Selon l'ONG américaine Global Footprint Network, qui calcule chaque année le jour où la consommation mondiale de ressources naturelles dépasse ce que peut fournir la planète en un an, l'humanité puise depuis ce lundi 8 août dans les stocks à crédit. L'année dernière, le point de bascule s'était opéré le 13 août.En 2000, il tombait le 1er octobre.
Le calcul prend en compte les émissions de carbone, les ressources consommées par la pêche, l'élevage, les cultures, la construction et l'utilisation d'eau. Les émissions de carbone (l'empreinte carbone) ont plus que doublé depuis le début des années 1970 et représentent désormais 60% de notre empreinte écologique globale, précise Global Footprint Network. Tandis que l'empreinte carbone de la France compte pour plus de la moitié (52,8%).

"En huit mois, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d'arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d'eau que ce que la Terre ne pouvait produire sur cette même période. Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd'hui besoin de l'équivalent de 1,6 planète", a de nouveau prévenu l'association WWF. "Pour tenir les objectifs fixés par l'Accord de Paris adopté en décembre 2015 par 195 pays, notre empreinte carbone doit progressivement décroître jusqu'à atteindre un niveau d'émission proche de zéro d'ici 2050", a-t-elle ajouté.
"Heureusement", certains pays ont déjà amorcé leur transition énergétique, soulignent les ONG. Par exemple, le Costa Rica a produit 97% de son électricité grâce à des énergies renouvelables au cours du premier trimestre 2016, note Global Footprint Network. Le Portugal, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont également pu assurer 100% de leurs besoins en électricité avec des sources renouvelables "pendant quelques minutes, voire pendant quelques jours pour le Portugal". Sur un autre créneau, le gouvernement chinois cible une réduction de 50% de la consommation de viande en Chine avec l'intention affichée d'éliminer, d'ici 2030, 1 milliard de tonnes CO2 causées par la filière alimentaire.