Validé en juin dernier, le mariage d'Eco-Emballages et d'Ecofolio prend forme. La nouvelle entreprise issue de la fusion de ces deux éco-organismes s'appelle Citeo. Une référence à la cité, au vivre ensemble, et à la boucle de l'économie circulaire imagée par la lettre O. A sa tête, Philippe-Loïc Jacob, son président et Jean Hornain, son directeur général. Les deux marques Eco-Emballages et Ecofolio continueront à vivre par elles-mêmes. De-même qu'Adelphe, filiale d'Eco-Emballages, reste une filiale de Citeo à 85%.
Cette fusion, envisagée depuis 2016 suite à une préconisation de la Cour des comptes, a pour objectif de mutualiser les moyens et l'expérience des deux organismes pour améliorer le recyclage des emballages et des papiers en France. Aujourd'hui, seuls 68% des emballages et 55% des papiers mis sur le marché sont collectés et recyclés. Le ministère a fixé des objectifs de recyclage plus élevés aux deux éco-organismes : 75% pour les emballages et 65% pour les papiers.
Pour les atteindre, Citeo mise sur la mobilisation de tous les acteurs : les entreprises qui utilisent des emballages, les citoyens pour qui le geste de tri doit devenir un reflexe et les collectivités qui les collectent et les trient. "Citeo est un catalyseur de mutation industrielle", commente Géraldine Poivert, directrice générale adjointe.
Conseils et séduction envers les metteurs sur le marché
Citeo entend accompagner ses 61.000 clients metteurs sur le marché (50.000 en provenance d'Eco-Emballages et 11.000 venant d'Ecofolio) pour réduire l'impact environnemental de leurs emballages avec une aide à l'éco-conception et un accompagnement dans la sensibilisation des consommateurs. 10 millions d'euros seront orientés à cette fin au cours des cinq prochaines années pour les deux filières. L'éco-organisme prévoit de faire un retour plus régulier sur les avantages environnementaux tirés du recyclage. Ces données intéressent les entreprises adhérentes pour réaliser leur bilan environnemental.
Citeo joue également la carte de la simplification des démarches pour séduire les entreprises. Une approche déjà engagée depuis plusieurs mois en réponse à l'arrivée d'un concurrent potentiel, Léko, qui s'accompagne également d'une tendance à la réduction des contributions.
Massification et modernisation des centres de tri
Pour les collectivités, le message est clair : on modernise la collecte (1) et le traitement avec une certaine "sobriété budgétaire", selon Philippe-Loïc Jacob, président de Citeo. Au menu : optimisation des fréquences de collecte, séparation à la source des papiers et des cartons, développement de la collecte de proximité, modernisation des centres de tri (2) . L'éco-organisme compte débloquer 200 millions d'euros à cette fin au cours des cinq prochaines années. Un appel à projets en matière de collecte sera lancé tous les ans. Un second sur le tri sera lancé tous les deux ans. "Il s'agit de massifier le tri pour baisser les coûts et obtenir des matières premières secondaires abordables", rappelle Géraldine Poivert.
Citeo se fixe à horizon 2022 de nouveaux objectifs : permettre à tous les Français de trier 100% des emballages et papiers. Certains territoires ont déjà étendu leurs consignes de tri et les volumes collectés ont fortement augmenté en conséquence. L'éco-organisme entend également aider les collectivités à stopper la mise en décharge au profit du recyclage et de la valorisation énergétique.
Sensibilisation dès le plus jeune âge
Dernier axe de travail pour Citeo : développer le reflexe de tri dans tous les foyers et hors foyer. "Aujourd'hui seul 1 Français sur 2 trie ses déchets tous les jours. Il faut que 2 Français sur 3 fassent ce geste d'ici cinq ans", explique Jean Hornain, le directeur général. Citeo vise en priorité les moins bons trieurs que sont les jeunes urbains. En plus de renforcer ses programmes de sensibilisation déployés auprès des enfants dans les écoles primaires, l'éco-organisme prévoit de digitaliser le monde de la poubelle pour mieux informer en temps réel les citoyens.