À travers des projets de stockage de carbone, financés bien souvent par des entreprises qui souhaitent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, le marché de la compensation carbone volontaire se développe. En 2020, environ 190 millions de tonnes équivalent CO2 de crédits carbone ont été échangées sur le marché mondial, soit presque le double par rapport à 2019. Les prévisions confirment cette tendance : la demande mondiale en crédits carbone volontaires pourrait être multipliée par 15 d'ici à 2030, et par 100 d'ici à 2050, selon les chiffres avancés par le ministère de l'Agriculture.
L'argent mis sur la table pour financer des projets de compensation est donc une manne intéressante qui pourrait profiter aux ONG mondiales. Mais qui finalement le fait très peu, selon Guillaume Tauveron, directeur du développement de l'ONG Planète Urgence, spécialisée dans la lutte contre la déforestation : « On a étudié les règles de la finance carbone et on s'est rendu compte que 40 à 60 % des fonds investis revenaient aux intermédiaires pour la labélisation des projets et les aspects administratifs. Cela nous dérange. C'est de l'argent en moins pour les projets. » L'ONG a donc travaillé sur un projet spécial en adaptant les règles de la finance carbone, afin d'avoir le moins d'intermédiaires possible.
Aujourd'hui, elle veut faire profiter toutes les ONG de son expérience et va prochainement lancer un mécénat climatique, un nouvel instrument de financement mieux adapté aux ONG. « Ce mécénat répondra à une attente forte des entreprises qui ne veulent pas se contenter d'avoir des crédits carbone, mais qui veulent s'assurer que leur financement a un réel impact sur le terrain », détaille Guillaume Tauveron, rencontré à l'occasion du salon Produrable.