 1999 de leurs concentrations dans l'air ne font pas apparaître de tendance nette à la baisse, selon le Ministère. En outre, les valeurs limites en moyenne annuelle et journalière ont été dépassées sur des sites industriels de Lorraine, près de Nice et en Auvergne, ainsi que sur d'importants sites de trafic routier (Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, Toulon et Valenciennes).
La pollution par les particules fines est certainement le principal problème sur lequel une action des pouvoirs publics est nécessaire afin de réduire les émissions, selon la Direction de la Prévention et des Risques du Ministère qui souligne que ce problème est également rendue complexe par le fait qu'une partie des fines particules provient de transformations chimiques dans l'atmosphère et peut être transportée à longue distance.
Du point de vue de la santé, les effets de l'exposition de l'ozone troposphérique et les particules (poussière fine) peuvent aller des troubles respiratoires légers au décès. L'ozone n'est pas émis directement, mais résulte de réactions entre les composés organiques volatils et les oxydes d'azote sous l'effet du rayonnement solaire. Les particules peuvent être émises directement dans l'air (particules dites «primaires») ou se former dans l'atmosphère (particules dites «secondaires») à partir de gaz tels que le dioxyde de soufre, les oxydes d'azote et l'ammoniac.