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Lutte contre l'antibiorésistance : les efforts doivent être approfondis

Un rapport de trois agences européennes sur le suivi de l'antibiorésistance montre des effets positifs de la réduction de la consommation d'antibiotiques chez les animaux. Même si des efforts doivent être amplifiés, notamment en médecine humaine.

Risques  |    |  D. Laperche
Lutte contre l'antibiorésistance : les efforts doivent être approfondis

« Utiliser moins d'antibiotiques dans la production animale est payant : dans la plupart des pays qui ont réduit l'utilisation d'antibiotiques, nous avons observé une diminution correspondante des niveaux de résistance », a indiqué Bernhard Url, directeur exécutif de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), à l'occasion de la publication d'un rapport (1) sur la consommation d'antibiotiques et les phénomènes de résistance sur le plan européen.

Réalisé à la demande de la Commission européenne par trois agences - le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ; l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l'Agence européenne des médicaments (EMA) –, le document s'intéresse aux tendances sur la période 2019 à 2021 pour l'homme, mais également chez les animaux élevés pour l'alimentation. Parmi les couples de substances et bactéries suivies, quelques bonnes nouvelles sont à noter. « Dans les pays où l'on enregistre une tendance statistiquement significative à la réduction de la consommation de céphalosporines, quinolones, polymyxines, aminopénicillines et tétracyclines de troisième et quatrième générations chez les animaux au cours de la période 2014 à 2021, cette tendance s'est généralement accompagnée d'une tendance significative à la réduction de résistance aux groupes antimicrobiens respectifs dans les isolats indicateurs d'E. coli provenant d'animaux », constate ainsi le rapport.

“ Il est impératif de redoubler d'efforts pour réduire la consommation inutile d'antibiotiques, afin de lutter contre la menace que représente la résistance aux antimicrobiens pour la santé publique ” Andrea Ammon, ECDC
En revanche, les données sont moins positives concernant la résistance aux agents pathogènes d'origine alimentaire tels que Campylobacter.

Autre tendance à surveiller, celle de la résistance aux carbapénèmes : pour 11 pays sur 25 analysés, la consommation humaine de cet antibiotique a augmenté. Et en parallèle, pour six pays (2) , une progression de l'antibiorésistance a été observée pour E. coli.

Des objectifs fixés à l'échelle européenne

Sur le plan européen, plusieurs objectifs ont été fixés et repris dans la recommandation du 1er juin 2023 du Conseil (3) pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans le cadre d'une approche « Une seule santé (One Health) ». Elle encourage ainsi les États membres à réduire de 50 % des ventes totales dans l'Union des antimicrobiens destinés aux animaux d'élevage et à l'aquaculture d'ici à 2030. Et fixe notamment un objectif chiffré de réduction de 20 % de la consommation humaine d'antibiotiques par rapport à l'année de référence 2019. Elle vise également des réductions des infections par des bactéries résistantes à plusieurs types d'antibiotiques (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), Escherichia coli résistant aux céphalosporines de troisième génération, Klebsiella pneumoniae résistant au carbapénème). « Il est impératif de redoubler d'efforts pour réduire la consommation inutile d'antibiotiques, afin de lutter contre la menace que représente la résistance aux antimicrobiens pour la santé publique », a déclaré Andrea Ammon, directrice de l'ECDC. L'antibiorésistance est reconnue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « une des menaces sanitaires les plus urgentes de notre époque ».

1. Télécharger le rapport Antimicrobial consumption and resistance in bacteria from humans and food-producing animals
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43550-antibioresistance-ecdc-ema-efsa-bacterie-consommation-antibiotique.pdf
2. Italie, Hongrie, Croatie, Espagne, Portugal, Danemark3. Télécharger Recommandation du Conseil relative au renforcement des actions de l'Union visant à lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans le cadre d'une approche
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43550-recommandation-conseil-europe-lutter-resistance-antimicrobiens-une-sante-one-health.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Pourquoi autant d'antibios ont été pendant si longtemps administrés aux animaux d'élevage industriels ? Pour lutter contre les pathologie inévitables en milieu carcéral surpeuplé bien sûr. Mais aussi, et surtout, pour doper à moindre coût la prise de poids des animaux donc booster la rentabilité financière, cela sans considération aucune quant aux impacts sanitaires et environnementaux (les vétos de l'époque étaient de vrais apprentis sorciers mais ils avaient des ordres de la part de l'agroalimentaire).
Du moins jusqu'à ce que l'alerte soit donnée par des microbiologistes, des médecins et des ONG, alerte cette fois entendue en haut lieu (je doute que ce serait encore le cas aujourd'hui...), ce qui a conduit à des interdictions d'emploi (vous savez, ces fameuses "normes" dont la FNSEA, faux-nez de l'agrobusiness, ne veut plus...). Et là, miracle !, la santé humaine et celle de l'environnement s'en portent beaucoup mieux. Où comment l'agrobusiness est susceptible de nuire gravement à la santé humaine (entre autres) !

Pégase | 23 février 2024 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié

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