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L'éolien au Danemark (2/3) : la recette danoise en matière de contraintes environnementales et locales

Comment le Danemark parvient-il à maintenir sa prédominance sur l'éolien en mer, semble-t-il sans encombre ? Comme sur le plan industriel, le pays possède un avantage historique et politique, mais également géographique.

Energie  |    |  F. Gouty
L'éolien au Danemark (2/3) : la recette danoise en matière de contraintes environnementales et locales

Si en comparaison avec le Danemark, la France accuse un retard conséquent, elle le doit principalement à une politique d'appels d'offres en « start-and-stop », mais également à de nombreux rejets sociétaux concernant les aspects environnementaux et paysagers. La politique danoise fonctionne, quant à elle, depuis 2008 sur la base d'« accords énergétiques » pluriannuels conclus entre le Gouvernement et le Parlement. L'un d'entre eux, adopté en 2012, prévoyait déjà la sortie des énergies fossiles dans les transports à l'horizon 2050, ainsi qu'un développement massif des énergies renouvelables. « Malgré les différentes compositions du gouvernement et les oppositions entre les différents partis, la politique danoise a réussi à cultiver un consensus général sur l'énergie avec cette mécanique », affirme Iver Høj Nielsen, de l'agence danoise State of Green. Ce dernier pilote l'ensemble des quatorze contrats signés en 2020 entre l'État et des filières industrielles pour financer leur décarbonation et leurs projets de transition énergétique.

“ Les Danois sont conscients qu'un parc éolien offshore représente de nouvelles
opportunités salariales et commerciales ”
Mads Kroghs, Vattenfall
Sur le terrain, le développement de l'éolien en mer s'est rapidement armé des outils nécessaires pour convaincre les populations locales qui, comme en France, s'opposaient initialement à cette modification de leur paysage. L'administration municipale de Copenhague a été la première à inviter les habitants à devenir actionnaires d'un projet offshore, avec l'installation en 2000 du parc Middelgrunden de 40 mégawatts dans le détroit d'Øresund, à 3,5 kilomètres de la capitale. Aujourd'hui, la coopérative, composée de 10 000 habitants et investisseurs particuliers situés à distance visible du parc, détient 50 % du parc. Une sorte d'initiative que chaque collectivité ou développeur met désormais systématiquement en place. « Installer un parc qui injecte de l'électricité verte dans le réseau ne suffit pas à convaincre une population locale du bien-fondé d'un projet, remarque Mads Kroghs, directeur de la communication danoise du développeur suédois Vattenfall. Il faut avant tout discuter des retombées économiques et financières qu'il peut entraîner localement. Et généralement, les habitants n'incarnent plus une opposition à présent : ils sont conscients qu'un parc éolien offshore représente de nouvelles opportunités salariales et commerciales. »

Cohabitation environnementale facilitée

Enfin, s'agissant de l'enjeu environnemental, le Danemark possède un avantage incompressible sur le territoire français. L'ensemble de ses sites classés Natura 2000 ne représente que 8,3 % de la surface terrestre et 19 % de la surface maritime. En comparaison, dans l'Hexagone, les espaces catégorisés Natura 2000 occupent 13 % du territoire métropolitain et 35,7 % de la zone économique exclusive (ZEE). Du reste, les développeurs éoliens danois ont le bénéfice de connaissances scientifiques accumulées depuis l'implantation des parcs Horns Rev 1 et Nysted au début des années 2000, aux impacts « quasiment négligeables » sur la biodiversité locale. Données sur lesquelles le Danemark ne s'appesantit pas. Lancé en mars 2023 par plusieurs centres de recherche et industriels, le programme WIN@Sea viendra y ajouter des études sur la recolonisation algale et la mytiliculture autour du récent parc de Kriegers Flak.

Quant aux projets futurs d'éolien offshore, les autorités danoises se sont récemment engagées à ne pas les développer au détriment de la protection de la biodiversité. En juin 2023, le Parlement danois a adopté un nouveau plan maritime prévoyant à la fois d'atteindre 10 % d'aires marines à protection forte (en plus de 30 % d'aires marines déjà protégées) et de réserver 30 % de l'espace maritime disponible à l'éolien en mer d'ici à 2030, en accord avec les fédérations de pêche.

Réactions2 réactions à cet article

Eolien au Danemark... Vend du courant à perte à la Norvège en cas de surproduction, qui en profite pour regonfler ses STEP. Et achète du courant hydraulique à prix d'or à la Norvège quand il n'y a pas de vent... et du courant au charbon allemand pour boucher les trous. Le tout au mépris des considérations environnementales donc du respect des gens. Pas vraiment un modèle à suivre...

dmg | 09 octobre 2023 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié

DMG, vous racontez vraiment des bêtises parfois.
Aucun système n'est parfait, et le leur me semble bien supérieur au nôtre !
A force de toujours chercher où ça ne va pas, on reste immobile !

Erikk | 09 octobre 2023 à 15h39 Signaler un contenu inapproprié

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