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« Les grandes écoles ont la volonté de ne plus se faire épingler pour leur inaction écologique »

Le 12 juillet, le collectif Pour un réveil écologique et l'association Campus de la transition ont réuni des grandes écoles autour de leur transition écologique. Benjamin Valette, membre du collectif et coorganisateur de la journée, en dresse le bilan.

Interview  |  Gouvernance  |    |  F. Gouty
Actu-Environnement le Mensuel N°441
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°441
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« Les grandes écoles ont la volonté de ne plus se faire épingler pour leur inaction écologique »
Benjamin Valette
Membre de Pour un réveil écologique.
   

Actu-Environnement : D'où est venue l'idée de convoquer les directions des grandes écoles lors d'une journée sur la transition écologique ?

Benjamin Valette : La réflexion a commencé au début de l'année 2022. Le collectif Pour un réveil écologique et le Campus de la transition avaient la volonté de réunir des directeurs et directrices de grandes écoles et des présidents et présidentes d'universités pour solliciter des actions de transformation écologique de leurs établissements. Finalement, seules les conférences des grandes écoles, qui regroupent les directions de ce type d'établissements, ont répondu à l'appel. Le sujet prend plus facilement de place dans leurs stratégies communes. Les universités, quant à elles, accueillent un plus grand nombre d'étudiants, mais sont plus indépendantes les unes des autres. Au total, plus de 80 grandes écoles ont été représentées : pour moitié, par leur propre directeur ou directrice, et le reste, par des membres de leur conseil d'administration ou des responsables RSE.

AE : Comment cette journée s'est-elle déroulée et a-t-elle abouti à une forme d'engagement de leur part ?

BJ : Nous avons organisé une première série d'ateliers thématiques par groupes, qui étaient animées par des chercheurs, des professeurs de droit ou des philosophes, puis une seconde qui comportait les revendications de jeunes étudiants du collectif et du Reses (Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire), mais aussi du BNEI (Bureau national des élèves ingénieurs) et du BNEM (Bureau national des étudiants en management). Chaque groupe était ensuite encouragé à proposer plusieurs actions potentielles pour réduire l'impact écologique des enseignements, des partenariats ou d'autres activités de leurs établissements, en collaboration avec des membres du groupe de réflexion The Shift Project.

Les actions retenues ont été adoptées à l'aide d'un outil numérique de vote. Elles comprennent l'élaboration d'une plateforme de partage des ressources pédagogiques en la matière (ce que le ministère de l'Enseignement supérieur leur a déjà demandé), une charte commune de communication sur les actions menées (rien de coercitif, mais c'est la moindre des choses), la formation de leurs enseignants (là aussi, déjà sollicitée par le ministère) ou encore une éventuelle mise en place de quotas carbone pour les déplacements internationaux.

Aucun manifeste ni déclaration n'ont cependant été signés à l'issue de cette journée. L'objectif était de rappeler l'ensemble des participants l'an prochain et de discuter lesquels de ces engagements ont été volontairement pris, ou non, par les uns et les autres.

AE : Et comment qualifieriez-vous son bilan ?

BJ : Encourageant. Une journée ne peut pas être la panacée. Mais cela constitue une première étape de sensibilisation. De quoi donner une impulsion. Bien évidemment, les premières actions retenues ne sont pas suffisantes. Ce n'est jamais assez. Même en comparant avec celles que notre plaidoyer réclame : changer la gouvernance, en formant le personnel dirigeant ; la structurer avec des feuilles de route et des indicateurs carbone suivis par un référent dans la direction ; et lutter contre la privatisation, pour limiter des partenariats dommageables pour l'environnement. Malheureusement, il est difficile de demander aux gouvernants de renouveler leur propre gouvernance. Or, si celle-ci ne change pas d'une manière ou d'une autre, le reste ne pourra pas advenir.

AE : L'enseignement supérieur va-t-il actuellement dans la bonne direction ?

BJ : En tout cas, il n'y a pas de recul. Les directions des grandes écoles montrent la volonté de ne plus se faire épingler pour leur inaction. Le discours des « Agros qui bifurquent » en avril 2022 les a vraiment faits trembler. Cela étant, les choses n'avancent qu'à deux kilomètres-heure alors qu'il faudrait courir ! Les créations de nouveaux cursus et de nouvelles écoles sont rassurantes, mais cela ne participe que peu à accélérer les choses. Les établissements existants doivent encore se transformer davantage, plus rapidement et de manière plus ambitieuse.

Le Reses et notre collectif participent actuellement aux groupes de travail lancés par le ministère de l'Enseignement supérieur pour élaborer le futur socle commun de cours sur la crise environnementale qui seront obligatoires à tous les étudiants de niveau bac + 3 d'ici à 2025. Est-ce que le Gouvernement tiendra sa promesse à temps ? Nous ne le savons pas encore. Mais nous continuons à agir aussi de notre côté. Nous sommes par exemple en discussion avec L'Étudiant pour faire évoluer ses classements, pour qu'ils donnent plus de poids aux actions écologiques des établissements, à l'image du nouveau classement ChangeNow lancé en 2021 par Les Échos Start (dont la dernière édition est parue le 30 octobre).

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