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1,25 millions de barils dispersés et dilués sous la surface
Pour l'administratrice de la NOAA, ce ''désastre environnemental incroyable'', est différent des catastrophes liées à l'échouage d'un pétrolier, car la grande profondeur modifie la nature de la nappe de pétrole. En effet, du fait de la pression interne du puits, le brut sortait à une température élevée et se figeait en petites galettes au contact de l'eau froide à 1 500 mètres de profondeur. Ainsi, le brut se dispersait de façon multidirectionnelle et ne formait pas une nappe uniforme en surface. Par ailleurs, cela explique que la moitié du pétrole serait encore en mer. Il s'agit tout d'abord de pétrole qui serait présent sur l'eau, ou a très faible profondeur, sous forme de petites boulettes. Ce volume, représenterait 26% du volume total. Ensuite, une partie du brut se serait dispersé naturellement (16%) ou sous l'effet des dispersants chimiques (8%). Il y aurait donc un nuage diffus, de 1,25 millions de barils, sous forme de gouttelettes flottant à une profondeur de 1 000 à 1 300 mètres.
Ces gouttelettes, de quelques microns de diamètre, sont présentes à une dilution mesurée en parties par million, voire en parties par milliards. Néanmoins, Jan Lubchenco précise que ''dilué et dispersé ne veut pas dire bénin'' ajoutant que ces gouttelettes peuvent être ''hautement toxiques pour les œufs, les larves ou le plancton.'' Un aspect positif cependant : elles semblent ''se biodégrader relativement rapidement car elles sont consommées naturellement par les bactéries présentes dans le golfe.'' Il apparaît que le Golfe du Mexique présente naturellement des résidus de pétrole qui ont favorisé la présence de bactéries capables de les consommer. Ce sont ces bactéries qui devraient se développer face à la présence accrue de pétrole et devraient le consommer.
Il faudra ''des années et probablement des décennies'' pour connaitre l'ampleur de la catastrophe, insiste l'administratrice de la NOAA. S'agissant des premiers impacts en surface, les plus faciles à observer et à documenter, il apparait que 488 tortues marines ont été retrouvées mortes, ''un nombre important pour une espèce menacée d'extinction dans le Golfe du Mexique.'' De plus, de nombreuses espèces de poissons, de crevettes et de crabes étaient en période de reproduction au moment de la marée noire. Leur migration du large vers les zones côtières humides où elles se reproduisent peut en avoir protégé certaines, mais il y a maintenant d'importants mouvements de larves et de très jeunes poissons vers le large alors même que la pollution n'est pas achevée.