Le programme "Habiter mieux", géré par l'Agence nationale de l'habitat (Anah), a permis de rénover près de 191.000 logements du parc privé entre 2011 et 2016. Dans le cadre de ce programme, l'Anah prend en charge 35 à 50% du montant des travaux de rénovation énergétique pour les logements (de plus de 15 ans). Ces aides sont réservées aux propriétaires modestes (occupants et bailleurs), dès lors que les travaux permettent un gain énergétique d'au moins 25%.
Des travaux plus ambitieux que la moyenne
Selon une étude, réalisée par le cabinet Geste, publiée le 20 juillet par l'Anah,Habiter Mieux a permis "d'améliorer" les travaux, avec des gains de performance énergétique "qui s'élèvent à plus de 50% en moyenne" par rapport à ceux minimaux exigés par le programme. Les conseils des opérateurs ont permis "d'ajouter des travaux d'isolation des combles ou des toitures ainsi que des travaux de ventilation, le plus souvent non prévus" par les propriétaires de maisons individuelles.
Le soutien financier et conseil du programme rendent également possible "la quasi-totalité des travaux dans les copropriétés en difficulté" et les autres copropriétés favorisent le vote en faveur de rénovations "généralement ambitieuses", ajoute l'étude. L'isolation des murs extérieurs représente notamment plus des deux-tiers des gains énergétiques en copropriétés.
17.000 emplois générés par an
L'étude dresse également un bilan économique positif d'Habiter mieux pour l'emploi dans les filières de la rénovation et de l'ingénierie. Les résultats montrent que 50.000 logements rénovés par le programme par an permettraient de générer "le maintien ou la création d'au moins 17.000 emplois". Ce qui représente, pour les artisans et les entreprises de travaux, environ 7.500 équivalent temps plein (ETP) "créés ou maintenus" et environ 5.500 ETP pour l'amont des filières de fabrication (ex. composants des fenêtres et chaudières) et les emplois indirects (énergie, outils). Auxquels s'ajoutent environ 3.500 ETP pour les entreprises de distribution et de fabrication des matériaux (ex. isolants) et équipements (ex. fenêtres, équipements de chauffage). Et 900 ETP pour les opérateurs et maîtres d'œuvre (ingénierie de conseil).
Selon le type de logement ou de travaux effectués, le nombre de créations d'emplois en ETP est différent. Un million d'euros de travaux permettrait "le maintien/la création de 6 ETP dans les entreprises de travaux en maison individuelle et de 9 ETP dans les entreprises de travaux en copropriété", précise l'étude. La part "très élevée" des travaux d'isolation de murs extérieurs en copropriété, "qui constitue une activité très dense en emploi", explique cette différence.
Les travaux soutenus sont également réalisés par des entreprises et artisans locaux. "Plus de 80% des chantiers sont situés dans le même département que les entreprises ayant réalisé ces chantiers. En intégrant les départements limitrophes, cette proportion atteint quasiment 100%", souligne l'étude.
En 2017, l'Anah dispose d'un d'un budget de 823,1 millions d'euros auquel s'ajoutent 185 millions d'euros du Fonds d'aide à la rénovation thermique (Fart). Elle vise la rénovation énergétique de 100.000 logements, dont 30.000 logements de copropriétés fragiles cette année.