Jeudi 16 mars, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) « [prend] acte » de l'évolution de la stratégie de contrôle du phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) présentée le 10 mars par EDF. À la suite de la découverte d'une fissure par CSC de grande profondeur sur une ligne du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime), EDF a présenté une stratégie élargie qui inclut le contrôle de 320 soudures supplémentaires. « Plus de 90 % » de ces 320 soudures, jusqu'à présent considérée comme non sensibles à la CSC, seront contrôlées d'ici à fin 2023, précise l'ASN. Elle ajoute qu'« avec l'appui de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), [elle] poursuit le dialogue technique avec EDF afin de s'assurer de la pertinence du calendrier envisagé ».
Les soudures ajoutées à la stratégie de contrôle initiale de décembre 2022 sont toutes situées sur des lignes de circuit d'injection de sécurité (RIS) et de circuit de refroidissement du réacteur à l'arrêt (RRA). Elles ont la particularité d'avoir toutes fait l'objet de réparations au moment de la construction des réacteurs.
De nouvelles analyses attendues
Par ailleurs, le sujet des fissures de corrosion sous contrainte n'est pas totalement clos avec l'identification des 320 fissures ayant subi des réparations. En effet, l'ASN indique attendre encore, d'ici à la fin de l'été 2023, qu'EDF lui communique « les résultats de [son analyse] sur la sensibilité́ au risque de CSC des lignes en acier inoxydable autres que les lignes RIS et RRA ».
L'ASN revient enfin sur la découverte des deux importantes fissures de fatigue thermique sur des portions des RIS du réacteur 2 de Penly et du réacteur 3 de Cattenom (Moselle). Pour l'instant, le sujet fait l'objet d'aucune décision : « La découverte d'un défaut de fatigue thermique (…), sur une soudure pour laquelle ce mode de dégradation n'était pas attendu, nécessite des analyses complémentaires ». L'ASN n'indique pas quel délai a été fixé à EDF.