La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a été saisie, mi-février, par le ministère de la Transition écologique, en vue du lancement du dialogue concurrentiel pour l'installation d'éoliennes flottantes au sud de la Bretagne (1) . Cette procédure, qui réunit les principaux candidats, vise à définir le cahier des charges définitif du projet, sur la base duquel les candidats présélectionnés feront une offre définitive.
Le lancement de cette procédure fait suite au débat public qui s'est tenu du 20 juillet 2020 au 21 décembre 2020, rappelle la CRE. Celui-ci n'avait pas permis d'établir un consensus sur la zone d'implantation du futur parc et mettait en exergue de nombreuses réserves.
Cependant, le ministère envisage le lancement de la procédure de mise en concurrence. Elle devrait porter sur la réalisation d'un parc éolien flottant au large de Belle-Île et de Groix, d'une puissance comprise entre 230 et 270 MW, pour un investissement de l'ordre de 750 millions d'euros. « Après analyse du bilan de la procédure de participation du public, il est envisagé que la ministre en charge de l'énergie décide de la zone d'implantation du parc, au sein du périmètre indicatif de 1 330 km2 soumis au débat. La zone ainsi retenue représenterait une surface comprise entre 100 et 200 km2, située sur le domaine public maritime ou en zone économique exclusive », indique la CRE. Elle précise que cette superficie pourrait être affinée sur la base des concertations et études de levée de risques réalisées par les pouvoirs publics.
Exigences et critères de sélection
Le document soumis à la CRE fixe également des exigences minimales pour les candidats souhaitant participer à cette procédure. Ils doivent présenter un chiffre d'affaires annuel moyen supérieur à 1 milliard d'euros sur les trois derniers exercices et développer ou exploiter une puissance cumulée supérieure ou égale à 750 MW de production d'électricité dont la puissance unitaire est supérieure ou égale à 20 MW. À défaut, ils doivent développer ou exploiter des parcs éoliens en mer d'une puissance cumulée d'au moins 500 MW ou détenir des investissements cumulés dans des projets énergétiques en mer d'au moins 1 milliard d'euros. « Si le candidat se présente sous la forme d'un groupement, la somme des capacités des candidats est prise en compte pour apprécier ces capacités techniques et économiques conçues de manière quantitative », précise la CRE.
Les offres seront analysées selon plusieurs critères : la valeur économique et financière de l'offre, incluant le prix proposé, la prise en compte des enjeux sociaux et de développement territorial et enfin la prise en compte des enjeux environnementaux. La CRE « est favorable à la primauté donnée à la valeur économique et financière de l'offre, et recommande que le prix proposé par le candidat conserve un caractère prépondérant ». Elle préconise par ailleurs de définir de manière objective, quantifiable et non discriminatoire les deux autres critères. Pour le critère environnemental, ce pourrait être par exemple l'introduction d'un bilan carbone des installations, indique-t-elle.