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Éolien : la maintenance, base de la sécurité des machines et des hommes

Il en va de la maintenance des éoliennes un peu comme de l'entretien des voitures : longtemps chasse gardée des constructeurs, elle s'ouvre petit à petit à d'autres acteurs… et ne peut s'affranchir de quelques contrôles réglementaires obligatoires.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  C. Lairy
Éolien : la maintenance, base de la sécurité des machines et des hommes

« L'éolien, déclare Alexandre Marchais, responsable d'exploitation chez BayWa.r.e, qui développe, construit et exploite des parcs éoliens et solaires, c'est un peu comme l'automobile il y a trente ans : vous aviez une voiture, vous la faisiez entretenir chez le concessionnaire. Aujourd'hui, dans l'éolien, vous achetez une éolienne, vous avez un contrat de maintenance avec son constructeur pendant dix à quinze ans », la durée est fréquemment calée sur celle du contrat d'achat d'électricité (lire encadré). Ce schéma vaut pour la plupart des fabricants, même si des acteurs indépendants ont fait leur apparition, avec des offres de maintenance complète d'éoliennes ou de certains composants.

“ Quand vous achetez une éolienne, vous avez un contrat de maintenance avec son constructeur pendant dix à quinze ans ” Alexandre Marchais, BayWa.r.e
De leur côté, pour des raisons de coûts et de stratégie, certains gros exploitants (EDF Renouvelables, Engie Green, Boralex) profitent du fait que les premiers contrats prennent fin pour internaliser la maintenance de leurs parcs et, dans une moindre mesure, capter celle de parcs appartenant à d'autres propriétaires. Néanmoins, note Alexandre Marchais, « c'est un secteur qui peut nécessiter des investissements et des équipements importants, ainsi que des compétences pointues : il faut notamment du personnel formé pour travailler en hauteur ».

Des pièces sensibles à surveiller

Classiquement, le contrat de maintenance type inclut, pour le volet préventif, une « petite » intervention semestrielle d'une demi-journée ou d'une journée pour contrôler certains équipements, remplir les graisseurs, réaliser les niveaux d'huile, effectuer quelques nettoyages ; et une « grosse » maintenance effectuée tous les ans, avec davantage de contrôles, ainsi que des remplacements d'équipements ou de consommables. « Les équipements étant de plus en plus autonomes, note Alexandre

La garantie de disponibilité

Le plus souvent, les contrats de maintenance conclus avec les turbiniers sont des contrats de longue durée : une formule plutôt confortable pour les clients, qui bénéficient ainsi d'une garantie d'entretien et d'une garantie en cas de défaillance de la machine pendant quinze ou vingt ans. Dans l'éolien, la majorité des contrats sont en effet full scope : tous les équipements de la machine sont couverts, à l'exception des causes extérieures (par exemple les impacts de foudre). Le turbinier va ainsi assurer au propriétaire du parc un temps ou un volume de production minimaux – souvent, il garantit que la turbine sera disponible 97 % du temps. Si cette garantie contractuelle de disponibilité n'est pas respectée, alors le turbinier paie des pénalités. Chez BayWa.r.e, si à l'inverse la turbine fonctionne au-delà de la garantie contractuelle, alors le turbinier est récompensé par un bonus.
Marchais, certains turbiniers peuvent toutefois réaliser une seule maintenance préventive par an, qui durera deux ou trois jours. »

De son côté, la maintenance corrective s'impose en cas de panne ou d'arrêt de l'éolienne, incidents qui peuvent avoir des causes internes (défauts de fabrication, de design, de maintenance…) ou externes. Constitué d'un certain nombre de pièces sensibles (automatismes, cartes électroniques, cartes de puissance), le convertisseur peut faire l'objet de pannes assez fréquentes, de même que le pitch hydraulique (qui règle l'angle des pales vers le vent et agit comme frein d'urgence principal) ou l'azimut (qui fait tourner la nacelle pour qu'elle soit face au vent). « Ce sont des points un peu critiques, explique Alexandre Marchais. D'expérience, c'est souvent un capteur qui marche mal, un câble mal connecté ou un manque de graisse qui provoque un échauffement du roulement. »

Le risque incendie n'est pas non plus négligeable et certaines éoliennes en feu ont déjà fait la « une » des médias locaux. « On a de la fibre qui brûle bien, de l'huile, des composants électriques, de la haute tension. » Un cocktail qui peut se révéler assez détonant. Dans les zones à risques, les éoliennes sont équipées de systèmes de détection automatique et d'extinction des départs de feu. Mais en leur absence ou en cas de défaillance, l'éolienne brûle, hors d'atteinte des lances des pompiers. Seules choses à faire : sécuriser un périmètre au pied et les accès, puis attendre la fin de l'incendie. « Le plus difficile, c'est de démonter la machine une fois qu'elle a brûlé. »

Un contrôle technique obligatoire

Tout au long de leur vie, les éoliennes font également l'objet d'inspections périodiques une à deux fois par an, au titre des obligations réglementaires imposées par le code du travail : sont ainsi vérifiés « les installations électriques, les équipements de levage et de protection individuelle, les points d'ancrage, les rails de sécurité, les équipements sous pression, les extincteurs », énumère Capucine Logier, responsable énergies renouvelables au sein de l'entité PWS de Socotec.

Côté périodicité, « les appareils de levage de personnes sont vérifiés tous les six mois, explicite Julien Cadart, chef de groupe EnR région Grand Est chez PWS. Une fois par an, on fait une vérification plus complète : élévateurs, mais aussi palans (électriques et manuels), lignes de vie fixées aux échelles, points d'ancrage dans la tour et la nacelle, installations électriques pour la protection des personnes (déclenchement des dispositifs différentiels, continuité des prises, état des armoires et des canalisations, fixation des câbles, cellules haute tension, présence des EPI, etc.). » Ces inspections s'apparentent au contrôle technique automobile : « Si l'on détecte un défaut sur un appareil de levage, on le signale au maintenancier, qui procédera à la réparation, ajoute Julien Cadart. On réalisera une contre-visite pour lever les réserves ou pour valider une remise en service. »

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