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Eau et assainissement : un nouveau géostandard dans les tuyaux

Lancé en 2017 par l'Astee et labellisé CNIG, le groupe de travail « Standards SIG Eau et assainissement » finalise la création d'un nouveau modèle conceptuel de données à partir du standard Raepa (Réseaux d'adduction d'eau potable et assainissement).

TECHNIQUE  |  Eau  |    |  C. Lairy
Eau et assainissement : un nouveau géostandard dans les tuyaux
Environnement & Technique N°396
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°396
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Un fontainier part à la retraite, et trente ans de mémoire s'effacent avec lui. Une collectivité lâche la délégation de service public pour la régie, et elle perd la moitié de ses données… Pourtant, et plus que jamais dans le contexte actuel de pénurie et de changement climatique, la connaissance du patrimoine est un prérequis à une bonne gestion des réseaux d'eau et d'assainissement, à l'optimisation de leur fonctionnement, à leur entretien et à la politique d'investissement dont ils font l'objet.

Or aujourd'hui, cette connaissance n'est ni vraiment exhaustive ni vraiment structurée. « Il y a environ 26 000 services d'eau et d'assainissement en France, mais aucun standard ou référentiel partagé et communément admis par ces services pour la représentation cartographique des réseaux (…). Chacun "bricole" dans son coin selon ses moyens et ses ressources », résume Patrick Alayrangues, directeur du développement du groupe de conseil et d'ingénierie Altereo. Avec Gilles Chuzeville, ingénieur stratégie patrimoine à la direction du cycle de l'eau du Grand-Lyon, il a été mandaté pour coanimer le groupe de travail créé en 2017 par l'Association scientifique et technique pour l'eau et l'environnement (Astee) afin d'essayer de corriger cette situation.

“ Ce nouveau géostandard s'adresse aux opérationnels qui ouvrent le capot tous les jours ” Patrick Alayrangues, Altereo
Parmi la vingtaine de groupes de travail ouverts par l'association, celui sur les standards SIG Eau et assainissement ambitionne d'harmoniser la connaissance des réseaux « à travers une base de données qui se traduit par un système d'information géographique (SIG) ». En d'autres termes, il s'agit de compléter les modèles de données représentatifs de l'ensemble du patrimoine pour faciliter les échanges de données, ainsi que le calcul des indicateurs de connaissance patrimoniale. Autres objectifs visés : répondre aux obligations réglementaires (réforme anti-endommagement, descriptif détaillé des réseaux, etc.) et assurer, dans la mesure du possible, une interopérabilité/compatibilité avec les autres standards ou normes d'échanges de données (Raepa (1) , StaR-DT, PCRS, etc.).

Échauffement

Depuis son lancement fin 2017, ce groupe de travail a déjà produit un livrable : une bibliothèque de symboles, dite symbologie (2) , publiée sur le site de l'Astee en 2020 et destinée aux métiers d'exploitation et de gestion patrimoniale des réseaux.

Cette première séquence, « nous l'appréhendions comme un échauffement, quelque chose d'assez simple, car ça ne paraissait pas très compliqué de se mettre d'accord sur des symboles graphiques (pour représenter des vannes, des poteaux d'incendie, des canalisations, etc.), se souvient Patrick Alayrangues. Il nous a fallu quand même trois ans », signe de la complexité de la tâche dès lors que l'on réunit autour d'une même table des acteurs très différents : collectivités, exploitants de réseaux, mais aussi bureaux d'études, éditeurs de logiciels, géomètres topographes… « Nous avons dans le groupe de travail peu de petites régies, mais plusieurs grandes agglomérations et conseils départementaux, qui vont travailler sur de gros réseaux. Nous essayons donc de trouver un juste équilibre et un consensus entre les besoins d'un Département et ceux d'un service d'eau dans un syndicat », indique le consultant.

Labellisation Cnig

C'est pourtant la variété de ses contributeurs (membres actifs) et de ses relecteurs (participant de façon plus distancée et épisodique), une cinquantaine au total, qui garantit l'ancrage « métiers » du géostandard à venir. Le groupe de travail a aussi été référencé par le Conseil national de l'information géolocalisée (Cnig), « la tutelle qui organise en France les données géographiques, toutes thématiques confondues, avec des géostandards sur la qualité de l'air, le bruit, les transports, etc. », précise Patrick Alayrangues.

Ce référencement « a fait monter le groupe de travail en exigence », car le géostandard auquel aboutiront les travaux en cours devra, « pour être accepté comme tel, respecter un certain nombre de qualités et de critères, indique le consultant. Nous allons devoir entrer dans un formalisme et une structuration respectant les exigences d'un géostandard au sens du Cnig ».

Faire évoluer le modèle Raepa

Cette labellisation est très importante pour le groupe, car elle devrait faciliter l'appropriation du futur géostandard par les différents acteurs, « des opérationnels qui ouvrent le capot tous les jours ». L'espoir est de livrer un modèle de données appliqué plus souvent que le standard Raepa qui a servi de base de travail. « Construit par la Commission de validation des données pour l'information spatialisée (Covadis), qui n'existe plus, ce standard [Raepa, ndlr] avait pour seule ambition de faciliter les échanges de données entre les services d'eau et d'assainissement, remarque Patrick Alayrangues. Il a le mérite d'exister ; nous l'avons repris pour construire autour de ce noyau un modèle patrimonial métier. »

Développements futurs

Issue de travaux lancés en novembre 2020, la première version du nouveau modèle de données devrait être livrée au premier trimestre 2024, « en février-mars », annonce le consultant d'Altereo. « Il est probable, ajoute-t-il, qu'il soit baptisé StaR-Eau, dans l'esprit et la continuité de StaR-DT (3) [standard de réseau pour les réponses aux déclarations de travaux, ndlr]. »

Pour cette première mouture, « nous nous sommes volontairement limités à un modèle descriptif du réseau », en essayant de « trouver le juste équilibre entre un modèle exploitable répondant aux exigences, sans produire une usine à gaz faisant peur à la moitié ou aux trois quarts des services ». Dans un second temps, le modèle pourrait intégrer des données temporelles en lien avec la gestion des événements : nombre de casses ou de défaillances, inspections caméras, etc. Objectif ? Intégrer le vécu des réseaux qui, avec ses désordres, est susceptible d'affecter la durée de vie des infrastructures.

1. Le modèle Raepa (Réseaux d'adduction d'eau potable et d'assainissement) rassemble les données géolocalisées nécessaires et suffisantes à l'inventaire a minima des réseaux supports des services publics ayant la charge de la construction, l'entretien et l'exploitation des installations et réseaux pour assurer la distribution d'eau potable, l'assainissement des eaux usées, ainsi que la collecte, le transport, le stockage et le traitement des eaux pluviales.2. La symbologie est téléchargeable à l'adresse https://github.com/cnigfr/Reseaux-eaux/releases/3. Le géostandard StaR-DT constitue le socle commun de base décrivant à très grande échelle les réseaux concernés par le décret DT-DICT afin de permettre à leurs gestionnaires et aux collectivités concernés d'échanger les informations utiles à la géolocalisation des ouvrages en amont des travaux.
https://cnig.gouv.fr/IMG/documents_wordpress/2019/11/CNIG_STAR-DT_v1.0.pdf

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