« Nous avons donné au secteur tout le temps nécessaire pour qu'il propose ses propres solutions, mais le temps est désormais venu de prendre des mesures législatives en faveur d'un chargeur universel », énonce Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe préparée à l'ère du numérique de la Commission européenne, dans un communiqué. Ce jeudi 23 septembre, en réponse à une résolution du Parlement européen du 10 février 2021, la Commission a présenté une proposition de révision de la directive sur les équipements radioélectriques en vue de l'instauration définitive d'un chargeur universel – en port USB Type-C (ou USB-C).
Un chargeur pour les connecter tous
L'harmonisation technologique proposée par la Commission européenne concerne tous les smartphones, tablettes, appareils photo, casques, enceintes et consoles vidéoludiques portables, de toutes marques confondues, vendus dans les États-membres de l'Union européenne. La mesure touche aussi les nouvelles technologies de recharge rapide afin « d'éviter que différents producteurs limitent la vitesse de charge de manière injustifiée et contribuera à faire en sorte que la vitesse de charge soit la même quel que soit le chargeur compatible utilisé avec un appareil ».
Apple en ligne de mire
La principale cible de cette proposition, en réflexion depuis plus de dix ans au plan européen, est évidemment Apple. La majorité des appareils électroniques vendus par la firme de Cupertino dispose d'un port Lightning, unique au constructeur. Ce dernier est incompatible avec les ports USB-C et micro-USB actuellement sur le marché, à moins de pouvoir s'équiper d'un adaptateur vendu par la marque à la pomme. Ainsi, pour le géant californien, « cette réglementation stricte qui impose un seul type de connecteur étouffe l'innovation plutôt que de l'encourager et ne fera que nuire aux consommateurs en Europe et à travers le monde ».
Le projet législatif a été soumis au Parlement et au Conseil européens, en vue d'une adoption par codécision. Une fois la proposition de révision adoptée, une période de transition de vingt-quatre mois sera enclenchée pour donner au secteur le temps de se préparer à la mise en application. À noter, le projet ne concerne que le port de charge, et donc le câble. L'interopérabilité recherchée au niveau de l'alimentation électrique externe (le bloc d'alimentation du chargeur) sera abordée dans un second temps à travers la révision du règlement européen sur l'écoconception, « qui sera lancée dans le courant de l'année de sorte que son entrée en vigueur puisse être alignée sur celle de la proposition d'aujourd'hui ».