L'association Robin des Toits a réfuté jeudi 27 octobre avec des experts les conclusions d'une étude danoise (1) publiée le 20 octobre par le British Medical Journal selon laquelle l'usage sur la durée d'un téléphone portable n'augmente pas le risque de cancer du cerveau. Or, cette étude, conduite sur 18 ans au Danemark, vient contredire les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avaient classé en mai dernier les champs électromagnétiques liés à l'usage du téléphone mobile comme "cancérogènes possibles pour l'homme'', après avoir analysé des études démontrant justement un risque accru de gliome, un cancer du cerveau.
L'étude danoise ''porte sur une utilisation à 7 ans seulement, alors que les tumeurs cérébrales ont un temps de latence très long de 15 à 30 ans'', pointent Robin des Toits et plusieurs experts dans un communiqué. Selon le professeur Dens Henshaw, spécialiste des effets des radiations sur l'Homme à l'Université de Bristol (Grande-Bretagne), cité par l'ONG, ''les conclusions de cette étude [sont] sans valeur. [Il y a] des erreurs de classement sur 88% de la population danoise qui s'est servie d'un téléphone portable après 1995. (…) De telles conclusions erronées trompent le public sur les dangers réels de l'exposition à la téléphonie mobile". Selon Robin des Toits, l'étude ne tiendrait compte que des personnes abonnées individuellement, sans inclure celles ne disposant que d'un téléphone mobile professionnel, classées comme non-utilisatrices du mobile. "Comment savoir alors si les non-utilisateurs ayant été recensés comme malades de tumeurs n'utilisent pas de manière intensive un téléphone mobile au travail ? "
L'épidémiologiste américaine Devra Davis (Environmental Health Trust), également citée par l'ONG, rappelle de son côté que l'OMS n'avait pas retenu cette étude danoise pour son passage en revue des preuves apportées par les travaux étudiant les risques potentiels de la téléphonie mobile. "Elle n'avait pas été considérée comme une étude fiable", a-t-elle indiqué.