Le chiffre d'affaires de la filière réalisé sur l'ensemble de l'année a atteint 11,3 milliards d'euros soit une hausse de 5 % par rapport à 2007 contre une moyenne de 10 % par an sur les dix dernières années. Le chiffre de l'emploi a quant à lui augmenté de 2 % et demeure dans la moyenne de la progression annuelle de l'emploi enregistrée pour cette filière au cours de ces dix dernières années.
Les entreprises du recyclage poursuivent leur diversification. Depuis 10 ans le nombre d'activités dans lequel elles s'investissent augmente : il est passé de 1,6 activité par entreprise en 1999 à 3,3 activités en 2008. Pour Federec, cette diversification traduit l'adaptation des entreprises de recyclage à la réglementation et à l'augmentation des besoins des utilisateurs de matières premières recyclées.
Des chiffres globaux trompeurs
Mais ces chiffres globalement positifs ne traduisent pas les turbulences traversées par les professionnels du secteur qui ont connu, à quelques semaines d'intervalle, des niveaux d'activité record et les plus faibles qui aient été enregistrés depuis le début des années 90.
Selon les papetiers utilisateurs de papiers recyclés regroupés au sein de Revipap, même si le taux d'utilisation de papier recyclé n'a pas diminué dans les papeteries (60,3%), les besoins ont été fortement réduits en fin d'année du fait d'une production moins élevée en papiers-cartons (entre -10 et -15%). La réduction des capacités de recyclage due à la fermeture de certains sites a accentué la situation. Résultats, les stocks de fibres recyclées ont grossi et les prix ont fortement baissé. Ainsi, le prix de la tonne des journaux-magazine par exemple variait entre 57 et 60€/la tonne en février 2009 contre 100€/t en février 2008.
Selon Philippe Daniel, Président de Federec Métal, l'an dernier, en termes de prix, les ferrailles ont connu à la fois un sommet historique, au mois de juin, et un point bas, en novembre, avec des prix qui ne s'étaient plus pratiqués depuis le début des années 90. Le constat est similaire dans la branche plastique : pour Olivier Raudin, Président de Federec Plastiques, le marché a été plongé au troisième trimestre 2008 dans un véritable chaos. En un mois, les prix à la grande exportation ont été divisés par trois. Des clients ont, au cours de cette période, provisoirement ou définitivement mis la clé sous la porte.
Les tendances pour 2009 sont loin d'être encourageantes : à moins de surprises conjoncturelles positives qui ne sont jamais à exclure dans ce domaine très sensible, on ne s'attend pas à un véritable retour à la croissance avant le début de 2010, explique Federec. Le secteur étant dépendant de grands secteurs industriels comme la métallurgie, il espère un retour à un haut niveau d'activité. Il faudra également que les entreprises de transformation ou de commerce qui produisent des déchets à recycler retrouvent un niveau d'activité plus proche de la normale. Sans reprise d'activité marquée de grands secteurs industriels comme l'automobile ou la construction et sans une reprise des échanges internationaux, il y a peu de chances de voir le contexte des industries du recyclage s'améliorer, prévient Federec. Seule et maigre consolation : quand l'économie repartira, les matières premières recyclées et les entreprises de recyclage qui les produisent seront en première ligne, ajoute la fédération.