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Actu-Environnement

Une force publique d'investissement pour lancer la transition écologique ?

Dix à trente milliards d'euros ont manqué en 2018 à la France pour financer la transition écologique, selon un rapport remis à François de Rugy. Les auteurs préconisent la création d'une force d'investissement publique.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat

"Pour la seule année 2018, 10 à 30 milliards d'euros supplémentaires seraient nécessaires" pour atteindre les objectifs climatiques de la France. En parallèle, "tous acteurs confondus, les flux financiers défavorables au climat restent élevés (73 Mds€ en 2017)", souligne un rapport (1) , remis le 19 décembre au ministre de la Transition écologique, François de Rugy, par Pascal Canfin, directeur général du WWF France et Philippe Zaouati, président de Finance for tomorrow et directeur général de Mirova. Ce rapport, commandé par Nicolas Hulot lorsqu'il était encore ministre, tombe à pic à la veille de l'ouverture du débat national qui doit notamment aborder la question de la transition écologique…

Les secteurs les plus à la peine en matière de financement sont la rénovation énergétique, les véhicules bas carbone, certaines énergies renouvelables, comme la méthanisation agricole, ou encore l'agroécologie. Sur ces seuls secteurs, il manquerait entre 9 et 19 milliards d'investissements chaque année… Pourtant ces investissements bénéficieraient à l'économie française. Le secteur de la rénovation pourrait créer entre 59.000 et 127.000 équivalents temps plein, la méthanisation agricole entre 700 et 1.650, l'agroécologie 4.000…

Un secteur financier encore tourné vers les industries polluantes

"Ce déficit de développement est expliqué d'un côté par les financeurs, qui pointent une insuffisance du flux de projets (« pipeline ») suffisamment rentables, et de l'autre par les porteurs de projets qui identifient une insuffisance de financements abordables ou adaptés à leurs besoins opérationnels".

Les risques sont surestimés, la rentabilité des opérations ne prend pas en compte les externalités positives, l'expertise technique des projets manque du côté des financiers, les projets sont de trop petite taille pour attirer les gros financeurs… Résultat : la finance préfère encore miser sur les technologies existantes, souvent polluantes, plutôt que de parier sur les technologies de demain et la transition écologique... "Le déblocage de l'investissement exige une combinaison de mesures sectorielles (réglementation, standard, filières) mais aussi une mobilisation des financements à même d'inciter et d'accompagner la structuration de projets. Il faut à la fois inciter les financeurs à accompagner l'émergence de projets et aider les projets qui émergent à répondre aux attentes du secteur financier", soulignent les auteurs.

Créer une force d'investissement public

Ils préconisent la création d'une équipe d'investissement publique dédiée à la transition écologique, France transition, dotée d'un milliard d'euros afin de mobiliser 10 milliards d'euros d'investissements privés sur trois ans. Soit entre 10 et 30 % des besoins de financements de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) et de la programmation énergétique (PPE). 10 milliards d'euros en trois ans, c'était aussi ce que voulait mobiliser Ségolène Royal en 2014 en organisant une conférence bancaire et financière

"Il s'agit de lancer un Plan Juncker vert à la Française avec un effet de levier massif : pour 1 euro de dépense budgétaire le rapport montre qu'il est possible de générer 20 euros d'investissement verts dans les territoires qui en ont cruellement besoin", indique l'Ademe qui a appuyé l'élaboration de ce rapport.

Pourtant, la France s'est déjà dotée de dispositifs de soutien à la transition : aides de l'Ademe, BPI France, Caisse des dépôts, Investissements d'avenir… Ces outils "semblent à la hauteur" pour financer l'innovation, notent les auteurs. "En revanche, concernant le déploiement de solutions existantes à grande échelle, la mobilisation des instruments financiers est insuffisante et souvent inadaptée. Le déploiement est par ailleurs d'autant plus difficile qu'il suppose non seulement de financer des technologies, mais également d'accompagner les changements d'usage".

Partager les risques et éviter les effets d'aubaine

Concrètement, il ne s'agit pas de créer un énième organisme public, mais plutôt de rassembler les équipes existantes pour gagner en efficacité. Pour orienter son action, un plan de financement de la SNBC et de la PPE devrait être établi, estiment les auteurs, avec une évaluation fine des besoins secteur par secteur, et "la définition de l'articulation publique-privée de ce financement souhaitée par les pouvoirs publics".

France transition serait chargé de préfigurer les instruments financiers de partage de risques "permettant de maximiser l'effet de levier des fonds publics sur les financements privés". Il s'agira de s'assurer "d'une répartition acceptable du risque et des gains potentiels entre secteur public et secteur privé, avec l'objectif de générer un effet d'entraînement maximal sur l'implication et le comportement du secteur privé".

1. Télécharger le rapport
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32614-rapport.pdf

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