Le plastique menace la santé humaine et planétaire, explique une étude de la Commission Minderoo-Monaco publiée le 21 mars dans un numéro spécial d'Annals of Global Health. Cette étude propose une large revue de la littérature scientifique sur le sujet.
« Les modes actuels de production, d'utilisation et d'élimination du plastique ne sont pas durables et sont responsables d'atteintes importantes à la santé humaine, à l'environnement et à l'économie », explique la Commission, qui plaide pour « des normes de protection de la santé pour les produits chimiques en plastique en vertu du Traité mondial sur les plastiques ». Et de défendre un traité qui imposerait des tests de toxicité à tous les polymères et produits chimiques en plastique avant leur mise sur le marché, ainsi qu'une surveillance post-commercialisation.
Les travaux de la Commission reviennent sur trois enjeux. Sur le plan sanitaire, les « plus de 10 000 produits chimiques synthétiques » intégrés aux plastiques, tels que les phtalates, les bisphénols, les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS), les retardateurs de flamme bromés et les retardateurs de flamme organophosphorés, « sont lessivés lors d'une utilisation quotidienne [et ont] des effets neurotoxiques, cancérigènes, immunitaires et perturbateurs endocriniens sur la santé humaine ». Ces répercussions sanitaires « touchent de façon disproportionnée les personnes vulnérables, les personnes à faible revenu, les minorités et les enfants ».
Quant aux déchets plastique, ils « sont omniprésents dans l'océan, dont nous dépendons pour l'oxygène, la nourriture et les moyens de subsistance, contaminant l'eau et les fonds marins et pénétrant la chaîne alimentaire marine ».