Si en comparaison avec le Danemark, la France accuse un retard conséquent, elle le doit principalement à une politique d'appels d'offres en « start-and-stop », mais également à de nombreux rejets sociétaux concernant les aspects environnementaux et paysagers. La politique danoise fonctionne, quant à elle, depuis 2008 sur la base d'« accords énergétiques » pluriannuels conclus entre le Gouvernement et le Parlement. L'un d'entre eux, adopté en 2012, prévoyait déjà la sortie des énergies fossiles dans les transports à l'horizon 2050, ainsi qu'un développement massif des énergies renouvelables. « Malgré les différentes compositions du gouvernement et les oppositions entre les différents partis, la politique danoise a réussi à cultiver un consensus général sur l'énergie avec cette mécanique », affirme Iver Høj Nielsen, de l'agence danoise State of Green. Ce dernier pilote l'ensemble des quatorze contrats signés en 2020 entre l'État et des filières industrielles pour financer leur décarbonation et leurs projets de transition énergétique.
opportunités salariales et commerciales
Cohabitation environnementale facilitée
Enfin, s'agissant de l'enjeu environnemental, le Danemark possède un avantage incompressible sur le territoire français. L'ensemble de ses sites classés Natura 2000 ne représente que 8,3 % de la surface terrestre et 19 % de la surface maritime. En comparaison, dans l'Hexagone, les espaces catégorisés Natura 2000 occupent 13 % du territoire métropolitain et 35,7 % de la zone économique exclusive (ZEE). Du reste, les développeurs éoliens danois ont le bénéfice de connaissances scientifiques accumulées depuis l'implantation des parcs Horns Rev 1 et Nysted au début des années 2000, aux impacts « quasiment négligeables » sur la biodiversité locale. Données sur lesquelles le Danemark ne s'appesantit pas. Lancé en mars 2023 par plusieurs centres de recherche et industriels, le programme WIN@Sea viendra y ajouter des études sur la recolonisation algale et la mytiliculture autour du récent parc de Kriegers Flak.
Quant aux projets futurs d'éolien offshore, les autorités danoises se sont récemment engagées à ne pas les développer au détriment de la protection de la biodiversité. En juin 2023, le Parlement danois a adopté un nouveau plan maritime prévoyant à la fois d'atteindre 10 % d'aires marines à protection forte (en plus de 30 % d'aires marines déjà protégées) et de réserver 30 % de l'espace maritime disponible à l'éolien en mer d'ici à 2030, en accord avec les fédérations de pêche.