Ce mardi 28 novembre à 6h20, vingt-deux militants de l'ONG Greenpeace se sont une nouvelle fois introduits, dans une centrale nucléaire, cette fois à Cruas-Meysse (Ardèche), pour dénoncer "l'extrême vulnérabilité" des piscines d'entreposage de combustible usé. Certains des militants "ont escaladé un de ces bâtiments, accolé au réacteur 4, d'autres ont laissé des empreintes de mains sur le bâtiment lui-même pour démontrer son accessibilité", indique Greenpeace dans un communiqué. Ces bâtiments sont "ceux qui contiennent le plus de radioactivité dans une centrale nucléaire, ils ne sont pas assez protégés face au risque d'attaques extérieures", déplore l'ONG, après son action, menée le 12 octobre dernier, à la centrale de Cattenom (Moselle). Contrairement à la cuve et au circuit primaire, les piscines de combustible n'ont pas été protégées par une enceinte de confinement lors de la construction des réacteurs.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a activé puis allégé son dispositif d'urgence, suite au déclenchement par EDF du plan sûreté-protection de la centrale. L'ASN et EDF assurent que cette intrusion "n'a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations". L'ASN évoque l'intrusion de plusieurs militants de Greenpeace sur le site de la centrale. "Ces personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre." De son côté, EDF précise que "les intrus [étaie]nt restés en dehors de la zone nucléaire". L'intrusion "a immédiatement été détectée par les équipes de sécurité du site et le peloton spécialisé de protection de la gendarmerie les a interceptés et mis sous contrôle", affirme l'énergéticien dans un communiqué. L'exploitant de la centrale portera plainte.
"EDF continue de nous enfumer en prétendant que la sécurité de ces installations est assurée. C'est terriblement préoccupant, d'autant plus qu'EDF reste complètement attentiste", a fustigé Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. Selon lui, l'ASN "a confirmé que les piscines d'entreposage du combustible usé sont un vrai problème mais elle a rappelé qu'elle n'était pas compétente sur les questions de sécurité".