Chaque année, la France produit près de 40 millions de m3 de béton prêt à l'emploi. Deuxième producteur européen derrière l'Allemagne, l'appétit français pour le béton ne faiblit pas.
Mélange de ciment (très énergivore et émetteur de CO2 lors de sa production), de sable, de granulats et d'eau, l'impact environnemental du béton pose question. Alors bétonniers et maîtres d'ouvrage s'organisent pour rendre leur béton plus écologique. Unibéton propose des centrales « zéro rejet », par exemple sur la centrale mobile installée à Villejuif (Val-de-Marne) et qui fournit les chantiers du grand Paris. Les eaux de lavage de la centrale et des camions sont traitées et réutilisées. Les granulats sont lavés puis réemployés dans le process de fabrication.
Autre effort de la profession pour rendre le béton plus écologique, valoriser les déchets de chantier. L'Union européenne a fixé dans la directive-cadre "déchet" l'objectif de 70% de valorisation des déchets du BTP à l'horizon 2020. "Ce seuil des 70% de recyclage et valorisation est d'ores et déjà atteint, se félicite dans un communiqué l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). Les déchets sont recyclés à hauteur de 80% couvrant 28% des besoins en granulats pour la construction". Des déchets du BTP certes valorisés, mais en grande majorité pour des applications routières.
Recycler du béton dans le béton est pourtant possible. C'est ce qu'a démontré le projet national Recybéton mené par la profession : un taux d'incorporation de déchets du béton dans le béton est possible à hauteur de 40% pour les bétons les plus courants. Un objectif ambitieux. Si les normes actuelles autorisent 20% de matière recyclée, ce taux est en pratique loin d'être atteint.