"En Europe, les abeilles sont en bien meilleure santé que ne le suggèrent de nombreuses publications récentes", fait valoir l'entreprise Bayer dans un communiqué du 7 août. Bayer s'appuie sur l'étude Coloss, une association à but non lucratif de recherche sur les abeilles "composée de plus de 360 scientifiques professionnels de 60 pays", précise le communiqué.
Selon cette étude menée sur environ 400.000 colonies d'abeilles dans 21 pays européens et méditerranéens, "les pertes de colonies d'abeilles domestiques à la sortie de l'hiver – un indicateur important de la santé générale des abeilles – ont atteint leur niveau le plus bas en 2013/2014". Le taux global de mortalité durant l'hiver 2013/2014 aurait été de 9% en moyenne, soit bien inférieur "aux taux de perte allant jusqu'à 37% enregistrés ces dernières années par différents pays".
Par ailleurs, Bayer avance que "les néonicotinoïdes utilisés de façon correcte et responsable, conformément aux instructions figurant sur les étiquettes, ne nuisent pas aux colonies d'abeilles en conditions réelles du terrain". Pour Annette Schürmann, directrice du Bee Care Center de Bayer, "il semble que l'on soit à la recherche d'un coupable pour expliquer la mauvaise santé des abeilles", alors que "les abeilles doivent faire face à de multiples problèmes que sont les parasites et les maladies, la diminution des habitats pour le butinage et de mauvaises pratiques agricoles et apicoles". Selon Bayer, cette thèse est confirmée par les cas australien et néo-zélandais. "Il n'existe actuellement aucune preuve d'un problème de déclin des colonies en Nouvelle-Zélande", bien que les pesticides à base de néonicotinoïdes y soient couramment employés, "sous forme d'enrobage des semences et de pulvérisation foliaire", concluait un rapport parlementaire publié en juillet 2014 en Nouvelle-Zélande et invoqué par Bayer. Un rapport des autorités australiennes a conclu que "l'introduction des néonicotinoïdes en Australie s'est avérée utile à plusieurs niveaux, notamment pour une meilleure qualité sanitaire des cultures et pour une augmentation des rendements", argue également Bayer.