Alors que s'ouvrira, le 6 novembre prochain, à Charm el-Cheikh en Égypte, la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 27), « de nombreux pays riches continuent de gonfler leurs contributions aux financements climatiques pour les pays en développement », critique l'ONG Oxfam, dans un nouveau rapport, (1) publié le 19 octobre. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), c'est en 2023 que les pays développés réussiraient à respecter leur engagement à mobiliser 100 milliards de dollars par an en faveur des pays en développement, afin de s'adapter au changement climatique et de réduire leurs émissions. « La comptabilisation des financements climat internationaux surévalue la générosité des grands bailleurs, dont la France, tandis que l'objectif des 100 milliards de dollars annuels n'est toujours pas atteint », pointe à nouveau du doigt Oxfam.
Les financements climat déclarés pour 2020, qui s'élèvent à 83,3 milliards de dollars, comprennent des financements publics (68,3 milliards), des financements privés mobilisés (13,1 milliards) et des crédits à l'exportation (1,9 milliard). Oxfam a évalué la valeur des financements fournis, c'est-à-dire les composantes de financement public. Et d'après ses analyses, l'écart entre les contributions déclarées et les contributions « réelles » aurait atteint « 225 % en 2020 ». La valeur des financements climat effectivement fournis « ne dépasse pas 21 à 24,5 milliards de dollars », estime l'ONG. Ce chiffre est basé sur la part des dons estimée sur le financement climatique déclaré, plutôt que sur la valeur nominale des prêts et instruments autres que les subventions. Il tient également compte des surdéclarations des financements climat lorsque l'initiative de lutte contre les changements climatiques s'inscrit dans le cadre d'un projet plus large de développement.
« La vraie valeur des financements destinés à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique est bien en deçà des chiffres déclarés par les pays riches. Non seulement l'objectif de 100 milliards de dollars par an n'est toujours pas rempli, mais l'atteindre réellement impliquerait de quadrupler les montants actuels », indique Guillaume Compain, chargé de plaidoyer climat à Oxfam France. L'ONG exhorte par conséquent les pays riches à augmenter leurs financements climatiques lors de la COP 27. « Les États doivent augmenter leurs financements, s'accorder sur des objectifs et méthodes plus précis et favoriser les soutiens à l'adaptation ainsi qu'aux pertes et dommages irréversibles dus au changement climatique », ajoute M. Compain.